- Eirin... ! Eirin... ! Lève-toi, l'avenir est en marche. Qu'attends-tu ? Ne les laisse pas tomber, va... !
Un chant macabre envahissait cet univers paisible. L'herbe était secouée d'un étrange zéphyr, les branches vertes des feuilles d'été agitées par une telle supplication. La direction du vent bifurquant, c'était au tour d'un tout autre avertissement de me guider.
- Izanami, l'éveil est là. Ta véritable nature éclora aux rayons de la lune, et avant que tu ne t'affaisse, avant que le désespoir ne teigne tes pétales, viens. Grandis à l'ombre de ma diligence, par Izanagi tu t'ouvriras et le destin accomplira pour toi ta mission.
- Eirin, ne laisse pas ta vie couler entre les mains de n'importe qui. Tu es maître de ton existence et maître du chemin qui se trace à tes pieds. Suis la direction que tu désireras, mais suis celle qui est juste...
Je ne pouvais comprendre. Les mots que je souhaitais laisser entendre ne quittaient pas ma gorge, j'étais baîllonée dans mon propre rêve et soumise à deux voix qui paraissaient se livrer bataille à l'intérieur même de mon esprit.
Si je n'étais plus la propriétaire de mon propre crâne, qu'étais-je donc ?!
J'aurais préféré balayer cette illusion d'un revers furieux de la main, mais je ne pouvais décidément pas faire ce qui me plaisait ici.
- Oi...
La fraîcheur d'un contact parut comme mon Graal. Étrangement aspirée à travers un maelstrom qui laissait filtrer pour une dernière tentative ces voix pesantes, je papillonnai des paupières.
- Yuuma... ? Geins-je.
Je déliais les bras qui soutenaient ma tête et redressais ma nuque endoloris par la position inconfortable de mon somme.
- Tch ! Espèce de fainéante ! Ricana-t-il.
Avec une oeillade agacée, je claquais ma langue avant de retomber le front le premier, sur mon bureau. Mes terreurs nocturnes n'auraient pas pu faire un plus exécrable retour. Sans parler de ces rêves curieux qui empêchaient toute la pleinitude de mon sommeil. J'étais épuisée, et mon teint terreux en témoignait de lui-même.
Un bruit sec me fit redresser une nouvelle fois la tête. Sur le bord de ma table à la place du vampire gisait un gobelet. Le récipient dégageait un doux arôme de café corsé, mon favoris.
Yuuma était-il ma marraine la bonne fée ?
- J'aurais limite préféré que ma marraine la bonne fée soit un bon médecin, pour me prescrire le meilleur des somnifères... avec une garantis « sans rêves ». Marmonnai-je en soufflant sur le liquide sombre.
- Qu'est ce que t'as encore à parler toute seule ?
- Où est le problème ? Rétorquai-je en jetant un regard au mur où Subaru était adossé. Et retourne à ton étage, toi ! Monsieur le seconde...
- Pour qui tu me prends ! Gronda-t-il en dressant un poing en l'air.
À la vue de mon rictus, il lâcha un soupir à la limite du grognement et s'assit sur la table derrière moi. Je lui présentai donc mon dos et n'avais pas l'intention de me retourner, mais sa présence se révélait quelque peu perturbante. Je n'appréciais pas particulièrement être observée lorsque je me nourissais.
Après une agréable gorgée, je soupirai légèrement.
- Tu as l'intention de rester là pendant toute la pause-déjeuner ?
- Il fait trop chaud dehors, et il y a l'air conditionné à l'intérieur.
- Tu l'as aussi dans ta classe, et dans les couloirs.
VOUS LISEZ
Diabolik Lovers : Rebirth Anthem (T2)
Fiksi PenggemarUne malédiction semble la poursuivre. Après avoir perdu un frère et une précieuse amie, Eirin doit faire face à un nouveau problème de taille : l'Eveil. Menacée par les conflits d'un passé qu'elle ignore, et par les figures qui en font partie, la je...