J'ai envie de rester dans ma chambre, je ne suis pas prête à voir Imad, je veux qu'il s'excuse mais je sais que ça ne changera rien. J'aurais dû savoir qu'il ne changera pas, qu'il continuerait à prendre ces merdes. Moi qui pensais que grâce à moi il arrêterait, je me suis trompée. Encore une fois, je n'ai pas écouté ma mère, elle l'avait senti.
Mais je veux encore faire des efforts, le mariage n'est pas un jeu, on ne divorce pas pour de faibles raisons, il ne s'est rien passé de grave. Je sors finalement de la chambre, il est dix heures et quart, je vais à la salle de bain et y passe de longues minutes. Je quitte la pièce et vais dans le salon, Imad est là, allongé sur le canapé. Je vais à la cuisine me préparer un café, mon cerveau est rempli de pensées négatives, j'essaye de positiver mais je n'y arrive pas. Je pensais qu'on serait heureux, on avait enfin réussi à se marier, on n'a aucune raison d'être malheureux.
- Ça va ?
Je me tourne, surprise, Imad se tient debout, à l'entrée de la cuisine. Il ose me demander si je vais bien ? Je préfère ne pas lui répondre, je bois mon café, les sourcils froncés, je ne veux pas lui parler pour l'instant.
- Je nous ai réservés des billets pour aller à Disneyland, je sais que tu voulais y aller, dit-il en s'approchant de moi.
Je lève les yeux vers lui, et reste toujours froide. Il croit qu'en m'emmenant là-bas tout va s'arranger ? Est-ce qu'il a oublié ce qui s'est passé hier soir ? Je garde le silence et termine mon café. Imad pose sa main sur mon épaule, puis sur ma joue, il me regarde avec tendresse, et je n'ose pas croiser ses yeux noirs.
- Ça va être génial, on va pouvoir se changer les idées, il y a eu trop de stress, et ça va nous faire du bien de partir quelques jours.
- Quelques jours ? dis-je.
- Oui, on part aujourd'hui, et on revient lundi soir. J'ai libre lundi, et tu peux demander à ta copine de te remplacer.
Il a tout prévu on dirait. Je suis blessée qu'il ne s'excuse pas, qu'il ne regrette pas son geste. C'est bien d'oublier le mauvais, mais pas sans demander pardon. Sinon, ce n'est pas du passé, ça reste présent.
- Je sais pas si c'est possible, je n'ai rien préparé.
Imad soupire et change presque de visage.
- Dis surtout que tu veux pas partir avec moi !
- Tu crois que j'ai oublié ce que tu as fait ? dis-je, la lèvre tremblante.
- Je t'ai rien fait ! Tu peux faire un effort, on est mariés.
J'hallucine, je n'ai pas les mots alors je me tais. Il ne me donne pas envie de partir avec lui. Comment ai-je fait pour ne pas voir son vrai visage ? Je m'en veux tellement, et je ne sais plus quoi faire, comment agir, quelle décision prendre.
- Allez, prépare un sac, dit-il en souriant. Je veux arranger les choses.
Il penche sa tête vers moi et me dépose un baiser sur mes lèvres. Je le laisse faire mais je n'y mets pas du mien. Je ne peux pas être affective avec quelqu'un qui me traite mal. Je pensais qu'il me respecterait plus que ça, qu'il prendrait soin de moi, qu'on s'aimerait à la folie. Pourquoi je fais les mauvais choix ? Je suis nulle.
Les affaires prêtes, j'écris un message à Selen pour lui demander de me remplacer lundi. Elle est contente que je parte un peu, que je change d'air, si seulement elle savait la vérité... Je pourrais me confier à elle, mais ma fierté m'en empêche, et je ne veux pas qu'on me critique, qu'on pense que je ne sais pas choisir un bon mari.
- C'est bon ? On peut y aller ? me demande-t-il.
Il est près de 14 heures, nous sommes prêts, je ne suis pas enthousiaste mais je fais l'effort de me rendre à ce séjour qu'il a organisé. Je ne veux pas le contrarier plus, et je prie fort pour que tout s'arrange, qu'il change et que nous arrivons à nous entendre.
Je lis le message de Selen, elle ne peut pas me remplacer l'après-midi, comme je suis d'après-midi. Je préviens Imad, qui répond assez sèchement :
- Elle fait chier ! Tu n'as qu'à lui dire de fermer la boutique l'après-midi, comme ça, c'est réglé.
Je m'exécute, de toute façon, je ne peux pas faire autrement. Je remarque que le sachet de drogue n'est plus sur la table, je ne sais pas ce qu'il en a fait, s'il l'a jetée ou s'il l'a consommée. Nous sommes prêts à partir, je n'ose pas lui demander ce qu'il en a fait, et j'en ai très envie, je veux savoir s'il compte vraiment arrêter d'en consommer ou si ce n'étaient que des paroles pour me faire rester.
Une fois dans la voiture, le coffre chargé de nos valises, Imad démarre, et nous prenons la route pour Paris. Pendant une seconde, je pense à Tarik qui vit là-bas. Mais je le chasse vite de ma tête, je ne peux pas penser à lui.
Après quinze minutes de trajet, nous sommes sur l'autoroute et je décide de me lancer, même si sa réponse peut me décevoir, je veux savoir.
- Imad ?
- Oui ?
- La drogue qui était sur la table, commençais-je, et déjà son corps se tend, ses mains jaunissent à force de serrer le volant. T'en as fait quoi ?
Il ne répond pas tout de suite mais je sens que ma question ne lui plaît pas. Il fixe la route, et je vois les traits de son visage se durcir. Soudain il bifurque à droite, et ça me surprend, je regarde les angles morts et me tournent pour voir s'il y a des voitures derrière nous, comme si lui n'avait pas regardé avant de s'insérer.
Il y a une aire de repos, et il la prend. Je le regarde, intriguée, et je m'accroche au siège car il roule un peu trop vite. Une fois entré dans l'aire de repos, il freine fort et la voiture s'arrête d'un coup, sauf que ma tête cogne contre le rebord et je pousse un cri de douleur.
- Ne me parle plus de drogue ! Arrête d'être derrière moi ! Tu es ma femme, pas ma mère ! Je me suis pas marié pour que tu me surveilles, putain ! s'écrie-t-il.
Je me tiens le front qui me fait mal, je suis sûre que je vais avoir un bleu. Son comportement me choque de jour en jour, si je m'attendais à ça... Si je pouvais revenir en arrière et lui dire non.
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Pauvre dans le halal (Inspiré de faits réels)
Hayran KurguJ'ai décidé d'écrire une histoire inspirée de mon expérience, J'utilise Ademo de PNL comme personnage, et des actrices indiennes. Je n'aime pas le rap de base, et j'ai commencé à écouter leurs sons depuis leur musique "à l'ammoniaque". Donc, je ne c...