S๏lรtเςєร - [EreRiren]

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De Levi :

Eren, ils ont capturé le type hier soir. Y'a une réunion dans vingt minutes pour savoir qui aura le "grand honneur" de surveiller le sacrifice. Comme convenu, je vais prendre le tour de garde de 21h à minuit de demain.

De Eren :

Okay. On se retrouve où, demain ?

De Levi :

Vaut mieux que t'arrives après moi. J'serais à la grange de la vieille Célina à 21h, mais toi faut que tu arrives plus tard. Sinon, le gars qu'est de garde avant moi va te voir.

De Eren :

Bon. J'arrive à 21h30 alors. Ça te va ?

De Levi

Ouais, ça marche. A demain soir, alors.

En suspension au dessus du clavier de mon portable, j'hésite un instant à lui souhaiter bonne nuit avant de renoncer. Lui comme moi ne passons plus de "bonne" nuit depuis que nous avons pris conscience qu'il ne reste plus que deux jours avant le solstice, et un avant l'opération sacrifice. Malheureusement, nous ne risquons pas de profiter de nos vacances de Noël - qui ont débutées aujourd'hui - si nous nous foirons  après-demain...

Je pousse un soupir et repose délicatement mon téléphone portable près de la prise grâce à laquelle il recharge. Je me redresse et, réprimant difficilement un bâillement, marche jusqu'à mon lit d'un pas aussi traînant et gracieux que celui d'un zombie. Je m'effondre sur mon matelas moelleux et ferme les yeux une seconde, avant de soulever la lourde et chaude couette d'hiver pour me faufiler en dessous. 

Nerveusement, je me retourne dans mon lit, recherchant une position confortable pour m'endormir. J'adresse une prière silencieuse au dieu du sommeil, l'implorant désespérément de ne pas m'envoyer d'horribles cauchemars dans lesquels je me fais dévorer vivant par un loup gigantesque, ou dans lesquels j'assiste, impuissant, à la mort de Levi.

Alors que je m'efforce de trouver le sommeil, la voix étouffée de ma mère me parvient depuis le salon, en bas. Elle annonce à mon père qu'elle va faire un petit tour dehors, et qu'elle s'absente donc pour une demi-heure, tout au plus. J'entends par la suite les maigres protestations de ce dernier, arguant qu'il se fait tout de même trop tard pour une ballade de santé. En réponse, elle lui lance un simple au-revoir et je devine qu'elle l'embrasse chastement avant de partir - comme l'indique le claquement sonore de la porte d'entrée.