Chapitre 1 - Un garçon pas comme les autres

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Comme à mon habitude, je zonais dans le quartier avec ma gang.  On traînait quasiment tous les soirs depuis le début des vacances au club « The White Shark », un endroit où des groupes de musique pouvaient jouer et surtout se faire connaître.

Ce soir, on avait décidé d'aller fêter Jenny et son permis de conduire fraîchement acquis en buvant jusqu'à plus soif, c'était la meilleure idée du siècle .

Alors que nous arrivions au club, je vis Martin, le videur (un gros balaise de plus de deux mètres de haut, la quarantaine, la peau aussi noire que ses dents étaient blanches) qui discutait avec un groupe de personnes. Son superbe sourire invitait à entrer, mais sa taille immense était assez dissuasive envers ceux qui voulaient lui chercher des ennuis. Je le connaissais depuis près d'un an et dès qu'il nous vit arriver, il nous balança son fameux sourire.

— Salut Julian !

— Salut Martin, lançai-je en arrivant à sa hauteur. Comment ça se passe ce soir ? Des enroules?

Ce n'est pas que je cherchais à me battre, pour être honnête, je n'aimais plus trop ça. Mais, par contre, j'aimais à ce que tout soit tranquille avec mes potes.

— Non, c'est plutôt calme ce soir, me répondit-il avec un clin d'œil, avant de m'attraper et de me serrer contre lui comme il aimait le faire.

— Lâche-moi, fis-je en râlant, comme à mon habitude. Tu sais bien que ça me gène.

Il m'ébouriffa les cheveux (ça aussi il aimait et ça aussi ça m'énervait!) et il nous laissa place pour entrer, sous les rires de mes amis.

— Merci les gars ! grognai-je, vexé.

A l'intérieur, c'était plutôt calme. Il faut dire que c'était un jeudi soir et les gens ne sortaient pas trop en semaine, même durant les vacances. Nous nous approchâmes de notre coin habituel, dans le fond près de la scène, où le reste du groupe était déjà là à boire.

— Hey la gang! lançai-je en arrivant à leur hauteur.

— Hey Ju! Comment ça va ? me demanda Maxime, mon meilleur ami.

— La routine des vacances, gro ! J'ai trop hâte qu'on reprenne les répétitions, répondis-je dans un soupire. Et toi ?

— Pareil, ma basse me manque !

Je me dirigeai vers le bar pendant que mes amis s'installaient et je commandai une bouteille de rhum, de vodka rouge et quelques Redbull à Caro, la propriétaire du club et la barmaid.


Au fait, j'ai oublié de me présenter.  Je m'appelle Julian Darkfeather et je venais de fêter mes 19 ans. Je n'étais pas très grand (179cm) ou trapu (69kg), mais assez sportif et sans être beau gosse, j'avais un certain charme grâce à mon visage juvénile pour lequel on pouvait me pardonner presque tout (et j'en profitais!). J'avais les cheveux châtains courts à la base car, à cette époque, ils étaient totalement bleus. Et des tâches de rousseur parsemaient mon visage. J'étais aussi percé à l'arcade et à la lèvre ce qui me donnait un look plutôt badass.

Je faisais partie d'un groupe de musique, les «Black Pets », depuis des années en tant que guitariste et chanteur dans un répertoire plutôt rock. Mais surtout, et c'était le plus important pour moi, j'avais la chance d'avoir des amis en or et on se connaissait tous depuis un moment déjà.

Je me dirigeai vers notre table, les boissons à la main. C'était bien animé et joyeux à nos tables, tout le monde félicitait Jenny pour son permis entre deux verres. Lorsque je fus enfin isntallé, nous levâmes tous nos verres et trinquâmes "A Jenny!, A notre nouveau chauffeur !" mais également à toutes sortes d'excuses nous permettant de boire un peu plus (comme s'il nous fallait une excuse pour nous saouler !).

Cela faisait une bonne heure que nous étions installés et j'avais un grand besoin de pisser. Lorsque je sortis des toilettes, du bruit venant  de l'entrée attira mon attention. Enfin du bruit, c'était plutôt la grosse voix (et les grognements) de Martin.

Que se passait-il ? Je me dirigeai vers l'extérieur, évidemment curieux comme je pouvais l'être, pour aller voir à quoi était dû tout ce remue ménage et surtout filer un coup de main à Martin s'il en avait eu besoin (ce dont je doutais un peu, voire beaucoup), mais comme je l'avais dit : pas d'enroule avec mes potes !

Je vis Martin, un peu plus loin, au prise avec une personne que je ne parvenais pas à distinguer : elle portait un large sweat à capuche qu'elle avait rabattue sur sa tête, m'empêchant de voir son visage correctement.

Un monde parfait ou presque...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant