Leave Me || Newtmas [BxB]

25

Oublie mes blessures, même si c'est dur.

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Ce lundi matin, je me réveille avec un mal de tête assez puissant. J'avais passé la journée d'hier à pleurer, et je n'avais pas le moral d'aller en cours, mais j'y vais quand même, je ne sais même pas pourquoi. De plus, j'ai cours d'histoire aujourd'hui, alors je ne sais pas comment agir quand je serais face à Newt. Je vais sûrement devoir l'ignorer, sauf qu'il sera déjà parfait dans ce rôle.

Je me lève sans envie et enfile le pull de mon professeur qui traînait sur un cintre. Je ressens le besoin de mettre son pull, d'avoir son odeur. Je mets un pantalon noir et mes lunettes afin de cacher mes cernes énormes, puis je débranche mon téléphone et part au lycée à pied, afin de me vider la tête. Je mets mes écouteurs afin de mettre les musiques les plus tristes que je peux trouver.

J'arrive au lycée et observe mes amis au loin. Ils rigolent tous ensemble, Minho se bat avec Gally, Lucas et Teresa les regardent en rigolant alors que Sonya et Brenda ont l'air un peu désespérées. Honnêtement, j'ai pas envie de casser l'ambiance avec ma tronche de déterré. Je passe le portail et rentre dans le lycée, me dirigeant directement vers mon casier. Je mets la capuche de ma veste et me dirige vers ma salle de science en attendant que la cloche sonne. Je m'assois dans le couloir totalement désert. 

Je sens une tape sur mon épaule, et aperçois Minho qui me sourit.

— Tu nous as pas vu ce matin tocard ?

— Euh... ouais, non... je ne vous ai pas vu...

Ma voix était cassé et c'est à cet instant qu'ils comprirent : mais ils ne dirent rien, sûrement pour me laisser du temps. L'Homme Rat arrive et je vais me placer au fond de la salle seul, sans Lucas. Je sais qu'on a un plan de classe mais je m'en contre-fiche actuellement, et je me contentais de poser ma tête dans mes bras. Les heures de cours se déroulèrent toute de la même manière : en anglais et littérature, je ne prenais même pas note du cours, faisant juste actes de présence. Mes amis ont remarqué que quelque chose n'allait pas, mais ils ne me dérangeait pas pour l'instant. L'heure pour aller manger arriva bien vite, et bien évidemment j'avais l'estomac noué. Minho m'attrapa par les épaules, tandis que les autres se rendait à la cafétéria acheter leur sandwichs. L'asiatique me tira dehors jusqu'à notre muret habituel.

— Je vois bien que tu vas mal Thomas... et je ne veux surtout pas te forcer à en parler, si tu ne te sens pas de nous raconter tes problèmes mais... rester comme tu es c'est pas forcément bon. Si tu continue sà garder en toi ce qui va pas, comment tu veux aller mieux ? Tu es pas tout seul Thomas. On est là pour t'écouter, on ne te jugera jamais.

J'avoue que ses mots m'avaient touchés. Des larmes commençait à perler au coin de mes yeux, et je mis mes mains sur mon visage pour les essuyer.

— Si vous me jugerez... car ce que j'ai fait, c'est au delà de quelque chose de raisonnable... et tout est de ma faute.

— C'est Monsieur Isaac, c'est ça ?

Je relève la tête vivement, le regardant sans comprendre. Je secoue négativement la tête, niant pour protéger mon professeur, mais Minho me lança un faible sourire avant de reprendre :

— Pas à moi Thomas. J'ai bien vu comment tu le regardais, et depuis le début, tu le regarde. Lui aussi te regarde et puis, si tu crois que j'ai pas vu la manière dont il t'a regardé vendredi quand tu tenais la main de Lucas... je remarque facilement ce genre de choses et puis tu vas toujours le voir en fin de cours... je n'ai pas osé te demander, j'avais peur que tu te braque...

— Ne le dit à personne, s'il te plait.

— Tu me connais Thomas, je sais garder un secret. Mais qu'est-ce qui se passe avec lui ? Pourquoi tu es dans un état pareil ?

Minho s'assoit sur le muret, je vais me placer à ses côtés, amenant les manches de mon pull à mon nez pour sentir l'odeur rassurante de mon professeur. Je n'avais vu mon ami aussi sérieux, mais je savais que je pouvais avoir confiance en lui.

— Pendant les vacances de Noël, il s'est passé des choses... beaucoup de choses. Je vous avais dis que mon frère a eu un accident et... j'ai croisé Newt à l'hôpital. On a beaucoup discuté, et une chose en entraînant une autre, j'ai fini par aller chez lui. On a rien fait, je te vois déjà venir, on a simplement passé du temps ensemble, et on s'est énormément rapproché. Seulement, j'ai tout brisé... tout allait bien entre nous, mais vendredi, je... je l'ai embrassé.

Les larmes commençaient à couler, et Minho m'entoura de ses bras, sans un mot.

— Si seulement je ne l'avais pas embrassé, rien ne serait arrivé. Il aurait continué de me voir, de me parler, et j'aurais pu attendre de quitter le lycée pour le séduire, mais j'ai tout gâché. Je suis aller chez lui samedi et... il m'a rejeté, alors qu'il a répondu à mon baiser.

— Il t'a dit quoi exactement ?

— Il m'a dit qu'il ne m'aimait pas, les yeux dans les yeux... il m'a dit ces mots sans cillé. Ça avait l'air tellement sincère, ça me fait si mal...

Minho resserre son étreinte autour de moi, voyant que j'avais du mal a terminer mes phrases.

— Thomas, n'oublie pas que Monsieur Isaac est un professeur. Il cherchera toujours à se protéger. De plus, peut être qu'il a des problèmes l'empêchant de se dévoiler à toi. Mais sache, qu'il ne sera jamais réellement sincère sur ses sentiments envers toi, même s'il était amoureux de toi, il ne te le dirait pas, car c'est un enseignant, ne l'oublie pas...

— Je sais qu'il a des problèmes, mais je peux l'aider, être là pour lui. Il a répondu à mon baiser et pourtant...

— Ne brusque pas les choses. Il a répondu à ton baiser, c'est déjà une chose qui le trahit. Mais ne brusque pas les choses, si en plus il a des problèmes. De plus, il risque gros avec toi. Tu ne risques rien toi, mais pense à lui.

— Je le sais Min'.

Je refermais les yeux, profitant de l'étreinte de mon ami.

— Pour l'instant, je te conseille de te détacher un peu de lui. Histoire de réfléchir à tout ça. Premièrement, tu devrais sécher les cours d'histoire.

— Sérieusement ?

— Yep.

Il se mit à rire, m'entrainant avec lui. Il avait réussi à me faire rigoler, ce qui n'était pas gagné d'avance. Je le remercie en posant ma tête sur son épaule, alors que j'aperçois les autres arrivé au loin. Lucas me lance un sandwich au poulet dans les mains.

— C'est pas bien de rester le ventre vide, me dit-il.

— Merci Lucas. Merci..

Teresa sourit avant de changer de sujet de conversation, à mon grand bonheur. Lucas s'assoit à mes côtés et place l'une de ses mains dans mon dos pour me réconforter. Il ne savait pas ce qui me mettait mal, seul Minho savait, mais mes amis me soutenaient tout de même, à leur façon. Mon visage était rougi par les larmes, mais la présence de mes amis qui parlait de tout et de rien m'a permis de rigoler et sourire, pendant l'espace d'un repas. Je remercierais jamais assez Minho pour m'avoir réconforté. La cloche retentit nous annonçant la fin de repas. Tout le monde commence à se lever, moi y compris mais Minho attrape mon bras.

— Sécher l'après-midi, ne te ferait pas de mal.

— Je suis pour, j'ai pas envie d'aller en art, dit Lucas.

— Ça fait que une semaine qu'on a repris les gars, lance Sonya d'un ton réprobateur.

— Et c'est déjà trop, répond Gally.

— On va chez moi ? propose Minho en ignorant Sonya.

— À fond ! lâche Gally.

Teresa se place devant nous alors que Minho passe ses bras autour de mes épaules.

— Et le cours de Monsieur Isaac ? Je ne l'ai presque pas vu vendredi !

Minho me lança un regard, et je lui souris.

— Au diable Monsieur Isaac, dis-je en partant.

☆ ★ ☆

✎ Yena