𝟛 • Lᴀ Dɪᴍᴇɴsɪᴏɴ ᴅᴇs Tᴇ́ɴᴇ̀ʙʀᴇs

Chapitre 17 / Laya, Cole : Qu'est-ce qu'il y a ?

- Je laisse tomber ! s'exclama Laya en levant les bras au ciel.

Cela faisait des heures qu'elle tentait de se servir de la télékinésie qu'elle s'était découverte plus tôt dans la matinée. Mais chacun de ses efforts fut vain.

Tu es trop mécanique. Ce n'est pas comme ça que ça marche. Laisse-toi guider par tes sentiments.

- Plus facile à dire qu'à faire, rétorqua Laya. J'en ai marre. Je veux faire une pause.

J'allais te le proposer.

- Vraiment ? s'étonna Laya.

Depuis ce matin, Camille ne la laissait pas se reposer ne serait-ce qu'une seconde.

Oui. J'ai cru comprendre que ton petit ami était chez son père. Tu pourrais aller le voir afin de souffler un peu.

Cole ? Elle n'y avait même pas pensé. Et pourtant, dès que Camille l'évoqua, elle se rendit compte à quel point le manque lui rongeait la poitrine. Seulement...

- C'est trop loin. Quand j'étais au Bounty, ça allait. Mais là...

Oh, mais ce n'est qu'un détail ça...

Laya sentit une vague de froid déferler sur sa peau. Une sorte de brume sombre l'enveloppa. Elle eut l'impression de se retrouver projetée hors de son corps puis de le retrouver en l'espace d'une seconde, lui coupant le souffle.

Elle du cligner quelque fois des yeux pour qu'ils s'habituent à la lumière du soleil. Devant elle se trouvait une porte marron glacée qui ne lui était pas inconnu.

Comment... comment était-ce possible ?

Toi aussi, tu peux faire ça. Je te l'ai dit : les limites de ton pouvoir sont infimes, même inexistantes.

Laya hocha doucement la tête, toujours troublée, avant de s'avancer et de frapper trois coups à la porte.

C'est un Cole aux yeux cernés qui lui ouvrit. Les traits de son visage témoignèrent de son incrédulité quand il la vit.

- L... Laya ? Entre !

Elle lui sourit et le suivit dans le hall. Après avoir refermé la porte, il l'embrassa. Laya se sentait déjà mieux, plus légère.

La magie de l'amour... fit Camille dans sa tête.

Laya ne prit pas compte de son commentaire.

- Comment va ton père ? demanda-t-elle.

Le visage de Cole s'assombrit un peu.

- Disons qu'il a connu de meilleurs jours...

J'avais besoin d'un moyen de t'approcher, Laya. Il ne faut pas que tu laisses le sort des dommages collatéraux te briser le cœur. Jamais.

- Mais toi ? reprit-il. Tu vas bien ? Tu ne répondais pas à mes textos, ça m'inquiétait un peu. Et je crois que Kai te cherche, puisqu'il m'a demandé si tu étais avec moi.

Elle se força à offrir un beau sourire à Cole. Kai ne pouvait-il pas la lâcher deux secondes ?!

- Oh, c'est que je suis parti sans prévenir ce matin. Je lui ai laissé un message mais il n'a pas dû le voir, cette andouille. Tu connais Kai, il se fait vite des films.

- Vite ? C'est un euphémisme, plaisanta son petit ami. Je vais lui dire que tu es avec moi.

- NON ! l'arrêta Laya.