Diabolik Lovers : Rebirth Anthem (T2)

Chapitre 13

Elle était née le 21 décembre, nuit la plus longue de l'année et jour du solstice d'hiver. Quatrième enfant de Yume et Eiichirô Mikazuki, après Haru et les jumeaux Shido et Kasumi.

***

La neige tombait lentement dans le jardin de la propriété. Au loin, vallées et montagnes revêtaient leur parure immaculée. La nuit était là.

Rhéa s'appuyait sur sa vision nocturne pour sonder les lieux, tandis que les cris de sa belle petite-fille résonnaient dans la grande maison. La Fondatrice était calme, elle connaissait sa constitution depuis le troisième mois de grossesse de la mère.

Elle était calme, elle savait que cette enfant vivrait. Elle savait qu'elle n'avait plus à attendre, si ce n'était la croissance. Soudainement, les sanglots du nouveau né se répercutèrent à travers les murs. Elle était née.

« C'est une fille ! »

La magicienne qui s'était spécialement déplacée pour l'accouchement était une chasseresse d'esprit, vieille amie de la mère. Rhéa sentit enfin le flot puissant qui émana du nourrisson, et ce à travers les cloisons. Une réussite. Une parfaite réussite.

- Elle est née...

La voix de son arrière petit-fils, en pyjama dans le couloir, la tira de sa rêverie.

- Oui. Que fais-tu là Haru ? Si tu ne vas pas de recoucher tu ne pourras pas la découvrir pleinement demain.

- Je peux la voir tout de suite.

- Tu sais que c'est une fille ?

- Oui. J'ai entendu la dame le dire...

L'expression perplexe du gamin l'intrigua.

- Qu'y a-t-il ?

- Elle est différente.

La Fondatrice arqua un sourcil lorsque son arrière petit-fils la considéra en cillant.

- Je vais me recoucher. Je la verrais demain.

Haru, de son point de vu, avait toujours manifesté une curieuse aura, comme une curieuse personnalité.

Elle est différente...

Rhéa aurait bien pu s'inquiéter de telles paroles. Peut-être la tournure des choses eût-elle été différente. Toujours était-il que la Fondatrice ne prêta pas plus attention aux dires d'un bambin de quatre ans, fatigué de surcroît.

Elle toqua puis pénétra dans la vaste chambre du couple, ou Eiichirô caressait tendrement les cheveux de sa femme, tandis qu'elle le regardait en souriant, des cernes sous les yeux.

L'assistante, qui était aussi la fille de cette vieille amie nettoya quelque peu le poupon du sang et du liquide amnyotique qui recouvrait ce corps si fluet, puis le plaça dans les bras de sa mère.

Un duvet de cheveux noir comme la nuit recouvrait son petit crâne, et lorsqu'elle ouvrit enfin les yeux, la fillette découvrit de magnifique prunelles de saphir scintillant à la lumière des quelques lampes allumées.

- Quelle beauté... elle te ressemble beaucoup, chéri. Murmura Yume en effleurant doucement la joue du nourrisson.

- Elle aura tes traits, assurément. Déclara le père en observant le visage paisible de sa nouvelle fille.

Rhéa se tenait dans le fond, observait de loin tout en souriant doucement, attendrie par la scène.

- Rhéa-sama... souffla alors la voix fatiguée de sa belle petite-fille.