« Tu perds ton temps, ici, avec moi. En me suivant vers la mer, dans un voyage qui n'est pas le tien, tu perds ton temps, Merle. » Merle/OC, Saison 2 revisitée. (Suite de "La tempête qui vient")
Il était tard dans l'après-midi lorsque le pourpre combat eut pris fin et que, flottant dans la beauté de la mer et du ciel du couchant, le soleil et le cachalot silencieusement agonisaient ensemble.
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Ce fut la sensation de mal aigu dans sa cheville qui le fit émerger brièvement de son évanouissement. Il ne voyait rien, ou alors des formes floues, sombres, imprécises – un couloir ? Un plafond ? – mais il sentit que quelque chose le tenait fermement sous les bras, et qu'il était tiré sur le sol, et c'était ça qui lui faisait si mal à la jambe.
Il tenta de protester mais replongea dans l'inconscience.
Plus tard – quand ? – il refit surface à nouveau. Péniblement. Il avait terriblement mal au crâne et entendait une voix, qui n'était rien d'autre qu'un brouhaha lointain et incompréhensible, mais il sentit des mains se poser sur lui, sur son visage.
Des mains qu'il identifia immédiatement. Une seule personne au monde avait les doigts qui sentaient à ce point le tabac de pipe.
La voix de son amie lui arriva finalement plus clairement. « Non, reste allongé. »
Il se rendit compte alors qu'il essayait de se redresser instinctivement, et cessa de lutter, se laissant aller vers l'arrière, sa tête venant se poser sur quelque chose d'étonnamment confortable. Il cligna des yeux, chaque battement de paupières semblant faire pulser plus fort la douleur sous son crâne, mais il finit par retrouver à peu près ses esprits et, à travers le brouillard de migraine qui l'enveloppait, reconnaître Vi, juste à côté de lui.
« Hey... bonjour, Merle », murmura-t-elle.
Elle lui fit le sourire typique des gens qui tentent désespérément d'être rassurants alors qu'ils crèvent d'inquiétude.
« Tout va bien, ne t'inquiète pas, tu es en sécurité. »
Le ton de sa voix laissait penser qu'elle était en train de s'adresser à un enfant de cinq ans. Mais pour le coup, Merle apprécia, vu l'état dans lequel il était. Il se sentait atrocement mal, et avait vraiment besoin d'entendre son amie lui assurer que tout allait bien, même si c'était puéril. Il n'avait jamais connu une telle douleur au crâne. L'angoisse se déversa dans son ventre, glacée, à l'idée qu'il avait peut-être le crâne ouvert, vomissant du sang et des bouts de cervelle en ce moment même, fracassé par sa chute. Il eut le réflexe de porter la main et sa tête, mais se retint, apeuré soudain à l'idée de la voir couverte de sang.
« Calme-toi, intervint Vi, ayant de toute évidence deviné la panique dans son regard. Calme-toi, ça va. - Ma tête... j'ai mal, prononça-t-il, s'étonnant de la faiblesse de sa propre voix. - Je sais. Mais t'en fais pas, ça saigne pas. Par contre, ta cheville est cassée, je crois bien. »
Merle tenta spontanément de bouger sa jambe, et le regretta immédiatement lorsque la douleur lui arracha un cri.
« Bouge pas, ordonna Vi. Reste tranquille. Je me suis occupée de tout. Tout ce que tu as à faire c'est rester tranquille. Tout ira bien. »
