L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.

Chapitre 5 : Premiers entraînements.

5 Octobre 1841. Midi, 12H30.

Lorsque je sortis de mon entrevue avec la Reine, j'eus l'impression d'avoir partagé un instant privilégié avec une femme douce et patiente plutôt qu'avec une Souveraine. Cette femme était d'une tendresse et d'une sagesse inégalées, ce qui en était presque troublant. Néanmoins, je quittai la salle du trône avec une joie intérieure. Sans perdre un instant, je me dirigeai vers les grandes portes où Jack m'attendait patiemment. Un sourire radieux illuminait son visage adolescent, reflétant une sérénité rare et apaisante.

Jack, de son regard clair et bienveillant, semblait avoir pressenti la tournure favorable de l'entretien. Il se redressa légèrement en me voyant approcher, et son enthousiasme juvénile apportait une touche de légèreté à l'atmosphère majestueuse du château. Nous échangeâmes un bref regard complice avant de nous diriger vers la sortie, prêts à partager nos impressions et à poursuivre notre visite ensemble. Le contraste entre la majesté du lieu et la simplicité de notre amitié rendait cet instant d'autant plus mémorable.

– J'ai son autorisation pour rester, lui annonçai-je avec un sourire, lui montrant fièrement l'enveloppe qu'Elsa venait de me donner.

– Je n'en doutais pas, sourit-il en enserrant amicalement mon épaule. Partage-moi ton ressenti, comment as-tu vécu cette rencontre ?

– Honnêtement, je m'attendais à bien pire, lui avouai-je avec un léger rire, même si ce n'était pas simple, elle était très gentille avec moi. Elle est très douce et clairvoyante.

– Je sais qu'elle peut paraître froide et autoritaire de prime-abord mais je suis ravi que tu aies perçu ce qu'elle est réellement, me dit-il sincèrement.

– Elle est imposante, en effet, mais je trouve qu'elle force le respect... C'est intrigant, enchéris-je alors que mes pensées rejouaient la scène.

– Intrigant, répéta-t-il, surpris ?

– Oui, je ne sais pas comment elle s'y prend pour faire ça sans paraître hautaine, développai-je, admirative de la Reine. En la voyant, on ne peut que la respecter et l'écouter bien qu'elle ne soit pas mauvaise. Je la trouve sage, conclus-je en haussant les épaules tandis que la Souveraine attisait ma curiosité.

– Tu as raison dans ce que tu dis et je suis heureux d'entendre tant d'éloges à son propos, me remercia Jack. Ma femme a beaucoup de responsabilités et elle est obligée de se faire respecter si elle ne veut pas qu'Arendelle sombre. Il faut qu'elle soit parfaitement sûre de tout ce qu'elle dit ou fait. C'est une grande Reine, compléta-t-il en souriant. Elle est respectée dans tout le Royaume et ici, personne n'oserait la défier. Pourtant, elle fait tout ceci sans même instaurer de crainte, et crois-moi, plusieurs Pays l'auraient déjà fait s'ils avaient eu les mêmes capacités qu'Elsa.

– Je n'en doute pas, enchéris-je. Je comprends pourquoi tant de personnes la respectent. Je ne connais rien de la Monarchie ou de vôtre monde, et pourtant, je ne peux faire autrement, lui confiai-je.

– Elle a un talent, c'est certain, rit-il. Je suis content que tout se soit bien passé avec elle mais je crois me souvenir qu'elle voulait évaluer tes capacités, m'interrogea-t-il d'un œil complice ?

– Oui, elle m'a donné une heure pour me préparer, expliquai-je.

Avec un sourire, Jack acquiesça avant de me guider à travers les différents couloirs. J'en reconnus certains, ce qui me permit de deviner que nous nous dirigions vers ma chambre. Comme Jack me l'avait dit avant notre grand départ, des tenues m'attendaient à Arendelle, et l'idée de les découvrir faisait battre mon cœur d'impatience. Alors que nous approchions de ma chambre, Jack ralentit le pas et finit par s'arrêter. Son sourire se fit plus mystérieux, et il me regarda avec une lueur de complicité dans les yeux.