Chapitre 14 : Le Roi des Iles du Sud.

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7 Novembre 1841. Matin, 8H43.

Alors que je m'éloignais des Souverains d'Arendelle, une peur intense m'envahissait. J'étais consciente que je risquais ma vie, mais ce sacrifice pourrait préserver Arendelle et offrir une chance de victoire dans cette Guerre. Après une profonde inspiration pour reprendre contenance, je franchis la porte qui me séparait de Hans, le cœur battant. Il m'attendait, calme et assuré, les bras croisés sur sa poitrine, et me scrutait de la tête aux pieds, son regard pesant sur moi. Je me rapprochai sans un mot, déterminée à ne rien laisser paraître.

– Que voulez-vous de moi, lui demandai-je, masquant ma peur sous un semblant d'assurance ?

– C'est simple, répondit-il avec un sourire cruel. Je veux que tu m'offres ton pouvoir. J'ai appris que tu pouvais le transmettre, tant qu'il ne t'appartient pas entièrement. C'est ce que tu vas faire, ajouta-t-il d'un ton menaçant. Et surtout, ne pense pas à refuser, ou je m'occuperai de tes parents. Je les ferai souffrir devant toi, jusqu'à ce que tu me supplies de les épargner et m'offre ta vie à leur place. Après quoi, je prendrai tout : ta famille, ton Royaume, la vie de tes sujets... Tous périront à cause de toi.

Mon cœur se serra d'effroi. Je savais qu'il pouvait mettre ses menaces à exécution, et je refusais d'être la cause de tant de souffrances. Pour sauver Arendelle, pour protéger ses habitants, je n'avais pas d'autre choix que de renoncer à mes pouvoirs. Peut-être qu'ainsi, Jack et Elsa auraient une chance de vaincre Hans. Même si je craignais ce qu'il ferait avec ce don, je ne pouvais risquer d'innombrables vies pour préserver ma magie. La tête baissée, résignée, j'acceptai sa demande.

– Comment voulez-vous que je procède, cédai-je, résignée ?

– Ne t'en fais pas, je sais exactement comment m'y prendre, répondit-il, un sourire victorieux au coin des lèvres. La colère et la peur sont les pires ennemies de ceux qui possèdent des pouvoirs comme les tiens ; elles affaiblissent l'âme, troublent l'esprit et forcent le corps à se protéger, que ce soit en fuyant ou en attaquant. Devine quelle option choisit la magie, ricana-t-il. Ta glace n'est pas encore entièrement imprégnée dans ton sang ; si elle se trouve entravée, ton corps cherchera à s'en défaire pour te préserver, expliqua-t-il, le regard triomphant.

– Je ne comprends pas très bien, murmurai-je en reculant d'un pas, appréhendant ce qui allait suivre.

– Ta glace voudra te défendre en attaquant, mais si elle ne peut pas s'échapper, ton esprit forcera ton corps à réagir autrement. Ton pouvoir jaillira par un autre moyen, se dissociera de ton sang et deviendra mien, expliqua-t-il avec un sourire carnassier.

Ma respiration se bloqua. Je savais qu'il disait vrai. Elsa m'avait déjà avertie que mes pouvoirs étaient liés à mes émotions, qu'ils pouvaient devenir dangereux sous l'emprise de la peur ou de la colère. Et même si je gardais généralement mon calme, je savais qu'il saurait comment me déstabiliser. La crainte m'étreignait déjà.

Soudain, Hans claqua des doigts, et des soldats surgirent, me plaquant au sol. Sans résister, je les laissai m'enchaîner, attachant poignets et chevilles au sol et au plafond. Mes pieds ne touchaient plus le pont, les chaînes tendues me laissaient complètement à sa merci. Pourtant, je n'opposais aucune résistance. Je savais que cela serait inutile ; la vie de Jack et Elsa dépendait de mon obéissance.

– Plus ta peur et ta colère croîtront, plus ces chaînes se tendront, me permettant d'accéder à ce que je désire, expliqua Hans, triomphant. Ton temps est compté, fille d'Arendelle, car plus ton pouvoir jaillira, plus tu t'affaibliras. Arendelle sera bientôt sous ma domination.

– Jack et Elsa ne vous laisseront pas faire. Ils protégeront leur Pays de vôtre tyrannie, grondai-je entre mes dents.

– Vraiment, rit-il en regardant autour de lui ? Où sont-ils, alors ? Tes parents sont des lâches. Souviens-toi de cela : ils ne viendront pas à ton secours, et Arendelle m'appartiendra. Peu à peu, ta colère contre moi grandit, et bientôt, elle sera assez forte pour que je puisse prendre ton pouvoir et te tuer. Personne ne viendra t'aider, conclut-il, savourant chaque mot.

L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant