Archange - T1: Le commencement

Chapitre 2.

À mon réveille, je reste couchée un instant et tends l'oreille pour écouter un signe qui montre que maman est revenu... mais rien. Je quitte, alors, mon lit pour aller prendre ma douche. En me passant le savon sur les épaules, j'éprouve une drôle de sensation. Avec une main, je tâte entre mes omoplates. Je ne sens plus ma peau, au toucher, c'est doux, léger et soyeux. Je m'empresse de fermer le robinet et sors à la hâte de la cabine de douche pour me diriger vers le miroir. J'essuie un rond de buée sur la surface. Wow, on dirais que je brilles, mais c'est quoi ces conneries! je pense en plaçant mon dos de façon à voir entre mes omoplates. Quand je découvre ce que j'ai touché dans la douche, un cri de surprise jaillit de ma bouche.

Je me reprends aussitôt, mais la panique persiste.

— Pourquoi est-ce que j'ai des plumes dans le dos ?! je cris à voix haute.

Mon fameux père à raison... maman ne sera jamais capable de répondre à ça! Je me sèche et m'habille en quatrième vitesse. Je descends au pas de course en bas et vais tout droit dans le bac de recyclage ramasser la lettre chiffonnée, puis, je vais chercher le téléphone et compose le numéro inscrit dans la lettre. Au même moment que la première tonalité résonne, la sonnette de la porte d'entrée retentit. Je vais ouvrir en gardant le combiné sur l'oreille.

Sur le porche se trouve un homme, très grand! À première vue, il doit mesurer dans les 1m90 et semble être dans le début de la quarantaine. Sous son t-shirt blanc, on remarque facilement qu'il est bien bâti, mais mince, sans un onze de gras, avec de larges épaules. Ses cheveux sont d'un beau blond doré et frisé. Une croix blanche est tatouée sur son cou et ses yeux bleus pâle débordent de sagesse. Une lueur irradie de lui, rendant son corps brillant comme le mien, depuis ce matin. Il tient un cellulaire contre une oreilles. Puis, il me sourit de ses belles dents blanches et droites en disant dans le téléphone:

— Je suis là.

J'entends sa voix dans mon combiné, également et enlève lentement l'appareil de mon oreille pour raccrocher. Hé bien voilà! Je sais de qui je tiens tous mes traits ou presque, me dis-je

— Bonjour Mia. Es-tu prête à venir avec moi?

Je continue de le fixer et fait signe que non. Comment est-il arrivé si vite? Je ne comprends plus rien!

— Va chercher tes clés et laisse un message à ta mère. Dis-lui que tu es parti chez une de tes amies. Je t'attends ici.

Je laisse la porte ouverte et prends mon trousseau de clés en passant devant le bureau. J'écris un message à maman lui disant que je suis chez une amie et que je vais l'appeler plus tard. Je retourne dans l'entrée et regarde l'homme.

— Prête? redemande-t-il.

Comme je ne réponds pas, il poursuit.

— Je ne vais pas te faire de mal.

Je prends une grande inspiration et sors en fermant la porte, à clé, derrière-moi. Je me tourne vers lui. Sa main est tendue vers moi. Je la regarde et retourne à ses yeux. Je lève ma main et la dépose lentement dans la sienne. Aussitôt, un flash blanc passe devant mes yeux et m'aveugle. Quand ma vue me revient, je ne vois plus ma maison. À sa place, se trouve un petit cottage en bois rond. Des palmiers l'entoure et du sable recouvre la majorité du sol. Seul quelques endroits sous les arbres ont de l'herbe. Le plus fantastique est que nous sommes entourés d'eau à perte de vue... l'océan!

— Mais où sommes-nous ?! je m'exclames en m'éloignant de plusieurs pas, de lui. Qu'as-tu fait? Et comment es-tu arrivé chez moi aussi vite, alors que tu n'avais même pas répondu au téléphone!