Entre ciel et mer

CHAPITRE 6 : stalker.

Bonsoir ! Comme il semblerait que certains n'aient pas eu de notification pour le dernier chapitre, je vous conseille de regarder si vous l'avez bien lu :)

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Ange commença à s'agiter sur son siège inconfortable. L'enseignant ne s'arrêtait plus de parler, alors même que l'heure de fin de cours était dépassée depuis deux minutes. Il ne savait même plus ce qu'il était en train de taper sur son clavier. L'agacement lui fit lâcher un soupir et, excédé, il ferma le fichier de son cours avant d'éteindre son ordination. Sa voisine lui jeta un regard en biais, mais il l'ignora. Lorsque le professeur acheva enfin son chapitre, le blond fut le premier à ranger ses affaires pour rejoindre la sortie. Un sourire étira ses lèvres, illuminant son visage, lorsqu'il repéra Ambroise et Capucine devant la faculté. Ils étaient là pour lui. Ses amis étaient venus le chercher.

— Salut Ange ! s'exclama la demoiselle. Tu vas bien ?

— Ça va et vous ? répondit l'étudiant en leur faisant la bise.

Enfin, il se sentait à sa place, alors même que les étudiants en droit autour d'eux leur jetaient des coups d'œil, parfois dédaigneux. Le bleu turquoise des mèches de Capucine dérangeait les esprits trop fermés. Pourtant, le blond préférait mille fois se tenir auprès d'eux.

— Allons-y, proposa Ambroise.

Les trois montèrent dans un bus qui les déposa en bas de la rue de Siam, l'artère de la ville. Ange retrouva avec plaisir le port, où mouillaient les bateaux qu'il commençait à connaître. Les autres lui avaient montré les plus connus, comme l'Abeille Bourbon, le remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage en mer. En ce moment, certains voiliers de la route du Rhum étaient amarrés. La plupart du temps, le blond était perdu dans le langage de la navigation et dans les noms des navires, mais il commençait à se familiariser avec ce nouvel environnement.

Ce jour-là, le temps était clément. Quelques nuages blancs parsemaient le ciel, mais le soleil était au rendez-vous. Ils marchèrent le long du port, jusqu'au pont de Recouvrance. Ange se pencha par-dessus la rambarde pour admirer les bateaux de l'armée, qui rejoignaient le côté militaire. Les énormes engins de ferraille l'impressionnaient, le faisaient se sentir minuscule. Il éprouva une certaine fierté en reconnaissant le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc. Il se sentait presque comme un vrai Brestois. Capucine lui désigna un bâtiment au loin, en arrière-plan de l'arsenal situé sur la rive droite du fleuve Penfeld.

— C'est là-bas qu'on va, lui indiqua la demoiselle. Ces sont les Capucins.

Originellement, ces ateliers faisaient partie des bâtiments dont se servait la Marine pour son attirail. Ils avaient été vendus à la ville et reconvertis en un lieu culturel et commercial incontournable, desservi par le seul téléphérique de Brest. Heureusement, le chemin fut bien plus court que le blond ne l'aurait cru, ils arrivèrent devant le lieu emblématique en quelques minutes seulement.

Ange remarqua de loin le reste de la bande, grâce à la taille impressionnante de Marin. Il lui adressa un petit sourire lorsqu'il fut assez près pour croiser son regard. Déjà trois jours s'étaient écoulés depuis son premier jour de travail à l'aquarium. Il avait déjà hâte d'y retourner le lendemain après-midi, après ses cours du matin. En effet, il avait été si absorbé par les manchots, qu'il n'avait pas vu le temps passer. Marin avait dû l'interrompre pour lui signifier qu'ils devaient quitter les lieux avant la fermeture complète des bâtiments. Il n'avait donc pas eu le temps de voir le reste. Heureusement, le soigneur animalier lui avait promis une seconde visite guidée.

— Salut collègue, plaisanta Marin.

Ange répondit à son sourire malicieux et baissa les yeux vers la veste polaire du châtain. Visiblement, il venait de terminer son travail. Le blond suivit le groupe, traversant la place centrale. Il admira les grandes nefs de pierre, déjà charmé par les lieux. L'architecture avait gardé son cachet d'origine, avec ses ateliers en pierres brutes et ses charpentes métalliques, où se mêlait désormais une touche de modernité. Le plafond en verre offrait au lieu une luminosité naturelle et chaleureuse. Autour d'eux, les visiteurs se déplaçaient en rollers, en skate, en trottinette, ou encore à vélo. L'endroit, encore en travaux, comportait de nombreux espaces vitrés encore vides, mais ils arrivèrent rapidement au centre des Capucins, où se dressait une exposition sur les carnets de voyage. Ange ne sut où poser le regard, tant les stands colorés l'attiraient. Un spectacle se déroulait sur une petite scène, devant laquelle étaient assis de jeunes enfants, et il entendait une musique orientale.