L'estomac rempli qu'au tiers (remercions le pain que m'avait laissé mes nouveaux tuteurs pour le repas de la veille) les deux autres tiers n'était qu'un amat d'angoisse et d'appréhention. La rentrée était dans deux jours pour moi, et accumulons cela à cette nuit glaciale...
En fait, j'avais plus peur de mourir de froid qu'aller à l'école des monstres. Comme il faisait vraiment, vraiment très froid sur le balcon, et que je n'avais pas encore eu l'occasion de me montrer sage pour dormir sur le canapé, j'ai donc passé ces premières heures à maudire la ville, comme un cornet de glace à la fraise qu'on aurait oublié. J'ai déjà passé la moitié de la nuit à trembler comme une feuille, dos contre la vitre, ma couverture tout contre moi. J'avais l'air stupide, et je ne savais pas du tout quelle heure il était lorsque je commençais à bailler pour de vrai. Mais cette première vraie nuit chez ces deux connards de squelettes était doucement en train de m'achever. Peut-être que c'était ça, leur plan ? Me laisser mourir frigorifiée ? Peut-être que c'était l'histoire d'une seule nuit, pour me punir d'avoir volé un parapluie ? Tss, du peu que j'ai pu voir, Papyrus en serait capable... Non, pardon, MONSIEUR en serait capable. Il n'avait rien d'un parent sympa. Je devrais fuger quand l'occasion se présentera...
Au moins, lorsque je dormais dans une boîte en carton, j'étais dans un cul-de-sac où le vent de pouvait pas passer. Et comme c'était à l'arrière d'un restaurant, juste en face du bar chez Grillby's, il y avait un genre de grillage avec de la vapeur des cuisines qui me réchauffait un minimum.
Là, je n'avais pas ce luxe. J'étais misérablement exposée à la brise de début de novembre, sans toit en cas de pluie, sans échappatoire non-suicidaire. J'étais mieux traitée dans la rue, croyez-moi...
- Gamine ? Mais que... Tu fous quoi ici en pleine nuit ?!
Je voulus ignorer la voix rauque, étouffée derrière la porte vitrée, mais ma tête bougea d'elle-même pour regarder péniblement derrière moi, espérant peut-être qu'on me sorte de cette calvaire. Mais... je devenais folle. Il n'y avait personne. Aggacée d'avoir gaspillé de l'énergie pour rien, je me remis en position inniciale mais sursautai quand je vis Sans se tenir devant moi, sur le balcon, en colère.
Ah bah non, je n'avais pas encore sombré dans la folie. Bonne nouvelle.
- Il a vraiment osé t'faire dormir dehors ?! aboya-t-il en s'agenouillant près de mon corps grelottant pour me prendre dans ses bras.
De manière protectrice.
Comme un connard de père.
Je détestais cela.
Ne me touche pas, enflure !
- F-fais p-pas l-l'inquiet, a-andouille...
- Je ne suis pas inquiet. Mais il sait que les humains ne sont pas aussi tolérants que les monstres ! Il ne devrait pas... sa voix mourrut dans un murmure.
J'avais mon visage tout contre son tee-shirt de nuit, et lorsque je trouvai la force de m'en éloigner, nous étions déjà dans le salon. Mais pourtant, la porte du balcon n'a pas été ouverte.
- Ne bouge pas, chuchotta-t-il, maintenant que nous étions à l'intérieur.
Il ne me laissa poser aucune question concernant ce déplacement. Le squelette aux pupilles rubis m'abandonna sur le canapé et s'éloigna. Lorsqu'il revint, il avait apporté une deuxième couverture et des chaussettes. Je lui murmurais que je n'en voulais pas, mais il ne semblait pas m'entendre, ou ne voulait juste pas m'écouter. Il finit par s'assoir sur le bord du sofa et secoua légèrement la tête, comme pour chasser tout brin de souvenir à ce propos.
- Arrête d'être gentil avec moi, j'en n'en veux pas, de ta gentillesse.
Il renifla, méprisant.
- Je ne le suis pas. Je ne veux juste pas que tu crèves.
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La pire des Familles 【𝓤𝓷𝓭𝓮𝓻𝓯𝓮𝓵𝓵】(Terminée)
Fanfic『Il y a des années de cela, humains et monstres vivaient en paix et en harmonie. Pourtant, un jour, une guerre éclata entre les deux camps, une guerre sanglante et sans merci. Sang et poussière coulaient à flot, mais aucun des deux opposants ne gagn...