L'Histoire de ma Vie. Tome 1 : L'Héritière.

Chapitre 7 : Vérité.

2 Novembre 1841. Après-midi, 16H30.

Trois semaines s'étaient écoulées depuis mon arrivée, depuis que mon monde avait changé de manière radicale. Avec le temps, mon avis n'avait guère évolué : j'étais toujours aussi émerveillée par ce nouvel univers et par les pouvoirs que j'avais acquis. Je m'étais progressivement adaptée au rythme exigeant de mes entraînements et à la vie dans ce Pays mystérieux, découvrant chaque jour un peu plus de ses coutumes fascinantes et des Souverains bienveillants qui se plaisaient à me guider.

Mes entraînements, exclusivement menés par la Reine, étaient intensifs et rigoureux. Elle se révélait être une instructrice redoutablement efficace, intransigeante mais juste. Ses conseils étaient toujours avisés et empreints de sagesse, elle savait trouver les mots justes pour m'encourager et me pousser à me surpasser. Avec le temps, Elsa avait abandonné une partie de sa distance et de sa solennité, devenant pour moi plus qu'une Reine : elle était devenue une véritable guide et une figure de référence.

Quant à Jack, le jeune homme restait fidèle à lui-même : toujours rieur et protecteur, il illuminait mes moments de répit avec ses récits passionnants et ses aventures extraordinaires. Sa présence était réconfortante et il était devenu un ami précieux, apportant légèreté et joie dans ce monde exigeant. Ensemble, nous formions un équilibre parfait, entre la sagesse d'Elsa et la joie de vivre de Jack, qui m'aidait à naviguer dans cette nouvelle vie avec assurance et bonheur.

En ce qui concernait mes pouvoirs, les choses avaient considérablement évolué. Ils ne cessaient de croître, devenant plus puissants que ce que j'étais en mesure de contrôler. Cette transformation était à la fois impressionnante et effrayante. Bien qu'Elsa tenta de me rassurer, je voyais son assurance s'effriter un peu plus chaque jour. Sa voix, parfois tremblante, et son regard inquiet trahissaient ses véritables sentiments. Je savais au plus profond de moi que la situation était anormale.

Je me retrouvais face à une réalité inquiétante : je ne savais pas de quoi j'étais capable, ni jusqu'où le développement de mes pouvoirs pourrait aller. Cette incertitude était profondément perturbante, car je savais qu'au moindre faux pas, je pourrais mettre en danger beaucoup de choses et de personnes autour de moi. La situation m'échappait de plus en plus. Mes pouvoirs devenaient trop grands pour un être tel que moi. Elsa aurait sans doute pu s'accommoder d'une telle puissance, forte comme elle était, mais ce n'était pas mon cas.

Cette réalisation m'emplissait de crainte. Je devais trouver un moyen de maîtriser cette force en constante augmentation. Mon apprentissage ne pouvait plus se contenter de la simple guidance d'Elsa. Il fallait quelque chose de plus, quelque chose qui m'aiderait à canaliser cette puissance avant qu'elle ne devienne incontrôlable. C'était une course contre la montre, une lutte pour reprendre le contrôle de ce qui aurait pu être un don, mais qui, en l'état, ressemblait davantage à une malédiction.

Alors, probablement inquiets de cette situation de plus en plus préoccupante, Jack et Elsa avaient décidé de se retrouver cet après-midi dans la salle du Conseil. J'étais soulagée par cette initiative, et j'espérais de tout cœur qu'ils trouveraient une solution pour m'aider rapidement. Leurs inquiétudes avaient probablement atteint un point où ils estimaient nécessaire de prendre des mesures plus sérieuses. L'incertitude pesait lourdement sur nous tous, et je comptais sur leur sagesse et leur expérience pour trouver un moyen de m'aider à maîtriser mes pouvoirs avant qu'ils ne deviennent incontrôlables.

À ce stade, l'objet de ma mission restait un mystère, et, curieusement, cela ne me dérangeait plus autant qu'avant. Jack et Elsa avaient été suffisamment clairs : je n'avais pas besoin de connaître tous les détails pour l'instant. J'avais fini par accepter cela, me concentrant plutôt sur l'urgence de la situation. Ce qui importait vraiment, c'était de retrouver la maîtrise de mes capacités, car sans cela, je ne pourrais être d'aucune aide. Pourtant, malgré cette acceptation, un désir profond demeurait en moi : je voulais pouvoir les soutenir, les épauler dans ce qu'ils faisaient, et me montrer à la hauteur de la confiance qu'ils avaient placée en moi.