10 Octobre 1841. Fin d'après-midi, 18H00.
Lorsque j'eus enfin quitté la salle d'entraînement, je m'étirai longuement avant de reprendre mon chemin. Sous les conseils de la Reine, je décidai de découvrir son beau Pays et d'en explorer le village. La nuit était sur le point de tomber. En cette saison, à Arendelle, les journées étaient déjà considérablement raccourcies, et je n'avais guère l'habitude de vivre avec si peu d'ensoleillement. Le soleil, lorsqu'il daignait apparaître, ne faisait que de timides apparitions, se levant tard dans la matinée et se couchant prématurément dans l'après-midi.
Tandis que je marchais dans les rues pavées, je pouvais observer la lumière dorée du crépuscule qui teintait tout d'une lueur douce et mélancolique. Les ombres s'étiraient longuement sur les bâtiments en bois aux toits enneigés, et les réverbères commençaient à être allumés par les falotiers. Leur flamme projetait une lumière chaude et vacillante, et bien qu'il faisait déjà froid, les habitants se plaisaient encore à flâner dans les ruelles. Malgré la fine couche de givre qui recouvrait les surfaces et craquait sous nos pas, les Arendelliens vivaient simplement. Les pavés, bien que froids et sombres, étaient animés par les bruits de la vie quotidienne : des rires d'enfants aux discussions passionnées. Çà et là, les Soldats de la Reine parcouraient les rues et veillaient sur le peuple, me fascinant comme ils avaient toujours su le faire.
En marchant, je remarquai les boutiques illuminées, les vitrines décorées pour attirer l'œil et réchauffer le cœur. Malgré la douceur de vie, les gens se dépêchaient de rentrer chez eux, les bras chargés de provisions, prêts à se réfugier dans la chaleur de leurs foyers alors que la nuit étendait doucement son manteau noir. Ce rythme hivernal, imposé par la course du soleil, apportait un certain charme mélancolique mais également une sérénité unique. La vie semblait s'adapter naturellement à cette obscurité prolongée, trouvant dans les petites joies quotidiennes de quoi illuminer les longues nuits.
Alors que je poursuivais mon chemin, les étoiles commençaient à briller timidement dans le ciel de velours, et je ne pus m'empêcher de ressentir une certaine admiration pour cette adaptation des Arendelliens à la nature. Bien que les derniers jours furent éprouvant, je ne pus m'empêcher de marcher longuement aux abords du port, de contempler les mâts des bateaux, d'envier ceux qui parcouraient le monde sans contraintes.
Ainsi, je ne pus retenir mon esprit qui s'amusa à imaginer de lointaines contrées abritant mille et une créatures fascinantes, aux plaines et forêts infinies, aux fjords s'étendant à perte de vue. Même si je découvrais à peine ce nouveau monde, je ne pouvais m'empêcher de me sentir chez moi, ici quelque chose d'inexplicable m'appelait et me retenait. Et cela allait bien au-delà de ce Pays, ces habitants et ceux qui m'accueillait y contribuaient grandement. Ici, la gentillesse semblait être une coutume. Malgré la distance que la Reine gardait en ma compagnie, je sentais toute sa sympathie et la connexion commune à celle que je partageais avec Jack, et tout cela allait bien au-delà de nos pouvoirs similaires. Avec tout cela, je n'avais qu'une hâte : voir ce que mon séjour à Arendelle pouvait encore me réserver, bien que l'objet de ma présence me soit encore inconnu.
Dans un soupir, je stoppai ma progression face au fjord. Le froid avait pris ses droits sur le Royaume et plus personne ne parcourait les rues enneigées. Le silence régnait en maître, seulement interrompu par le doux bruissement du vent glacial qui faisait danser les flocons de neige. Je regardai l'horizon, où le fjord gelé étincelait sous la lumière pâle du crépuscule. La tranquillité de cet instant était à la fois apaisante et isolante.
Alors que je me perdais dans la contemplation du paysage hivernal, j'entendis des pas se rapprocher derrière moi. Sans me retourner, je savais de qui il s'agissait. Jack avait cette manière unique de marcher, légère mais assurée, presque comme s'il flottait au-dessus du sol enneigé.
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L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.
FantasyLorsque l'aventure de May Dawson commença, elle n'était âgée que de 16 ans. Sa vie était des plus tranquilles, parfois monotone, parfois injuste mais elle s'y complaisait ; bien qu'elle ne voyait devant elle qu'un avenir flou. Cependant, lors d'une...