7 Novembre 1841.Matin, 6H27.
Je m'élançai vers la porte et frappai de toutes mes forces contre le bois massif, mais elle ne céda pas d'un millimètre. Mon souffle se faisait court, mes pensées devenaient confuses. La peur menaçait de m'envahir, mais il était hors de question de succomber à la panique. Derrière cette porte, Jack et Elsa étaient prisonniers, et il fallait que je les rejoigne.
Les bruits de combat résonnaient depuis la cabine, me poussant à redoubler d'efforts contre la porte verrouillée. Mais en vain : le bois était trop solide pour que je puisse le briser. Désemparée, je fis quelques pas en rond devant la porte. Un mauvais pressentiment s'insinua en moi, rendant mon inquiétude de plus en plus oppressante. Il fallait que je trouve un moyen, que je leur vienne en aide ; les abandonner dans cette situation était impensable, surtout alors que le navire était en train d'être abordé. Pourtant, je savais que ma magie ne serait d'aucun secours cette fois-ci. Épuisée par nos précédentes aventures, j'avais déjà trop puisé dans mes forces pour envisager de l'utiliser à nouveau. Autour de moi, les marins étaient tous absorbés par la défense du navire, en pleine lutte contre les assaillants des Îles du Sud. Il ne me restait qu'une option : me débrouiller seule.
Essayant de calmer mon esprit, je pris une grande inspiration. Il fallait que je les fasse sortir de là, et pour cela, il n'y avait qu'une solution : entrer dans cette pièce. Mes yeux parcoururent les alentours, en quête d'une idée, mais l'agitation du pont ne m'offrait aucun indice. Puis, mon regard tomba sur mon poignet droit, là où la Dyrebar attendait d'être utilisée pour la première fois.
Je n'avais jamais testé ce dispositif, mais c'était mon unique espoir. Je tirai sur le cadran, qui s'écarta légèrement, révélant un choix entre deux symboles : une double hélice d'ADN et une rose des vents. L'ADN devait symboliser une métamorphose. J'activai l'option, et une liste d'animaux apparut : Aigle des mers, Cerf, Chat, Chien, Lion, Serpent, et Souris. La liste était restreinte mais elle serait suffisante. Je choisis la souris, un animal capable de se glisser sous une porte.
Quand rien ne se produisit, je repoussai le cadran dans son boîtier, déclenchant aussitôt un changement de couleur, passant du bleu au rouge.
Ce fut une réussite. L'instant suivant, je me sentis comme dans un ascenseur, voyant le monde à travers une loupe. Désormais minuscule, le pont m'apparut gigantesque. Ma vision, en infrarouge, m'étourdissait par sa palette de couleurs étranges. Malgré cela, je m'adaptai et avançai vers la porte. Jack apparut enfin de l'autre côté, mais Elsa restait introuvable.
Ma priorité était d'entrer en contact avec Jack et de le libérer. Avec son aide, nous aurions une chance de sortir de cette situation, et il pourrait peut-être m'indiquer où se trouvait Elsa. Après m'être assurée qu'aucun garde n'était présent, je décidais de me révéler à lui. La Dyrebar toujours au poignet, je remarquai un symbole de silhouette au centre du cadran. Un simple geste suffit pour retrouver ma forme humaine.
En un instant, j'étais redevenue moi-même et je me précipitai vers Jack, qui était inconscient. En m'approchant, je vis qu'il avait subi de sévères mauvais traitements, attaché, désarmé, et bâillonné. Silencieusement, je défie ses liens en prenant soin de ne pas aggraver ses blessures. Le Gardien passait une mauvaise nuit...
– Jack, l'appelai-je à voix basse, le secouant doucement par l'épaule dans l'espoir de le réveiller. Jack, tu m'entends ?
– Mhhhh, grogna-t-il, reprenant lentement connaissance.
Je patientai en silence jusqu'à ce que Jack revienne complètement à lui. Il se frotta le front, passant une main faible sur son œil tuméfié, réalisant lentement l'embuscade dont il avait été victime. Une fois bien éveillé, je l'aidai à se redresser, le soutenant comme je pouvais.
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L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.
FantasyLorsque l'aventure de May Dawson commença, elle n'était âgée que de 16 ans. Sa vie était des plus tranquilles, parfois monotone, parfois injuste mais elle s'y complaisait ; bien qu'elle ne voyait devant elle qu'un avenir flou. Cependant, lors d'une...