Sur ton visage, n'étaient-ce pas des larmes ?
**
PDV Newt
Je regarde le corps endormi de mon élève à mes côtés, avant de me rendre compte de mon erreur. J'ai couché avec mon élève, celui au fond de la classe, a côté de la fenêtre, qui semble impassible et rêveur mais qui cache d'innombrable secrets. Qui malgré ce sourire qui l'accompagne, semble souffrir. Et sa souffrance, je la connais bien, car j'en suis la cause. Je suis son professeur d'histoire, inaccessible qui ne cesse de refouler ses sentiments pour me protéger, sans penser aux siens. Dire que je crois en ses sentiments serait mentir... j'ai tellement été trompé, on a tellement joué avec moi, que je ne crois plus au mot « aimer », je ne comprends plus ce mot. Mon coeur se mets à paniquer, quand il comprend les sentiments que j'ai à l'égard de cet homme. J'ai peur qu'en sortant du lycée, il m'oublie et se rende enfin compte que je n'étais qu'une lubie pour lui. Je ne pourrais jamais le rendre heureux ou l'aimer de la manière qu'il souhaite. Les erreurs et blessures de mon passé m'empêchent d'avancer... ou alors, je me sers seulement de mon passé comme excuse.
Revenons au tout début : mes parents, ses deux êtres qui s'aimaient d'une manière si forte, qu'ils auraient pu tout traverser ensemble. Du moins à en croire ma grand-mère, car mon père est décédé à ma naissance. Ma mère devait donc subvenir à nos besoins, elle travaillait beaucoup, multipliant les petits-boulots. De ce fait, j'étais la plupart du temps chez mes grands-parents. Surtout avec mon grand père, qui a joué un rôle de papa, il m'a beaucoup appris. Là-bas, régnait une bibliothèque immense dans laquelle j'ai lu une tonnes de livres, tous autant différent les uns que les autres. J'ai tout appris à travers les livres, partageant des moments unique avec mon grand-père.
A l'école, on ne peux pas dire que j'étais aimé, ni que je cherchais à l'être : je passais toutes les récréations, et les temps du midi fourré dans mes lives, seul sur le banc, sous le vieux chêne de la cours. J'ai toujours eu d'excellent résultats et quand je suis rentré au collège, la jalousie des gens c'est fait ressentir. J'étais toujours aussi stoïque et impassible, c'est là que le harcèlement scolaire a débuté. Des petites taquineries comme me pousser, m'arracher mon livre afin de me le jeter par terre, des choses qui peuvent paraître banales mais qui finissait par ruiner ma santé mentale à force. Toujours ressasser les même actions, les revivre au quotidien est lassant et épuisant.
Lors de ma dernière année au collège, je me suis rendu compte de quelque chose qui m'a détruit au fond de moi : j'aimais les hommes. Je le savais depuis toujours mais certains de mes camarades s'en sont rendus compte - je ne sais comment - et m'ont encore plus pourri la vie, mais cette fois-ci, les violences étaient beaucoup plus verbales et devenaient même physique. Mon grand-père, cet homme que j'ai adoré à accepté mon homosexualité, et m'a toujours encouragé, il était mon seul soutient morale, me poussant de l'avant pour assumer qui j'étais. Malheureusement, il est mort, l'année où je suis rentré au lycée. Ma mère et ma grand-mère ne supportant plus la maison familiale et s'étant rendu compte que j'étais harcelé, ont quitté ma ville natale : Londres pour aller vivre en France.
Là-bas, j'ai développé divers problèmes de santé, même si mon harcèlement avait cessé. Je suis tombé en dépression, développant une phobie sociale ainsi qu'une anorexie mentale, accompagné de pensée suicidaire et d'une lame de rasoir qui m'a toujours accompagné. Le décès de mon grand-père, et l'harcèlement que j'avais subis m'avaient détruit. Durant ses années lycée, j'étais effacé, je ne voulais pas être remarqué, j'étais simplement un gars trop mince, qui portait des vêtements trop grand pour lui et des pulls même en été. Ma mère m'a emmené voir des psychologues, beaucoup de psychologues, certains m'ont aidé d'autres non. Leurs conseils était de m'ouvrir au monde, d'aller à la rencontre des gens et j'ai eu peur de ça.
Contre la peur chez moi il n'y avait qu'une seule solution : la fuite. Alors j'ai sauté, comme un lâche. J'ai sauté du haut de ma maison. C'est mon voisin qui m'a retrouvé, entendu et totalement inconscient sur ma pelouse. Il m'a emmené à l'hôpital et je m'en suis sorti. La seule chose que je ne voulais pas et en plus de rater ma mort, j'ai gagné un bel handicap : une jambe qui boîte et malgré des mois de rééducation, j'aurais toujours ce problème. Ma mère a commencé à se sentir mal pour moi à ce moment là, et a commencé elle aussi à faire une dépression. J'ai rendu ma mère malheureuse et l'ai tué à petits feux. Ma grand-mère, elle, gardait espoir peu importe la situation. Les mots que lui avait laissé mon grand-père était sa force, elle était notre rayon de soleil.
J'ai décidé de lutter contre ma socio-phobie, et je suis rentré dans un nouveau lycée pour la terminale. J'ai décidé d'aller vers les autres. Je me suis fait quelque amis et j'ai réussis à sourire. Je parlais normalement avec des gens de mon âge, je sortais et je paraissais normal en apparence. Parce que j'étais brisé à l'intérieur. Mais peu à peu, les personnes qui m'entourait guérissait mes blessures, sans être au courant du bien qu'il me procurait. J'ai obtenus mon bac en étant dans les meilleurs au classement.
Puis, je suis allé à l'université. J'avais pour but de passer le diplôme de professeur, donc je me spécialisais dans l'histoire et la géographie, passion que m'avait donné mon grand-père. C'est également à l'université que j'ai rencontré mon premier petit-copain, spécialisé en littérature, plus vieux que moi de quelques années. On se lançait des petits regards quand on se croisait, puis il m'a abordé un jour de pluie en sortant du campus, avec une phrase totalement bête :
« Tu as pas de parapluie ? Non, parce que je peux te raccompagner en parapluie sinon. »
On étais sorti ensemble, mais je n'étais pas assez attentionné, j'avais peur, il en avait eu marre et notre relation avait prit d'étrange tournants. On avait déjà fait l'amour, mais avec le recul, j'avais accepté de lui donner mon corps pour sauver notre couple car je l'aimais, mais j'étais trop maladroit, trop indécis, je ne savais pas comment m'y prendre. Plusieurs années ont passées dans cette situation, il était passé en master. Il m'avait énormément menti et trompé durant cette période. Je l'ai toujours supporté par peur de le perdre.
Puis est arrivé l'été. Le pire été de ma vie. L'été où ma mère est tombé malade, où sa leucémie a été diagnostiqué. Mon copain n'a pas du tout été là pour moi. Je sortais avec mon diplôme de professeur en poche et lui allait commencer à travailler en tant qu'éditeur. Oui, il m'a totalement délaissé mais je n'avais pas besoin de lui. Je l'ai effacé de ma vie. J'ai dû également vite trouver un substitut à mon emploi de professeur, pour faire vivre ma mère.
L'année scolaire a débuté et c'est là qu'est apparu un espoir : un brun aux yeux noisette. Cet adolescent un peu prétentieux et fêtard, qui s'est intéressé à moi pour je ne sais quelles raisons. Lui qui a su lire en moi, qui a percé ma carapace, qui m'a libéré des fantômes de mon passé, et qui m'a libéré de mes maux, sans même s'en rendre compte. Lui qui a été si bénéfique pour moi, et que j'ai détruit en quelques secondes.
Je caresse son visage encore endormit et en poussant un soupir. Je regarde l'heure, il est bientôt cinq heure du matin, et je n'ai pas fermé l'œil. Je vais devoir lui faire du mal à nouveau. Je lui mens pour le préserver. Je n'ai jamais arrêté de travailler au club, car mon pression exerce une certaine emprise sur moi. J'enfile mes habits en m'asseyant au bord du lit de l'adolescent. C'est moi qui l'ai séduit ce soir, c'est ma faute. Je le regarde une dernière fois et me lève. Je lui laisse un petit mot sur la table du salon, et quitte l'appartement en reposant son écharpe sur son porte manteau. Pour nous, pour sa santé mentale, je dois arrêter de venir et m'en aller. Il doit être heureux... sans moi.
Mes larmes coulent tandis que je quitte l'appartement de Thomas. Je l'aime mais notre amour est impossible, alors je fuis comme je l'ai toujours fais. Je dois rompre contact et redevenir le professeur froid. Je n'ai pas confiance en moi, je ne crois plus en moi alors comment pourrais-je rendre heureux un gosse de dix-huit ans ?
« Merci pour cette nuit passée à tes côtés. Et excuse moi pour le mal que je t'ai fait et que je vais encore te faire, mais il faut qu'on retrouve la raison. Je t'aime Tommy.
- Newt. »
☆ ★ ☆
✎ Yena
VOUS LISEZ
Leave Me || Newtmas [BxB]
FanfictionThomas redouble son année de terminale à cause de ses résultats catastrophiques. Ses parents décident alors de l'inscrire dans un nouveau lycée et de lui prendre un appartement, loin de chez lui et de ses amis. Il n'aura aucun mal à s'intégrer, Tho...