Un monde parfait ou presque...

Chapitre 21 - Révélations (part 2)

Ce chapitre est un peu spécial dans sa conception. En effet, dans la deuxième partie, je switche entre Julian (son passé et son présent) et un texte écrit à la première personne et Nathan et Jenny, avec un texte écrit à la troisième personne. J'ai essayé de rendre ça le plus clair possible pour votre confort de lecture et j'espère que ça ne sera pas trop confus.

En tout cas, bonne lecture à vous :)

Nous nous regardâmes Sandra et moi. Elle était rouge mais se contenait visiblement. Nathan ne cessait de passer ses yeux de sa mère à moi et je me calmais en sa présence.

— Il se passe quoi ? Vous vous disputiez ? demanda-t-il des tremblements dans la voix.

Son regard continuait de passer de l'un à l'autre. Je plongeai mon nez dans mon verre de jus d'orange.

— Nous discutions, dit simplement Sandra une fois qu'elle aussi s'était calmée.

— Je vous ai entendus d'en haut ! M'man, Ju, il se passe quoi ?

— On en parlera ce soir quand ton père sera rentré. Tu peux aller me chercher une bouteille de jus d'orange à la cave ? Il n'y en a plus !

Il s'exécuta, non sans nous jeter un dernier regard inquiet. Lorsque la porte de la cave s'ouvrit, Sandra se retourna vers moi.

— Je suis sa mère et il fera ce que je lui dis de faire ! Ce n'est pas une amourette de passage qui y changera quelque chose !

— Une quoi ? Vous ne comprenez vraiment pas alors ?

Et moi non plus. J'étais vraiment perdu. J'avais pourtant l'impression que tout se passait pour le mieux. A quoi était dû ce changement soudain ?

— Je veux passer du temps avec mon fils aujourd'hui, tu peux nous laisser la journée ?

Je n'en croyais pas mes oreilles. Maintenant, elle me mettait dehors ! Je la regardai droit dans les yeux, prêt à laisser exprimer tout ce que j'avais sur le cœur mais je fus coupé dans mon élan : la profonde tristesse que j'y lus me convainquit de ne rien dire. Nathan revint sans jus d'orange alors que je me levai.

— J'ai tout entendu ! Pourquoi tu fais ça m'man ?

Il commença à pleurer et à trembler, mais c'était de la colère qu'il ressentait.

— Julian et moi allons vivre ensemble et jouer de la musique et personne ne nous en empêchera ! lâcha-t-il d'une voix sourde. Même pas toi ! Si t'es pas d'accord, j'me casse !

Sandra se décomposa et devint livide, elle s'appuya machinalement contre le plan de travail. Nathan s'était tourné vers moi et il m'embrassa avant de me prendre la main et de sortir de la maison, me tirant à sa suite.

Je le sentais sur le point d'exploser, littéralement. Il était en rage. Je le freinai et l'amenai contre moi, le serrant au plus fort. Il tremblait toujours mais je sentis qu'il se calmait. Il craqua et nous restâmes là pendant plusieurs minutes.

Je l'amenai dans le petit parc pas loin de sa maison et nous nous assîmes sur un banc. Il posa sa tête sur mon épaule et, tout en lui caressant les cheveux, je lui tendis un écouteur et plaçai l'autre à mon oreille, God is an astronaut – All is violent, all is bright. Nous restâmes là, écoutant la musique, sans parler, les yeux fermés, pendant un long moment.

Malgré la violence de la matinée, nous nous sentions bien, Nathan était de nouveau calme et moi j'oubliais. Le téléphone de Nathan sonna plusieurs fois, mais il ne répondit pas quand il vit que les appels venaient de sa mère.