•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟏𝟗•

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Chapitre un peu plus long que les précédents, il sent bon les pâtes au fromage et le jus de pomme pétillant
Bon je ne vais pas vous embêter plus lontemps, bonne lecture *•u•*

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Je fis glisser le dossier cartonné sous le canapé et laissai tomber mon sac aux pieds de celui-ci dans un geste pas du tout adroit ou ordonné. Il était bientôt dix-sept heures. Red était sur le balcon et ne paraissait pas avoir remarqué mon arrivée au sein de l'appartement où une étrange odeur d'égout semblait s'échapper des conduits. Le couloir en était infecté, et l'ouverture de la porte sous la force motrice de ma main avait laissé entrer un peu ce cette senteur dans les pièces de notre chez-nous. Edge était avec Mettaton. En tout cas, c'était ce que m'avait dit Sans quand je le rejoignis sur la plateforme surélevée derrière la vitre. Je hochai la tête à la suite de cette précieuse information, et regardai le paysage avec lui, ignorant l'épaisseur de son exhalaison qui tachait le paysage citadin qui prenait vie aux premières lueurs d'une obscurité malfrat. Même s'il ne m'a jeté aucun coup d'œil depuis mon arrivée, il savait que j'étais près de lui. Je devais sentir la sueur après avoir couru dans mes vêtements d'hiver, et les bruits de ma respiration entrelacée avec les reniflements, cadeau du léger rhume que m'avait offert le froid de janvier, n'était pas des plus discrets. Quelques fois, je soufflais dans mes mains pour sentir un peu de chaud, et ma respiration ne se faisait pas muette. Cependant, pour répondre à une question silencieuse, il me tendit le paquet de clopes que je refusais poliment. Je n'avais plus envie d'essayer, finalement. Peut-être par peur de me faire prendre par Edge, ou par le cancer des poumons que les squelettes ne risquaient pas d'avoir. Je ne savais pas trop, mais l'odeur ne m'attirait pas plus que ma curiosité.

- Comment a été ta journée... ? risquai-je de demander pour faire la conversation, intimidée par la quiétude du monstre qui se refusait à m'adresser la parole.

- Normal.

- Qu'est-ce que tu as fait de beau ?

- Rien de spécial.

Je tapotai nerveusement la barrière du bout des doigts. Bon, il me répondait, c'était déjà ça. C'était bien la première fois que je priais pour qu'il m'interrompe pour faire une calembour bien placée mais de mauvais goût, mais comme je ne croyais pas en Dieu, lui non plus ne me croyait pas lorsque je demandais une chose aussi insensée que celle-ci. Juste pour briser la glace. Un mur de glace qui s'était bâti entre nous.

- Comment va ta blessure ?

J'aperçus l'adulte esquisser un mouvement involontaire en direction de la cicatrice qui naissait de son orbite gauche sur quelques petits centimètres plus au nord.

- Ça va.

- Si je te promets de ne plus fouiller dans ta vie privée, tu accepteras de me pardonner... ?

Il tira une profonde latte et jeta le mégot dans le vide. Il gardait le silence et faisait mine de m'ignorer. Je détestais cela. Gonflant légèrement les joues, comme pour retenir ma frustration, je serrai la barrière des deux mains jusqu'à rendre mes jointures aussi blanches que ses os. J'insistai en l'appelant sèchement par son prénom.

- Sans.

- Je n'sais pas, d'accord ?! s'énerva-t-il en serrant les poings.

Il me fallut quelques secondes pour digérer l'information avant de rentrer, prenant soin de frapper le sol avec mes pieds. Je balayai le salon qui me servait de chambre avec un regard vide d'espoir mais noir de frustration, avant de me diriger vers la cuisine et constater que Papyrus nous avait fait des lasagnes. Cela voulait dire qu'il ne reviendra pas pour le repas, et voulait aussi dire que je serais seule avec Red jusqu'aux prochains rayons de Soleil. Dans des gestes lents et sans vie, je mis à réchauffer deux plats et m'assis devant mon assiette, fixant la vapeur qui s'émanait de sous mon nez, culpabilisant déjà de ne pas être la petite fille modèle qu'ils auraient peut-être espéré avoir. Sans ne venait toujours pas. J'ai arrêté de l'attendre. Finalement, alors que j'étais à la moitié de mon plat sans vraiment de saveur, il finit par me rejoindre mais ne me jeta aucun regard. Comme si je n'existais pas. Et il ne me remercia même pas pour avoir réchauffé la nourriture qu'il allait s'obliger à manger pour ne pas succomber à la famine.

La pire des Familles 【𝓤𝓷𝓭𝓮𝓻𝓯𝓮𝓵𝓵】(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant