Chapitre 28 / Cole, Zane : Mon problème ?! J'en ai plein, des problèmes !

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    Cole se réveilla aux alentours de vingt heures. Le soleil était encore plutôt haut dans le ciel d'été et les murs pâles de la chambre réfléchissaient ses rayons éclatants.

    A côté de lui, ses battements de cœur se dessinaient sur un écran tandis qu'une poche pleine d'un liquide transparent était reliée à son avant-bras droit. Son poignet était retenu par une attelle et chacune de ses mains étaient bandées. Un élancement sourd le prenait à l'arrière du crâne, comme un mal de tête menaçant d'émerger. Ses jambes ne le faisaient pas spécialement souffrir. En fait, elles le picotaient. Rien de très désagréable, mais pas non plus la sensation de l'année.

Les circonstances de son état et de son arrivée ici lui étaient encore floues. Il se souvenait d'être chez lui, mais cela s'arrêtait là. Aucun débarquement à l'hôpital de la ville ne lui revenait en tête. Cependant, il ne s'inquiétait pas. Il avait peut-être tout simplement passé une soirée trop arrosée avec ses amis et était passé par une fenêtre, ou un autre truc stupide du genre.

    Dans un mouvement de tête, il repéra son téléphone posé sur la petite table à côté de lui. D'un geste maladroit, il tenta de le prendre mais l'appareil lui échappa et tomba sur le lino dans un bruit mat. Cole s'agaça. Décidément, ce n'était pas son jour.

    La porte s'ouvrit alors qu'il se tortillait comme il le pouvait pour récupérer le smartphone. Il releva brusquement la tête, surpris, et rencontra le visage neutre d'un médecin aux cheveux grisonnants.

    – Bonsoir, monsieur Brookstone. Comment vous sentez-vous ?

    Un peu mal à l'aise - il n'avait pas l'habitude qu'on le vouvoie - Cole finit par bredouiller :

    – Euh... ça va, je crois.

    Le médecin leva à peine les yeux des feuilles qu'il tenait dans ses mains, se contentant d'hocher légèrement la tête, les yeux plissés.

    – Bien. Des douleurs au crâne ?

    – Non. Pourquoi je suis là ?

    Ce n'était pas un vrai mensonge : sa tête ne le faisait pas vraiment souffrir. C'était plutôt une demande d'aspirine de la part de son cerveau, à vrai dire.

    – Accident domestique, répondit simplement l'homme en cochant quelque chose sur sa fiche. En cas de soucis, appuyez sur le bouton.

    – Je sors quand ?

    Le médecin marqua un temps, comme concentré sur autre chose, avant de marmonner :

    – OK, OK... mhhm... demain. Soir, bien sûr. Le matin, vous passerez des scanners. Le temps de visite est clos. Bonne nuit.

    Sur ces quelques mots, il quitta la pièce. Cole se remit en quête de son téléphone et finit par s'en saisir. Victorieux, il se laissa retomber sur son matelas et alluma son appareil. Constatant non sans une pointe de déception qu'aucun de ses amis ne lui avait laissé de message, il décida d'en écrire un à Jay.

    Mec, faudra m'expliquer ce que je fous à l'hosto là !

    Il voyageait entre plusieurs réseaux sociaux quand la réponse arriva.

    Longue histoire. Ne bouge pas on arrive.

    Quelque peu intrigué, Cole pianota sur l'écran de nouveau.

    Les visites sont finies, pas la peine. Je sors demain.

    Il attendit, mais aucune réponse ne vint. Soudain, un bruissement se fit entendre vers la porte, le faisant se redresser. Son cœur rata un battement quand il vit une silhouette familière se tenir sur le seuil.

𝟛 • Lᴀ Dɪᴍᴇɴsɪᴏɴ ᴅᴇs Tᴇ́ɴᴇ̀ʙʀᴇsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant