5 Octobre 1841. Matin, 8H30.
Après une nuit affreusement agitée, je n'étais plus tout à fait certaine de ne pas avoir rêvé. Mon esprit embrumé peinait à distinguer le vrai du faux, et les questions se bousculaient incessamment dans ma tête. Après plusieurs longues minutes de réflexion, je pris une profonde inspiration, rassemblant le courage nécessaire pour ouvrir les yeux. Directement, mon regard tomba sur mes gants, tandis que la cicatrice sous ma main semblait s'éveiller avec une douleur sourde. Dans un soupir, je me redressai dans ce lit étranger, observant la pièce qui m'entourait.
Le soleil peinait à traverser les épais rideaux, pourtant, il faisait suffisamment clair pour que je puisse discerner les détails de la chambre. Les meubles en bois sombre, les tapisseries luxueuses et les ornements délicats rappelaient la noblesse de ce lieu. Cette ambiance m'enveloppait, confirmant que ce monde était bien réel et que le choix que j'avais fait m'avait menée ici. Rien dans cette pièce ne m'appartenait, mais, paradoxalement, tout semblait m'appeler, comme une invitation silencieuse à embrasser cette nouvelle réalité.
Soudain, un coup retentit à la porte, me sortant brusquement de mes rêveries. Je sursautai légèrement, le cœur battant plus fort.
– Oui, demandai-je d'une voix éraillée par la fatigue ?
– C'est moi, me prévint Jack sans jamais rentrer. Il faudrait que tu te prépares, je reviens te chercher dans vingt minutes.
Un frisson d'anticipation parcourut ma colonne vertébrale. Jack sourit de nouveau avant de quitter la pièce, me laissant à mes pensées et à la réalité de ma situation. Avec une nouvelle détermination, je me levai et commençai à me préparer pour la journée à venir, prête à affronter les défis qui m'attendaient.
Juste à sa voix, j'entendis que Jack était d'excellente humeur, son pas léger s'éloignant en était d'ailleurs la preuve. Finalement, je m'étirai avant de sortir de mon lit tout en baillant. Sans faire de détour, j'attrapai mes vêtements et affaires pour ensuite regagner ma salle de bain. Le mobilier y était simple mais élégant avec tout ce qu'il fallait : une baignoire en cuivre étincelant, un lavabo en marbre finement ciselé, et un grand miroir orné d'un cadre doré, reflétant la lumière des bougies placées un peu partout. Le sol, recouvert de carreaux de céramique aux motifs complexes, ajoutait une touche de raffinement supplémentaire. Ainsi, il ne me fallut que peu de temps avant de foncer dans une eau bien chaude. Une fois propre, je m'habillai de mon jean et d'une chemise noire assez élégante pour passer devant la Reine, que je rentrais dans mon pantalon, puis j'attendis patiemment Jack en explorant tranquillement ma chambre et en rangeant mes affaires.
Vingt minutes plus tard, le Gardien fut de retour et toqua une nouvelle fois à ma porte.
– Entre, Jack, autorisai-je, ma voix trahissant encore la confusion de mon réveil.
La porte s'ouvrit doucement, révélant la silhouette familière de Jack. Son regard chaleureux et son sourire rassurant eurent un effet apaisant sur moi.
– Bonjour, May, dit-il en entrant. Comment te sens-tu ce matin ?
– Encore un peu désorientée, mais ça va, répondis-je après un instant pris pour rassembler mes pensées. Je suppose que c'est normal après une nuit comme celle-ci.
– Prends ton temps. Le voyage que tu as entrepris est loin d'être facile, mais je suis là pour t'aider, rétorqua le Gardien dans un hochement de tête compréhensif.
Mais trop rapidement, le jeune homme reprit son sérieux et l'inquiétude envahit son regard. Je me doutais déjà de la raison de sa venue : il voulait savoir si je voulais réellement rester à Arendelle. Sur l'instant, je sentis une force inexplicable m'appeler et me retenir, une voix que je ne pouvais contrôler. En soit, je ne perdrais rien à rester dans ce Royaume, même pour quelques semaines. Chez moi, plus rien ne m'attendait, tout resterait inchangé.
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L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.
FantasíaLorsque l'aventure de May Dawson commença, elle n'était âgée que de 16 ans. Sa vie était des plus tranquilles, parfois monotone, parfois injuste mais elle s'y complaisait ; bien qu'elle ne voyait devant elle qu'un avenir flou. Cependant, lors d'une...