Pauvre dans le halal (Inspiré de faits réels)

Epilogue

Dubaï
1 an plus tard

- As salam aleykoum wa rahmatullah.

Ma prière est terminée. Je fais des invocations puis me lève et range le tapis de prière. Je retire mon voile, et garde mon abaya noir au col doré. Je me suis coupé les cheveux la semaine dernière, j'ai fait un dégradé qui ondule bien mes cheveux, ils sont toujours un peu long, je ne voulais pas que ce soit court.

Je cuisine ensuite un plat algérien pour faire plaisir à Tarik. Rechta au poulet, que je ne connaissais pas, et aussi des bricks au thon, j'adore ça. J'apprends à cuisiner de plus en plus, et ça fait toujours plaisir de manger ce qu'on prépare.

Une heure plus tard, j'entends la porte s'ouvrir. Je viens tout juste de mettre la table, il est arrivé pile à l'heure pour le dîner. J'entends ses pas qui se rapprochent de moi, il apparaît à l'encadrement de la porte et me salue. Je lui rends le salue et il s'avance vers moi tandis que je termine de servir le plat dans les assiettes.

- Ça sent bon.

- J'ai fait un plat de chez toi, j'espère que tu aimeras.

Il sourit et m'embrasse la joue, puis nous prenons place et mangeons. Tarik travaille dans l'immobilier à Dubaï. Nous étions venus en vacances ici avec mes parents également il y a six mois, et nous nous sommes tellement plus que nous ne sommes jamais retournés en France. Mes parents vivent à quelques pâtés de maison avec mon petit frère.

J'ai laissé ma boutique dans les mains de quelqu'un d'autre. Selen est allée vivre en Turquie avec son mari. Nous avons perdu contact il y a six mois, je m'y attendais un peu, quand on se marie, parfois on se sépare de ses amis car on se consacre à notre famille. Nous nous sommes appelés une fois il y a quatre mois, mais la vie a fait que nous nous sommes éloignées.

- Mon père n'est pas trop dur ? l'interrogé-je.

- Non, il est cool.

Mon père et Tarik travaillent dans la même entreprise. Ils s'entendent très bien, et cela me soulage tellement. Je suis heureuse que mes parents l'apprécient.

Après le dîner, nous allons à la mosquée la plus proche pour la 4ème prière de la journée. C'était notre rituel. Le reste du temps je priais chez moi seule, sauf le soir quand Tarik rentrait du travail nous prions ensemble.

Notre vie a changé depuis notre arrivée à Dubaï. Notre cœur est plus apaisé, et nous nous sentons plus libres par rapport à la pratique de notre religion. J'ai eu envie de me consacrer à l'islam, à raffermir ma foi, peut-être qu'un jour je trouverai un autre projet professionnel, mais pour le moment je me sens bien comme ça.

- Ça va toi ? me demande-t-il une fois installés au salon.

- Oui, dis-je en souriant. Pourquoi ?

- Je veux m'assurer que tu ailles bien. On est venus ici pour être encore plus heureux, et je veux être sûr que tu te sentes bien.

Je souris, trouvant son intention mignonne. Je pose ma tempe sur son épaule, telle une caresse et je sens ses lèvres sur mon front. La tendresse a toujours fait partie de nous, comme le respect et l'attachement, et je prie pour que cela continue longtemps encore.

Tarik et moi nous sommes mariés il y a six mois. Je n'ai eu aucun doute depuis notre mariage, j'ai eu des sourires, de la bienveillance, et plus important encore, j'ai ressenti la paix.

- Et toi tu te sens bien ? Tu ne regrettes rien ? lui demandé-je.

- Non, jamais. C'est le meilleur qui pouvait m'arriver. Je compte bien rester.