9. Marche ou crève

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Non seulement, ils arrachaient furieusement les entrailles de leurs semblables mais encore, se courbant comme un arc souple, ils mordaient dans les leurs propres, tant et si bien que ces entrailles semblaient être avalées encore et encore par une gueule unique pour ressortir à l'autre bout d'une plaie béante. Et ce n'est pas tout. Ce serait risqué d'avoir affaire même aux cadavres et aux fantômes de ces créatures. Une sorte de vitalité générique et diabolique semble sourdre de leurs os mêmes après que les ait quittés ce qu'on pourrait appeler la vie individuelle.

 Une sorte de vitalité générique et diabolique semble sourdre de leurs os mêmes après que les ait quittés ce qu'on pourrait appeler la vie individuelle

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Quelques minutes plus tard, ils étaient tous de retour sur la route, et Vi n'avait pas menti à propos de l'effet de l'adrénaline.

Elle marchait d'un pas anormalement dynamique, et affichait une nervosité flagrante, ses yeux sautant d'un point à un autre, clignant fréquemment, ses doigts s'ouvrant et se refermant sans cesse, comme si ses mains étaient désespérément à la recherche de quelque chose pour s'occuper.
De temps en temps, elle faisait craquer ses phalanges et travailler les articulations de ses poignets, puis de ses coudes et de ses épaules.

Elle jouait depuis plusieurs centaines de mètres à faire avancer un caillou, frappant du pied dedans pour l'envoyer plus loin sur la route et pouvoir ensuite recommencer.


Merle et les deux autres échangeaient de temps à autre des regards lourds de sens.
Elle était en plein trip.


Soudain, Vi fit prendre de l'élan à sa jambe, et donna un shoot monumental dans son caillou, l'envoyant voler tout droit parmi les arbres.


« Putain, quand est-ce que ça s'arrête, les effets d'ce truc ?! s'écria-t-elle. J'en peux plus, j'ai l'impression d'avoir des putains d'fourmis dans tout l'corps, ça me gratte de partout et j'ai envie d'me rouler par terre et d'courir et d'grimper aux arbres et nom de Dieu quand est-ce que cette saloperie va s'arrêter ! » débita-t-elle à toute vitesse, d'une seule traite. 


Elle reprit son souffle, hors d'haleine.


« Et puis je crève de chaud c'est infernal nom d'un chien ! »


Elle retira son pull furieusement comme s'il lui brûlait la peau et commença à déboutonner sa chemise.

Il fallut les efforts conjugués des trois autres pour qu'elle accepte de la garder sur le dos.

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« Non, bordel, arrête de remonter tes manches ! » ordonna Merle, la forçant à les redescendre pour la troisième fois en cinq minutes.


Elle ne sentait absolument plus le froid, elle aurait été capable de se promener en t-shirt en ayant encore l'impression d'avoir trop chaud. Elle transpirait comme une fontaine et éclatait de rire sans raison.


Quelques minutes plus tard, son nez se mit à saigner spontanément, et elle se marra de plus belle, sous les regards médusés de ses compagnons de route.

Un très beau désastre - Tome Trois - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant