Chapitre 22 - L'idiot est fêté

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La nouvelle du retour de Marion fit la une des journaux le lendemain. Des premiers retours de l'enquête, nous apprîmes qu'il s'agissait d'un réseau de traite d'enfants, ces derniers étant enlevés pour être revendus dans d'autres pays à de riches hommes. Aucun nom n'avait été annoncé, mais l'enquête ne venait que de commencer et, même si la police avait déjà pu mettre la main sur certains des kidnappeurs, le réseau était loin d'être démantelé, allant bien au-delà d'un petit groupe isolé de quelques bâtards.

Le parallèle avec d'autres cas, comme la petite fille retrouvée décédée en début d'année, ou d'autres disparitions non élucidées ces dernières années (je repensais à Coline), fut vite fait et une certaine psychose s'installa en ville.

La petite Marion, bien que psychologiquement bouleversée, était indemne, toujours selon les infos, et avait pu rejoindre sa famille. J'eus peur malgré moi d'être mêlé à cette histoire d'un peu trop près mais l'enfant n'avait pu, ou n'avait voulu, donner de détails sur la personne qui l'avait aidée à s'en sortir, à mon grand soulagement. 

— Comment t'as su? me demanda Nathan alors que je coupai la télévision.

Je le regardai, un sourcil levé. L'intensité de son regard émeraude me faisait toujours ce même effet.

— Je veux dire... ajouta-t-il alors que je restai silencieux. On y est allés avec Jenny l'autre fois, il n'y avait rien, ni personne. Juste...

Je m'étais approché et l'enlaçai à présent.

— Si je te le disais, tu me prendrais pour un fou! Mais j'ai été aidé...

Il se détacha de moi et recula d'un pas, me toisant de la tête au pied comme s'il cherchait un moindre signe de ma part que je me foutais de lui. Mais j'étais on ne peut plus sérieux.

— Si tu ne veux pas m'en parler! commença-t-il un peu sur la défensive, vexé.

Je n'aimais pas le voir comme ça, j'avais l'impression de le trahir d'une certaine manière. Après tout, il était devenu mon gardien (je ne trouvais pas mieux comme mot) et je savais combien les silences et les non-dits pouvaient être toxiques dans une relation.

D'un autre côté, je repensais toujours à ces types, à ce réseau et à ceux qui s'en étaient sortis et mon estomac se retourna, faisant monter la nausée. Je ne voulais pas être impliqué dans l'enquête car je savais que par le passé j'avais mal agi, ne serait-ce que par mon silence, et puis j'avais toujours une sainte horreur des bleus, mais je ne pouvais pas rester comme ça à ne rien faire non plus.

Je réfléchissais vite et j'en arrivai à la conclusion que j'allais agir de mon côté, mais cette fois, je ne le ferai plus tout seul, j'aurais besoin d'aide.

Nathan ne m'avait pas quitté des yeux, comme s'il suivait mon cheminement interne et qu'il en attendait le dénouement.

— Si on invitait Max et Jenny ce soir à la maison? On se ferait une bouffe tous les quatre et je vous expliquerai tout.

Il réfléchit quelques instants à ma proposition et finalement me reprit dans ses bras en approuvant ma demande.

— D'accord mon mauvais garçon. Tu sais que je t'aime?

— Bien sûr que je le sais, mais j'aime te l'entendre dire. Je t'aime aussi Nathan.

Nous finîmes notre câlin nos bouches collées l'une à l'autre.

***

— Salut la compagnie! J'espère ne pas être en retard!

Max me tendit la bouteille de Captain Morgan qu'il avait apportée et salua Nathan et Jenny qui était arrivée quelques minutes plus tôt.

Un monde parfait ou presque...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant