Chapitre dix-septième

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Erwin peignait ses cheveux lorsqu'un bruit retentit contre sa porte. Il fut assez surpris de découvrir deux officiers de police.

-Vous êtes bien Erwin Smith ?

-Oui.

-Nous aurions quelques questions à vous poser. Veuillez nous suivre au poste, s'il vous plaît.

-C'est à propos de quoi ?

-La disparition de Levi Ackerman.

Il fut paralysé le temps d'un instant mais ne broncha pas et les suivit jusqu'au lieu désigné. Il y vit Eren, adossé au mur, une cigarette à la main.

-Bonjour, Eren. Tu fumes, maintenant ?

L'intéressé ne répondit pas avant un long moment. En revanche, il lui lança un regard d'acier qui lui hérissa des frissons le long de sa colonne vertébrale.

-Si t'as quelque chose à voir avec la disparition de Levi, je jure sur sa tête de te casser le moindre de tes os.

Reiner fit un geste qui signifiait « du calme », puis il dit :

-N'oubliez pas que vous vous trouvez au commissariat. Pas de menaces devant nous, merci.

Erwin fut ensuite entraîné vers la salle d'interrogatoire. Plus tôt, elle avait été vidée et Kenny avait été déplacé dans une cellule le temps des analyses ADN effectuées sur le torchon ensanglanté retrouvé dans son bar. Il fut menotté, par précaution, puis Bertholdt s'installa également aux côtés de son coéquipier. La série de questions déferla.

-Monsieur Eren Jäger, que vous avez l'air de bien connaître, nous a recommandé de vous interroger.

Erwin claqua la langue.

-Il a dit que vous aviez prêté une grosse somme d'argent à Levi, continua Reiner, votre ami proche, et que récemment, vous l'avez harcelé de messages pour récupérer cette somme. Vous êtes donc un suspect potentiel.

-Absolument pas. Depuis combien de temps a-t-il disparu ?

-Cinq jours. Pourquoi lui avez-vous fait un versement aussi gros ?

-Il voulait emménager avec Eren et lui offrir son cabinet.

Erwin avait chaud. Il était secoué par la nouvelle, mais il essayait de ne pas faire transparaître ses émotions pour ne pas éveiller de doutes chez les deux officiers.

-C'est votre ami, reprit Bertholdt.

-C'était, corrigea Erwin. On s'est éloigné et il ne me contacte presque plus depuis qu'il a emménagé.

-Peu importe. Pourquoi l'embêter à ce point pour de l'argent ?

-Je travaille durement pour gagner ma vie. J'ai prêté, il a juré qu'il me rembourserait. Seulement, cela faisait déjà presque deux ans que je n'avais plus eu de versement. Ce genre de comportement a tendance à m'agacer. S'il savait qu'il n'aurait pas pu me rembourser, alors il ne fallait pas promettre de le faire. C'est aussi simple que ça.

Reiner, comme à chaque interrogatoire, notait les informations sur son calepin usé. Il hochait la tête et fronçait les sourcils. Il jeta un œil sur une autre petite feuille, celle qui contenait tous les indices qu'Eren leur avait communiqué, puis il posa une question sur le ton de l'affirmation.

-Vous êtes chercheur en laboratoires, n'est-ce pas ?

-Exact.

-Il ne vous est donc aucunement difficile d'élaborer un produit pour droguer Levi et l'emmener secrètement. Votre mobile est clair : l'argent. Ce genre d'affaire fait régulièrement la une des journaux.

S. O. S.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant