•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟑𝟑•

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Red pianotait sur son téléphone, l’air hagard. Je n’en avais que faire de son absence psychologique, trop concentrée sur la nouvelle saison de ‘La casa de plástico’ qui venait tout juste de sortir. Moi, je n’y comprenais rien, mais Sans avait insisté pour la regarder. Et en parallèle, il tchattait par SMS. Était-il réellement intéressé par les braqueurs de plastique espagnoles ?

« Tu écris à ton mystérieux correspondant ?

- Hm hm.

- À propos de la série ?

- Hm hm. »

Bon. Visiblement, il n’avait pas envie de me parler. Soit.
La soirée s’est déroulée dans un calme tordant, puis nous sommes allés nous coucher.

Papyrus m’a sorti du lit à trois heures du mat’ pour une septième mission. Pour la première fois, je ne dis rien. Pour la première fois je le suivis docilement jusqu’à l’appartement d’Undyne. Il m’avait entraînée à entrer par effraction chez deux humains et cinq monstres que je ne connaissais pas, et après ces nuits un peu dispatchées sur ce dernier mois sans me faire prendre, il me jugea prêt pour retenter l’expérience avec elle.
À présent, Papyrus se tenait debout face à moi, prêt à me propulser dans les airs. Il n’avait rien de méchant, sur son visage. Un peu professionnel, peut-être, ou un petit air hautain que je lui connaissais si bien.

« Tu es prête ? »

Je mis mes mains en croix contre ma poitrine, et lui hocha la tête avec détermination. Il attendit une seconde. Les deux suivantes, il les utilisa pour baisser la main, mon âme apparu, magiquement colorée, et à la quatrième, il fit un geste violent qui me propulsa d’un coup dans le ciel terne. Ma respiration se bloqua et j’avais les yeux fermés, me concentrant pour chasser la nausée. Quelques secondes suffisait, ce fut un lapse de temps très court, et je me sentis retomber après ralentissement progressif. J’ouvris alors les yeux et, sans réfléchir, envoyai mon bras en direction du gratte-ciel. Une liane en sortit et s’enroula à une barrière métallique de l’une des fenêtres. Jambes fléchies, je roulai mon dos pour ne pas subir le choc du freinage et, un peu plus en panique que précédemment, j’embobinai le lien végétal autour des poignets pour ne pas qu’il m’échappe. Mon corps s’approcha dangereusement de la paroi, mais au lieu de m’écraser contre, mon âme réapparu. J’ouvris les yeux l’un après l’autre, et je pus respirer correctement. Edge me remonta grâce à sa magie.

« Félicitation, je vois que tu t’es entraînée à activer ton pouvoir.

- C-c’est pas… Suffisant…

- Ça ira pour le moment. Je ne m’attendais à rien de toute façon. »

La liane s’évapora dans une poussière transparente.

« Attrape ça. »

Je m’agrippai à la barrière et me hissai plus ou moins gracieusement sur le rebord de la fenêtre. Rapidement, je me retrouvai à nouveau dans l’appartement du sushi. Ma lampe de poche éclaira les lieux, et mon glock compressait son poids dans la poche de ma tenue. Je me dépêchais de repérer deux ou trois cachettes où me glisser au cas où j’entendrais du bruit.

Méticuleusement, j’ouvris un tiroir après l’autre, dans la cuisine. Rien, si ce n’étaient des couverts ou des tupperwares.

Après avoir inspecté chaque salle, j’en convenu que si je devais trouver quelque chose, ce serait dans la chambre à coucher. Mais Undyne y dormait. Je ne me le permis pas, et battis en retraite. Le manche de ma lampe de poche entre les dents, je rouvris délicatement la fenêtre où Papyrus m’attendait. Il était toujours suspendu au-dessus du vide.

La pire des Familles 【𝓤𝓷𝓭𝓮𝓻𝓯𝓮𝓵𝓵】(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant