S๏lรtเςєร - [EreRiren]

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- Calme toi, Eren. C'est moi.

Dans la panique, je mets deux bonnes secondes à reconnaître le visage pâle et inexpressif de Levi.
Je pousse un soupire soulagé et pose une main à l'emplacement de mon cœur ; celui-ci bat à la chamade, encore paniqué de la façon dont j'ai été surpris en train d'espionner ma mère et Kuchel. J'inspire profondément pour me calmer sous les yeux scrutateurs de Levi.

Une fois remis de mes émotions, je jette un coup d'œil nerveux à la cuisine, craignant que la porte de celle-ci s'ouvre brusquement. Mais elle reste close. Je fais alors demi-tour et m'enfuis presque en courant d'ici, Levi sur mes talons.

J'arrive enfin dans la salle-à-manger et Levi y entre une fraction de seconde plus tard. Je lui tourne le dos et me mets à réfléchir intensément. Est-ce que je dois faire part de ce que j'ai entendu à Levi ? Mais il est peut-être déjà au-courant ? Et qu'il va le dire à sa mère ? Et de toute façon, s'il ne le sait pas, il va me prendre pour un fou, non ?

- Eren ? m'appelle alors Levi, me sortant de mes pensées tumultueuses.

Je me retourne vivement vers lui et ancre mes yeux dans les siens. Nous nous dévisageons silencieusement pendant un long moment, nous obstinant tous deux à ne pas détourner le regard.
Finalement, Levi se décide à dire de sa voix froide :

- Tu sais que t'es encore plus pâle que moi, là. Et on dirait que t'as vu le fantôme de ta grand-mère. Sérieux', c'est quoi ton problème, putain ? T'as la chiasse ?

- Non ! je le détrompe trop brusquement, mais je suis sur les nerfs actuellement.

- Pourtant, t'as une belle tête de constipé en ce moment. retoque Levi en haussant un sourcil.

Il attend deux secondes que je m'explique puis, comme je ne dis toujours rien, il penche légèrement la tête sur le côté et me demande :

- Et c'est quoi, le problème alors ?

Ses yeux scrutent avec attention mon visage et semblent pouvoir lire chacune de mes pensées. Je déglutis difficilement et détourne le regard, ne sachant que faire. Puis-je lui faire confiance ? Non, je ne le connais presque pas.
Je me décide finalement à lui sortir un gigantesque mensonge, sans doute le moins crédible qu'il puisse exister sur cette Terre. J'ouvre donc la bouche et dis sur un ton que j'espère détaché et claire :

- Il n'y a aucun problème.

Levi haussant un sourcil à la fois moqueur et perplexe avant de lâcher :

- On t'a payé combien pour que tu te foutes de ma gueule comme ça ? J'ai jamais vu quelqu'un mentir aussi mal...

Il allait ajouter quelque chose mais - miraculeusement - nos mères entrent à cet instant dans la pièce.

- On va y aller ! annonce la mienne, avant de froncer les sourcils et de demander : Tu sais où est passé ton père ? Je ne l'ai pas vu...

- Il est déjà parti ! je m'empresse de répondre, content d'échapper à l'interrogatoire de Levi. Il avait une course urgente à faire !