Un monde parfait ou presque...

Chapitre 25 - Retrouvailles

Je me réveillai au petit matin totalement frigorifié. Je regardai autour de moi pour m'apercevoir que j'étais allongé derrière un buisson dans le parc. Mes vêtements étaient couverts de vomis, de sperme et de je ne sais quoi d'autre. J'avais mal au crâne et lorsque je tentai de me relever, je retombai sur le sol  avec un haut-le-cœur et je crachai un peu de salive. Je respirai profondément, prenant de grosses goulées d'air frais histoire de faire passer ma nausée.

Quelle heure était-il ?

Une main posée sur mon front, comme si cela pouvait apaiser la migraine qui me vrillait la tête, je m'appuyai contre un des arbres alentour et fermai les yeux un instant. Lorsque je me sentis un peu mieux, je pris mon téléphone et, comme je m'y attendais, y découvris trop d'appels en absence et de messages. Mais mes yeux me trahirent et ma tête me relança de plus belle avec les effets de l'écran. Je coupai mon tel et le remis en poche avant de me laisser tomber au sol, appuyé contre le tronc de l'arbre.

— Merde, j'ai foutu quoi hier ? couinai-je.

J'avais du mal à me rappeler correctement toute la soirée. Il y avait trop de trous noirs et j'essayai de refaire tout mon parcourt dans ma tête.

— On s'est pris la tête avec Nathan, puis Guillaume est passé, commençai-je à énumérer. Ensuite, on est allés au parc, on a bu un peu. Puis le club et ... Tout me revint d'un coup. Merde ! Qu'est-ce que j'ai fait ?

L'image du vieux pervers me revint en tête et j'eus le goût de son sexe dégoûtant dans ma bouche. Par réflexe, je me retournai et vomis encore une fois. J'essuyai les larmes de mes yeux et avec l'aide du tronc me remis péniblement debout décidé à rentrer à la maison.

Le trajet sembla durer une éternité. Je dus même me poser plusieurs fois pour ne pas faire une chute de tension et me casser la gueule et la nausée ainsi que la migraine ne me quittèrent pas durant tout le trajet.

— Enfin arrivé ! J'n'y croyais plus ! soufflai-je en me dirigeant directement vers la salle de bain après avoir fermé la porte d'entrée derrière moi, sans même regarder si Nathan était réveillé.

Je me déshabillai aussi rapidement que je le pouvais vu mon état et jetai mes vêtements dans la poubelle alors que l'eau que j'avais mise à couler commençait à avoir la bonne température. Je ne rêvais que d'une chose, me décrasser, enlever toutes les odeurs, les traces, les crasses de ce qu'on m'avait fait la veille, de ce que j'avais fait la veille! J'avais la haine en moi mais je ne devais m'en prendre qu'à moi-même.

Je ramassai le tube de dentifrice et ma brosse à dents et entrai dans la douche. Je vidai bien la moitié du tube dans ma bouche avant de me brosser les dents frénétiquement pendant une dizaine de minutes, mais l'horrible goût ne me quittait pas. Je frottai ensuite mon corps avec le côté rugueux d'une éponge de cuisine à m'en laisser des griffures à sang. Je n'y prêtai pas attention car tout ce que je voulais, c'était me sentir sain à nouveau, débarrassé de tout ce qu'il s'était passé la veille.

Je restai sous la douche jusqu'à vider le ballon d'eau chaude et enfilai juste un boxer lorsque j'eus fini avant d'aller dans la chambre m'allonger. Enfin! La douche chaude m'avait totalement abattu sans oublier mon corps et ma tête qui me faisaient atrocement souffrir et il ne m'en fallut pas plus pour me laisser tomber sur le lit. L'absence de Nathan ne me percuta pas, tellement j'étais en mode off. Je voulais juste dormir maintenant. Et oublier.

— Putain ! T'étais où ?

La voix de Nathan me réveilla en sursaut. J'émergeai lentement du sommeil et ouvris les yeux pour l'apercevoir, le visage blanc et les yeux rougis. Il ne me laissa pas le temps de répondre et sauta sur le lit, m'agrippant dans ses bras, blottissant sa tête contre ma poitrine. Je sentis son corps pris de tremblement alors qu'il retenait ses sanglots.  Je le serrai machinalement plus fort contre moi, posant ma tête contre la sienne et nous berçai lentement.