Diabolik Lovers : Rebirth Anthem (T2)

Chapitre 19

- Qu'est-ce que...ça veut dire ? Résonna la voix, d'Eirin portée par une brise légère quasi-irréelle.

Autour d'elle, douze corps plus que familiers, les yeux clos, étaient enchaînés dans le vide. Elle tourna sur elle-même, espérant que l'un d'eux manifestent quelque signe de vie. Rien. Elle savait qu'elle rêvait. Mais une sensation étrangère lui tordait les entrailles. Et alors elle comprit qu'elle ne pourrait pas échapper à ce songe en se pinçant simplement le bras.

Il pouvait ressentir la présence d'une autre personne sans savoir qui cela pouvait être. Elle la ressentait sans la ressentir. Ce corps semblait être partout et nulle-part. Il se pouvait même que ce ne soit pas une « personne » à proprement parlé.

- Qui est là ? Lança-t-elle, tandis qu'un écho surnaturel lui renvoyait sa question.

Comment un écho pouvait-il advenir en plein milieu d'une plaine verdoyante ? Au-dessus de laquelle brillait le soleil, et glissaient nonchalamment quelques nuages d'une blancheur laiteuse.

- Je peux vous sentir ! Poursuivit-elle plus fort. Qu'est-ce que vous leur avez fait ?

- Ne t'en fais donc pas, Izanami. Ils ne souffrent pas. Ce ne sont que leurs âmes.

- Leurs âmes ?! Se récria-t-elle. Mais qui êtes-vous ?

- Un simple, lointain admirateur.

La voix qui jusqu'à présent semblait provenir du ciel-même, descendit dans le dos de la jeune femme. Elle fit volte-face, et en quelques secondes, son expression passa de l'incompréhension, à la stupéfaction pure.

Face à elle se tenait Karl Heinz, le Roi des Vampires. Elle ne put dire s'il fût une projection ou réel. Elle n'allait pas le toucher pour le savoir.

- Où suis-je ? Siffla-t-elle en fronçant les sourcils.

Une méfiance incontrôlable pour cet homme prit le pas sur une partie de sa raison.

- A l'intérieur de Takamananohara.

Encore cette histoire d'Izanami et d'Izanagi. Se dit-elle, mi-surprise, mi-excédée.

- Et pourquoi ?

- Parce que c'est là que tout a commencé. N'est-il pas ?

Il fit quelques pas pour combler la distance qui les séparait. Eirin ne cilla pas, quoique ses jambes ne furent pas vraiment du même avis. Elle ne comprenait rien, la jeune Mikazuki ne savait même plus quelles questions posées, ou quoi répondre. Elle refusa de le quitter du regard, tandis qu'il la scrutait de toute l'intensité que lui permettaient ses yeux d'or.

- Libérez-les. Cracha-t-elle presque.

- J'en suis incapable.

- Vous savez aussi bien que moi que c'est faux, ce monde est votre monde. Il vous y est tout permis.

- C'est quasiment vrai. Sauf pour cela. C'est toi qui les libéreras.

- Moi ?

- Vois-tu ces chaînes au sol ? Reprit-il en pointant en effet du doigt, des cadavres d'acier qui jonchaient l'herbage. C'est grâce à toi qu'elles sont tombées.

Elle haussa un sourcil, dubitative.

- Je n'ai aucune intention de faire partie de vos plans, Roi des Vampires. Tôt ou tard, s'il m'est permis, vous paierez de votre vie le mal que vous avez perpétré.

- Je t'attends avec impatience, Izanami. Tu ne peux plus fuir.

- Je suis encore maître de moi-même.