•𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟏𝟐•

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Il était dans la cuisine, une tasse de café dans la main. Je m'assurai une dernière fois qu'il ne s'était pas endormi sur la table avant de rejoindre mon lit de fortune. Le canapé ne m'a jamais semblé aussi froid, l'horloge indiquait deux heures du matin. Red n'était toujours pas rentré et ne répondait pas sur son portable depuis le mien – celui à clapet, vous savez, qu'on m'avait donné en cas d'urgence – et comme si cela ne suffisait pas, son frère ne pouvait pas essayer de le joindre vue que j'avais littéralement jeté son cellulaire depuis le balcon. C'est bien la seule fois où je regrettais avoir agi de la sorte, soit dit en passant. Et bien sûr, cela faisait maintenant une semaine entière que le propriétaire de la voiture farfouillait l'immeuble entier à la recherche de celui qui avait bousillé son parebrise. Je l'ai aperçu gueuler au rez-de-chaussée une fois, en rentrant de cours.

J'étais inquiète. Et Papyrus non plus ne dormait pas. Lorsque je décidai de m'emmitoufler dans la couverture pour continuer de fixer le cadran qui donnait l'heure, j'entendis le grand squelette faire grincer les pieds de la chaise contre le sol et sortit de la cuisine. Je le vis traverser le salon pour rejoindre le couloir qui l'escorterait jusqu'à sa chambre. Il avait l'air épuisé et en colère.

Trois heures.

Je fermai les yeux et me laissai bercer par Morphée.

Cinq heures.

La porte d'entrée claqua, ce qui me réveilla. Je me levai, me frottai les yeux et ouvris la porte du salon pour voir qui venait d'arriver, l'esprit encore embrumé par le sommeil mais sachant, quelque part au fond de moi, qu'une seule personne pouvait faire son apparition. Papyrus avait pris la même décision que moi car au moment où j'aperçus Sans peiner à enlever ses baskets, son petit frère était déjà là. Et visiblement, très, très irrité par ce comportement.

- Sans !! Mais tu as vu à quelle heure tu rentres ?! gronda-t-il en pointant l'horloge murale du salon visible depuis l'entrée. Qu'est-ce que tu faisais ??!!

- L-lâche-moi la gr-r-appe Paps... dit-il en le repoussant comme s'il se faisait agresser.

Papyrus sembla surpris de cette action, mais sa colère reprit le dessus et il renchérit sans faire attention au bruit qui pourraient réveiller le voisinage.

- Tu as bu !

- Nooooooon...

- Si tu as bu !!

- Meuh noooooooooon...

J'essayai de m'interposer entre les deux frères. Car en effet, le plus petit s'apprêtait à donner un coup de poing maladroit à son Boss. Même si cela m'était plus que jouissif, vue sa situation, je ne devais pas le laisser faire de peur qu'il ne s'attire plus d'ennuie. C'est donc moi qui reçus son coup en plein visage. Déséquilibré, il se pencha trop en avant et je dus le rattraper, heureusement, le mur dans mon dos me permit de ne pas succomber sous son poids. Ma mâchoire me faisait mal, mais il y avait plus important à régler, et Papyrus le savait tout aussi bien que moi. Il souleva donc son frère par le capuchon, et telle une poupée de chiffon sans vie, il se laissa faire. Je pus enfin respirer.

- J'ai pas buuuu ! se défendit-il, les joues si rouges sous l'effet de l'alcool qu'elles le trahissaient.

Papyrus s'apprêtait à rétorquer, mais il jugea bon ne pas forcer. Il prit donc Sans comme un sac à patates et se dirigea jusqu'à sa chambre, moi sur ses talons, soucieuse. Je vis l'effroyable monstre le coucher sur le lit, mais ledit sac à patate se débattit en couinant. Papyrus grogna de mécontentement.

- Mais arrête de bouger imbécile !

Il le tenait fermement par les épaules contre le matelas posé parterre, dans une position précaire qui pourrait se rompre à tout moment.

La pire des Familles 【𝓤𝓷𝓭𝓮𝓻𝓯𝓮𝓵𝓵】(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant