Route meurtrière

66 6 0
                                    


Trop de lumière dans cette obscurité. Trop de bruit sourd dans ce corps, qui semble être le mien. De ces lumières ont suivi des voix rassurante qui m'appellent. Je les comprends, mais nul ne m'entend. Ces paroles n'arriveront pas jusqu'à la pensée de ces gens qui ne me connaissent aucunement. Il y a longtemps, que j'ai arrêté de prendre en considération cette peur superficielle qui ne fait que freiner cette vie trop courte pour la passé à reculer. Je voulais vivre au jour le jour, ne pas penser au lendemain, arrêter de stresser, profiter de chaques secondes et ne rien gaspiller. Je pense être servis.
Les bruits sourds qui tambourinaient en moi se sont arrêtés. Ces regards me traversent, pourquoi ? Je ne ressens plus rien, le vide me remplit d'une solitude amère. Je repasse ma vie en boucle pour savoir où elle s'est stoppée. Soudain, le bonheur me remplit, je sens les larmes monter et ma peau frissonner. Ces moments, je les revois, je les ressens comme si j'y étais. Cette douceur mélancolique me correspond si bien, je suis comme cette feuille orangée et meurtrie par cette saison que j'aime tant, je me laisse emporter par les caresses du vent. Pourquoi as-tu l'air si triste ? Ton visage froid et gris porté pourtant un sourire non-lointain. Les larmes qui coulent sont de plus en plus nombreuses sur ces joues mortes, elles ne portent plus les résultats d'un bonheur débordant, mais la source d'une souffrance profonde. Prendre conscience que l'on est en vie est essentiel pour celui qui veut vivre. Prendre conscience que celle-ci est finie n'est qu'une confirmation que cet état était bel et bien réel. Je ressens ta terrible tristesse, ton terrible manque et ta solitude que je ne pourrais plus jamais combler. Un amour est laissé derrière cette mort prématurée, et ma vie se transforme en un souvenir éphémère que les gens finiront par oublier. J'erre, ne sachant que faire, sur cette route meurtrière. En voulant vivre ma vie à fond, je n'ai pas pensé à ralentir sur cette route désormais condamnée, à voir pour l'éternité, l'âme qu'elle a emporté. Je m'en vais, sans ne plus savoir qui j'étais. Les lumières se sont éteintes et j'avance vers cette obscurité étincelante de beauté, sans jamais savoir où elle va m'emmener.

Stupides PenséesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant