Chapitre 10

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Dire la vérité ? À ce stade, c'était risqué. Qu'étais-je donc censée dire ? Les iris  perçantes de Reiji me lacéraient de toutes parts, et les rictus s'étendaient chez la famille Sakamaki.

- Je souhaite seulement trouver quelqu'un qui pourra m'en apprendre plus sur...moi, Rhéa-sama et l'objet de mon existence.

Improvisation, réussie !

- Qui d'autre si ce n'est toi-même ? S'enquit-il.

Mais quel chieur !

- Je dois trouver quelqu'un qui était proche de Rhéa-sama, c'est tout ! Certains doivent sûrement en savoir plus que moi sur ses desseins.

Je n'étais pas bête, mon arrière-grand mère m'avait bien informé des plans qu'elle avait mis sur pieds pour moi. Mais je me devais de jouer la carte de l'innocence pour le moment, et cette démarche n'était pas sans but. Si je ne m'abusais, Rhéa me demandait expressément de tuer un roi, et un roi bien puissant qui plus est.

Il était avisé de quérir l'avis de personne l'ayant côtoyé personnellement. Pour l'avoir moi-même connu en tant que membre de ma famille, elle ne nous avait pas fait part de quelconques informations. Enfin en tout cas, pas à moi. Y avait-il des preuves qu'elle n'était pas tout simplement... folle ? La mort de ses sœurs et de ses parents à cause de l'Endzeit, la hantise de Karl Heinz... Il y avait de quoi se questionner sur ses motivations.

- Et qui connaissait-elle ? Dit finalement Ruki.

- J'espérais que les Sakamaki en sauraient plus ? Je ne l'ai connu que sept ans, et elle ne se fatiguait pas à entretenir une fillette de ses relations personnelles et du contenu de ses discutions.

- Rhéa-sama a vécu si longtemps, le nombre de personne qu'elle a côtoyé doit être bien impossible à recenser. Soupirai-je.

- Qui sait. Si on ne les a pas tué, les vampires qu'elle a rencontré sont encore en vie. Pour les loup-garous, c'est moins sûr. Suggéra Shuu.

Subaru, qui paraissait pensif, ce racla légèrement la gorge avant de redresser le menton.

- Je ne m'en souviens plus bien, mais lorsque j'étais plus petit Rhéa-sama nous emmenait, moi et ma mère, dans une énorme demeure près de l'océan, à quelques kilomètres d'Obrune. Deux de ses connaissance y logeaient, elle s'entendait bien avec le couple. J'ai oublié les noms, mais avec un peu de chance je me souviendrai de la villa et des propriétaires lorsque je les verrai.

Sa phrase demeura en suspend dans le vaste salon. C'était un bon début de piste, il fallait se rendre à Obrune, où que cela puisse être, et si possible, interroger ce couple. S'ils n'avaient rien à dire, peut-être nous donneraient-ils une autre adresse.

- Je dois vous rappeler qu'Eirin est traquée par des Fondateurs, et qu'elle ne maîtrise pas sa téléportation. S'interposa Reiji.

- De toute façon, le rayon d'activité de la téléportation ne s'étend pas jusqu'à Obrune. Rappela Kanato.

- Oui, mais si elle doit fuir, mieux vaut qu'elle sache l'utiliser.

- Pas question de fuir ! Vous peut-être, mais si j'apprends ce tour, je l'utiliserai surtout en combat. Me récriai-je.

Reiji émit un grognement réprobateur.

- écoute, je suis la seule capable de poser les questions qui m'intéressent. Je dois savoir ! Je ne vous oblige pas à m'accompagner, il suffit seulement que quelqu'un me montre le chemin.

- Il faudra contourner... Austen. Conclut Azusa.

- Peut-être devrait-elle passer par Austen et se fondre dans la foule le temps d'une ville, plutôt que de la contourner. Objecta Kou.

Diabolik Lovers : Rebirth Anthem (T2)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant