S. O. S.

Chapitre quinzième

Eren fixait sa main. Son annulaire, plus précisément. Ces derniers jours avaient été les plus pénibles de toute sa vie. Une énorme pierre faisait pression sur son cœur et menaçait de le faire s'effondrer à chaque instant. Eren était abattu.

-Je suis sûre qu'ils vont le retrouver.

Mikasa s'était installée sur la chaise en face de lui. Elle lui tendait une tasse de thé bouillant.

-Et s'il avait simplement voulu me larguer ?

Elle le toisa du regard. Eren poursuivit.

-Peut-être qu'il ne m'aimait plus. Il n'a pas eu le courage de me le dire et il est parti. Peut-être même qu'il est retourné dans son pays natal.

-Tu divagues. Tu sais très bien qu'il ne t'aurait jamais fait une chose pareille. Il n'est pas un mauvais garçon.

-Il aurait eu raison de le faire, l'ignora-t-il. Je ne mérite absolument pas quelqu'un comme lui. Je n'ai jamais été à la hauteur. Et tu sais quoi ? Récemment, je voyais qu'il n'allait pas bien. Pourtant, j'ai continué à déballer mes problèmes à deux balles sans l'écouter.

Mikasa se leva et envoya sa paume claquer contre la joue d'Eren.

-Calme-toi, bon sang. Ne te place pas en victime dans cette situation. Il a besoin de ta motivation, d'accord ? Alors bouge-toi et va aider les officiers en leur donnant un maximum d'indices que possible. Levi compte sur toi.

Eren examina les traits de son amie, l'air perplexe. Il savait qu'elle avait raison mais il n'avait aucune force pour réfléchir. Il ne savait pas par où commencer, qui suspecter, quelle rue investiguer ni quel indice refourguer à la police.

-Je ne sais rien, déclara-t-il.

-Eren, putain. Réfléchis. Il devait bien avoir un carnet de contacts, non ?

Il affirma.

-Alors il faut commencer par là.

Bertholdt laissa aller sa tête en arrière. Il fixait le planning.

-Pourquoi nous ? Pensa-t-il à haute voix.

-Ne te plains pas, répondit Reiner, son coéquipier. On aura une promotion si on boucle l'affaire.

-On n'est pas de taille. Une disparition, c'est un truc de lieutenant, ça.

-Oui, et c'est ce qu'on deviendra si on bouge nos culs. Imagine ta fiche de paie et viens m'aider.

Sur la grande table de la salle de réunion qui leur avait été réservée pour étudier les indices, une photo de Levi était posée. Un dossier reprenait son adresse ainsi que d'autres détails peu utiles à l'enquête.

-Il n'a aucun casier judiciaire, lança Bertholdt après avoir jeté un rapide coup d'œil sur la base de données de l'ordinateur.

-Un type banal, sans problèmes avec la justice, répéta Reiner. Pas vraiment d'une grande aide.

-Il vient d'un autre pays. Il a emménagé il y a quatre ans. On pourrait collaborer avec la gendarmerie de là-bas, peut-être qu'il est retourné y vivre.

-C'est trop tôt pour se lancer sur cette piste. On devrait d'abord investiguer la ville, et pourquoi pas étendre les recherches par après.

Bertholdt approuva. Reiner était un peu plus doué pour les prises d'initiatives. Lorsqu'Eren frappa à la porte, ils le laissèrent entrer.

-Je voulais vous apporter le carnet de contacts de Levi. Peut-être que cela pourrait vous aider, je me dis qu'il doit bien y avoir un suspect probant là-dedans.