| Perfect | Jeongchan

-18-

Un bruit sec et puissant me tira de mon sommeil agité.

Ouvrir les yeux me fit mal. Ils étaient tout fermés et collés à cause de mes pleurs incessants de cette nuit.

Yeri se tenait à l'embrasure de la porte, son regard condescendant me fixait et je compris qu'elle avait pitié de mon état.

- Lève toi, on y va.

C'était tout. Elle avait prononcé ces mots sans intonation particulière et la réalité de ses paroles m'avait fait ressentir toute la lourdeur de mon corps.

Je lui lançais un hochement de tête sans un mot pour lui indiquer que j'avais compris et elle quitta notre chambre.

Je me redressai, m'asseyant sur mon lit, mon corps recouvert de couvertures. Mes joues étaient humides et je pouvais deviner qu'elles avaient rougis cette nuit à cause de mes pleurs.

Mon cerveau tambourinait dans ma boîte crânienne, c'était comme si il se baladait en toute liberté et qu'il se cognait contre les parois de mon crâne.

Je sentais mon corps faible, mes jambes étaient lourdes et je ne savais plus si je pouvais marcher.

Ma gorge était affreusement sèche, j'avais l'impression que mes cordes vocales avaient été arraché.

Seulement comme prévu, je m'étais réveillé et surprise, la douleur n'était pas partie.

C'était même encore pire. Savoir que tout ce qu'il s'était passé hier était bien réel.

Ma discussion avec Hyunjin n'avait rien arrangé, une fois parti, j'avais pleuré encore plus, culpabilisant de n'avoir rien vu à propos de Hyunjin.

J'étais faible.

Alors tel une poupée sans vie je posai mes pieds sur le sol. Je me hissais avec mes mains pour pouvoir me mettre complètement debout.

Mon corps réagissait comme si j'étais resté des mois dans le coma, comme si je devais tout réapprendre, comme si j'avais oublié comment faire toutes les actions fondamentales.

Je m'avancai doucement vers la penderie et je pris soin de m'habiller.

Mon frère m'aurait vu, il se serait sûrement bien moqué de moi, me comparant avec un grand père en maison de retraite.

Je pris toutes mes affaires personnelles dans mes bras et je sortis de la pièce dans laquelle je ne rentrerais plus jamais. Je ne le voulais plus.

Mes quadriceps réagissaient bizarrement au poids de mon corps. Avais je toujours pesé aussi lourd ?

Je traversai la foule du salon qui s'agitait et criait des paroles que j'entendis mais n'écoutai pas.

Je récupérais un sac vide sur le rebord d'un des fauteuils et commençais à plier un à un mes vêtements de rechange afin de les ranger dans mon sac.

- Mais pourquoi maintenant ? On est bien là pourtant non ? La voix fluette de Bambam m'agressa les oreilles.

Je me redressai me rendant compte que j'avais oublié ma brosse à dents dans la salle de bain.

- Il faut partir maintenant ! les Ingans ne doivent pas être loin, ça fait trop longtemps que nous sommes ici. Chan lui répondit désorienté et pressé.

Je rentrais dans la salle de bain, récupéra ma brosse à dents et je fis le chemin inverse.

- Ah bah si les Ingans sont pas loin, il faut partir en effet. Renchérit Hyunjin, les bras croisés dans un coin du salon.