Mais la magie soutenue de ces beaux jours ne prêtait pas seulement de nouveaux pouvoirs et de nouveaux envoûtements au monde extérieur, elle pénétrait jusqu'à l'âme surtout aux heures tranquilles et douces de l'approche du soir ; alors naissaient les cristaux du souvenir comme naissent les glaces les plus pures dans les crépuscules de silence.
Merle rêvait qu'il marchait à travers une sorte d'immense steppe, et dans une épaisse couche de neige. Il faisait sombre, les flocons tourbillonnaient dans le vent, le ciel était de plomb. À chaque respiration, il sentait l'air glacial remplir sa gorge et ses poumons.Il marchait sans savoir où il allait, fatigué, le cœur lourd, malheureux d'être seul, ses jambes douloureuses à force de devoir les lever pour cheminer dans la neige. Il avait très froid aux pieds mais, curieusement, il était enveloppé dans un gros manteau délicieusement chaud.
La steppe ne semblait pas avoir de fin, il ne voyait rien d'autre devant lui qu'un horizon enneigé. Soudain, il eut peur, à l'idée que la neige ne recouvre ses traces. S'il perdait ainsi son chemin, comment allait-il pouvoir revenir ? Et comment Vi allait-elle parvenir à le retrouver ?
Merle se retourna, mais au lieu de ses empreintes de pas, il y avait une immense trainée de sang. Effrayé, il voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche.
Il ouvrit alors les yeux, et s'éveilla de son rêve.
Il n'était pas debout dans une plaine enneigée, mais allongé dans le bureau vide de l'immeuble fantôme. Mais étrangement, il sentait toujours le manteau chaud l'envelopper.
Il se rendit alors compte qu'il s'agissait en réalité de Vi.
Il était à demi-assis et sa tête reposait sur elle, contre sa poitrine, et les deux bras de son amie l'enveloppaient.Merle redressa la tête légèrement et s'aperçut qu'elle dormait. Il sentait sa cage thoracique, sous lui, aller et venir paisiblement.
Le matelas de fortune était placé entre deux murs, et Vi, légèrement penchée, avait sa tête calée exactement dans le coin.Il y avait moins de lampes à huile allumées, juste une ou deux posées sur une chaise à côté d'eux.
Il se rendit compte qu'il portait le pull de Vi – si grand pour elle qu'il était à sa taille à lui, raide de sang et de crasse séchée, mais dont la laine le réchauffait agréablement – et son blouson de flic posé sur lui par-dessus en guise de couverture.
Il se rappelait avoir eu froid, mais ne se souvenait plus du tout quand et comment il avait enfilé le pull.Quelque chose de métallique posé contre le mur, tout près de Vi, jetait des éclats de lumière mordorée, reflétant les flammes tremblantes des bougies. Il devina, dans la semi-obscurité, la lame du sabre sortie de son fourreau.
Prête à l'emploi.Merle tourna légèrement la tête en direction de la porte. La chaise n'était plus calée en travers, mais, à la place, se trouvait une sorte de dispositif qu'il ne parvint tout d'abord pas à identifier. Ses yeux s'habituant à l'obscurité, il finit par comprendre de quoi il s'agissait : une ficelle accrochée à la porte, tendue, reliée à une sorte de mobile suspendu, où il devina des fourchettes, des verres à pieds et d'autres objets métalliques.
Une alarme.
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Un très beau désastre - Tome Trois - The Walking Dead
Fanfiction« Tu perds ton temps, ici, avec moi. En me suivant vers la mer, dans un voyage qui n'est pas le tien, tu perds ton temps, Merle. » Merle/OC, Saison 2 revisitée. (Suite de "La tempête qui vient")