S๏lรtเςєร - [EreRiren]

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- T'es sûr que ça va marcher ? je demande nerveusement pour la dixième fois au moins depuis que nous avons quitté Sina-sur-Marne, en donnant comme mensonge à nos parents respectifs que l'on allait au cinéma avec des amis communs. Et on fait quoi si, lorsque l'on s'enfuit avec les pièges, il se met à gueuler et appelle les flics ?

- Putain, Eren... tu me poses encore une seule question et je peux t'assurer que tu verras pas le prochain lever de soleil. me menace Levi en levant d'une manière inquiétante son poing droit.

- C'est normal de stresser, bordel ! je m'écrie immédiatement. Il va jamais nous les donner quand il verra qu'on est que deux ados' ! Quel genre d'adulte refilerait à des mioches des pièges à loup, sérieusement ?

- Putain, ça sert à rien de faire des prédictions ; on verra bien ce qui se passera ! tranche Levi. Et puis j'te rappelle que c'est notre seule chance de faire marcher le plan, déjà très foireux, d'Armin ! Donc on ne doit pas échouer. Si le vieux ne veut pas nous le donner, je le lui prendrais de force.

- Ouais, mais s'il appelle les flics, on sera dans la merde ! je rétorque.

- Je suis sûr qu'il est tellement sénile qu'il n'y pensera même pas. assure Levi. Et puis, les flics doivent bien s'en foutre d'un petit vieux qui s'est fait voler ses vieux pièges à loup interdit d'utilisation depuis au moins vingt ans. Ils ne bougeront pas leur cul pour ces conneries.

- T'en sais rien. je lâche en fronçant les sourcils, sceptique. En fait, tu dis ça pour t'auto-persuader...

- Eren, tu pourrais pas fermer ta gueule de temps en temps ? cingle Levi en me lançant un regard glacial. Sérieusement, j'essaye de positiver, là. Alors déjà que je suis pas un professionnel dans le domaine, si en plus tu me démoralises et me refiles tout ton stress, je suis mal barré, moi !

- Désolé. je marmonne. Mais putain, je me dis que je suis en train de faire une grosse connerie, là...

- Ta plus grosse connerie, c'est d'avoir été trop curieux et d'avoir lu le carnet de ta vieille. réplique-t-il. Maintenant, t'es embarqué dans toute cette merde !

J'allais répliquer quelque chose, lorsque je remarque la vieille ferme devant nous.
La maison est en pierres blanches et son toit est composé de tuiles à moitié effritées. Ses volets et sa porte d'entrée ont été fraîchement repeint, leur couleur rouge est tellement vive qu'elle en est presque désagréable à regarder. Un grand hangar gris et sale se trouve à quelque mètres de l'habitation, et des chats prennent le soleil devant la grande double porte en fer de celui-ci.
Le contraste entre la maison chaleureuse et lumineuse avec le vieux hangar est plutôt perturbant.   
Levi et moi nous sommes arrêtés pour regarder la maison avec appréhension, l'angoisse nous nouant l'estomac. Nous échangeons un regard anxieux.

- C'est ici. je lâche avec nervosité, confirmant l'évidence.

- Ouais. souffle-t-il.

Nous prenons tout deux une grande inspiration pour nous donner du courage, puis avançons vers la maisonnée de ce vieux chasseur retraité d'un pas décidé, malgré l'inquiétude qui nous tiraille.