Chapitre dix-huitième

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Kenny fut immédiatement relâché mais une audience face au juge fut programmée afin de décider d'une peine pour possession de drogue. Erwin le remplaça dans la cellule, et Reiner ainsi que Bertholdt, sous un commun accord, allèrent chercher Annie et Hanji afin de les interroger également.

Message de : Inconnu

« Levi a une très belle voix lorsqu'il hurle de douleur. »

Eren fixait ce message, la boule au ventre et la gorge nouée. Ses mains tremblaient et il ne parvenait pas à se relever du sol sur lequel il s'était traîné quelques secondes plus tôt.

Message de : Inconnu

Vidéo reçue.

Sans réfléchir, presque machinalement, Eren appuya sur « jouer la vidéo » et c'est à cet instant que sa respiration se coupa pour de bon. Il y vit Levi, les yeux bandés, le corps lacéré et rempli d'hématomes, danser. C'en fut trop pour lui et il envoya son poing s'écraser contre le parquet : ses os craquèrent et immédiatement une douleur lui arracha un cri. Il venait de se casser deux, voire trois doigts. Eren voulut joindre le contact, mais personne ne répondit. Il envoya une tonne de messages qui furent totalement ignorés par le destinataire.

-Vous avez un casier judiciaire, déclara Reiner sans regarder Annie qui était installée au bureau. Vandalisme, vol à l'étalage, harcèlement. C'est un beau petit dossier, ça.

Elle ne répondit pas.

-Je ne vais pas passer par quatre chemins. Avez-vous, oui ou non, enlevé Levi ?

-Non.

Malgré le lieu dans lequel elle se trouvait, elle ne sourcillait pas. Elle était impassible et son regard était dur.

-Voyez-vous, reprit Reiner, moi, je suis certain que vous mentez. Vous aimez Eren, il nous l'a dit lui-même. Vous êtes instable. Vous avez harcelé autant Eren que Levi. Vous vous trouviez sur le lieu du crime. Voici la preuve par « a plus b » que vous êtes la parfaite coupable.

-Je n'ai aucun avantage à tirer à faire du mal à ce petit, monsieur l'officier. Cela ne ferait que m'éloigner davantage d'Eren. Ce serait un plan bien minable.

-Ne jouez pas sur les mots et dites-nous où se trouve Levi.

-Je n'en n'ai aucune idée. Oui, j'étais sur les lieux. Mais je ne faisais que passer par là, je revenais d'un tabac-shop. Vous n'avez qu'à aller demander au caissier, il me connaît bien. Je rejoignais mon hôtel et mon amante par la même occasion. Ymir, vous la connaissez bien.

-Vous auriez pu collaborer. Elle aussi est bien connue de la justice.

-C'est entièrement faux. J'ai peut-être des problèmes avec moi-même mais je ne ferai pas de mal à une mouche.

Un pesant silence s'installa dans la petite pièce aux murs dégarnis. Annie ne montrait aucune faiblesse.

-On devrait la laisser cogiter et aller interroger madame Zoë, conseilla Bertholdt dans l'oreille de Reiner. Ce dernier approuva.

Hanji était, elle aussi, menottée. Elle avait les yeux qui brillaient, comme si elle avait pleuré. Elle les essuya quand les officiers rentrèrent dans la pièce.

-Bonjour, madame.

Elle répondit d'un signe de tête. Elle ne souriait pas.

-Comment peut-on faire du mal à quelqu'un comme Levi ? Lança-t-elle. Il est adorable, il est toujours présent pour aider, il est un bon fiancé et je suis sûre qu'il aurait fait un bon parent. Je n'arrive pas à comprendre. Ni sa disparition, ni ma présence ici.

S. O. S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant