Chapitre 05 - Des emmerdes, des amis, un amour

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Il faisait froid dehors et je sentis un frisson me parcourir tout le corps. Était-ce réellement dû à la fraîcheur ? Ou à autre chose ? Je ne sus le dire, mais je tentai de me réchauffer en remontant le col de ma veste. Il était presque minuit et il n'y avait pas un bruit dehors : c'était le calme plat. Je récupérai mes écouteurs dans ma poche, les branchai et je mis la musique.

Thirty Seconds to Mars - City of Angels.

J'hésitai à passer par le grand parc : à cette heure, il était très sombre et me balader avec ma lampe de poche ne m'emballait pas trop. Mais l'heure tardive et l'envie d'être chez moi, dans mon lit, de m'abandonner au sommeil pour pouvoir oublier, étaient trop fortes et je me décidai finalement à passer par là.

Le vent s'était levé, amenant encore plus de fraîcheur et je frissonnai de nouveau. Vivement à la maison ! J'avais déjà traversé les trois quart du parc lorsque...

BANG

Je reçus un sale coup derrière le crâne qui m'envoya valser la tête en avant, m'écrasant sur le sol. Mon téléphone vola, m'arrachant les écouteurs des oreilles. Je tentai de me relever quand je reçus un second coup dans les côtes, me faisant décoller encore un peu plus loin.

Putain, ça fait mal !

Je tentai de tourner la tête pour voir qui m'agressait, mais un genoux me la bloqua contre le sol fermement. Je sentis un liquide chaud couler de mon arcade : je saignais.

Que se passait-il ? Je n'y comprenais rien et je ne ressentais plus que la douleur et la colère qui profita de mon état de faiblesse pour échapper à mon contrôle mais bien trop tard, je n'arrivai pas à bouger malgré tous mes efforts.

Les fils de pute !

— Alors, c'est toi le p'tit pd qui s'en est pris à nos potes ?

Une voix grave que je ne connaissais pas. On me cracha dessus et la salive se mélangea au sang.

— On va te faire comprendre qu'on n'emmerde pas nos amis impunément, Wolfie !

Wolfie ? Ça faisait des années que je n'avais plus entendu ce nom et de vieux souvenirs revinrent me dire bonjour. Je ne connaissais pas non plus le gars à qui appartenait cette seconde voix, mais lui, il avait de toute évidence l'air de me connaître et s'il me connaissait c'est qu'on s'était déjà croisés. J'essayais de me rappeler un détail, quelque chose qui me mettrait sur la voie mais je reçus un nouveau coup dans les côtes qui me fit perdre le fil de mes pensées. Je criai de douleur.

Et ce fut la déferlante : ils étaient au moins quatre ou cinq à me filer des coups à la tête, dans les côtes, les jambes. Je tentai juste de me protéger avec les bras, me mettant en position fœtale, il n'y avait rien d'autre à faire. Les coups pleuvaient toujours et je commençai à ne même plus ressentir la douleur sauf quand je sentis mon genoux craquer quand un des types sauta dessus. Je hurlai à nouveau de douleur. Puis l'inconscience me gagna lentement : c'était comme si j'étais hors de mon corps, je sentais les coups, mais ne les ressentais plus.

Et tout devint noir...


— Monsieur ? Monsieur ?

J'ouvris les yeux difficilement. En fait, je n'en ouvris qu'un seul, le deuxième restait obstinément fermé. La lumière m'aveugla, il faisait déjà jour. Mon corps n'était que douleur. Je redressai la tête péniblement et je vis une dame âgée penchée sur moi, elle avait l'air affolée. Elle recula lorsqu'elle vit mon visage, la main devant sa bouche dans un cri silencieux.

— Mon Dieu ! Attendez, j'appelle quelqu'un tout de suite.

Je tentai de me relever, mais c'était impossible, mon corps refusait de bouger. Je refermai les yeux, enfin mon oeil. Où étais-je ? Que s'était-il passé ? J'essayai de rassembler mes souvenirs : Nathan, le parc, les types. La mémoire me revenait : je venais de me faire tabasser littéralement par des gars que je ne connaissais pas mais qui eux, semblaient me connaître.

Un monde parfait ou presque...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant