6. Le messager des dieux et la déesse de la chasse

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C'était le temps chevaleresque de notre profession, alors que nous prenions les armes à seule fin de secourir ceux qui étaient en détresse et non pour remplir les bidons d'huile destinés aux lampes des hommes.


La première chose que Vi remarqua à son réveil fut le silence de la forêt autour d'eux, à peine troublé par quelques chants d'oiseaux matinaux

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La première chose que Vi remarqua à son réveil fut le silence de la forêt autour d'eux, à peine troublé par quelques chants d'oiseaux matinaux. Il avait cessé de pleuvoir.

Elle n'avait pas si mal dormi, tout compte fait, et surtout, au vu de la situation de départ.

Son collant, bien que troué, était sec. Ce qui n'était hélas pas le cas de ses chaussures en cuir, encore humides et désespérément froides. Elle aurait préféré les retirer pour dormir mais avait dû se résoudre à les garder aux pieds, aussi désagréable cela fût-il.
L'endroit était trop dangereux pour qu'ils puissent se relaxer au point d'enlever leurs godasses. En terrain découvert, on ne sait jamais quand on peut avoir besoin de piquer un sprint.


Elle avait les jambes et les pieds glacés, mais le haut de son corps était délicieusement chaud. D'abord, parce que son gros pull en laine était tout à fait sec, mais surtout, parce qu'elle se trouvait blottie contre Merle, alias le Radiateur Humain.
Ce dernier avait enroulé ses bras autour d'elle, par dessus la couverture qui sentait le chien, et sa poitrine lui faisait office d'oreiller. 
Elle était dans une position tout à fait confortable –contrairement à lui, d'ailleurs, qui était selon toute vraisemblance en train de se ruiner le dos sur la portière contre laquelle il était appuyé, et qui, en plus d'être dure, devait en prime être glaciale.


Elle eut un petit sourire attendri. Il avait beau dire ce qu'il voulait, il était décidément bien plus gentil et attentionné qu'il ne voudrait jamais l'admettre.


Sa tête reposait contre la vitre, et il avait les yeux fermés. C'était censé être son tour de monter la garde, Vi l'ayant fait la première moitié de la nuit, mais elle pouvait difficilement lui reprocher de s'être endormi, après la journée qu'ils avaient eue.


Soudain, un bruit inattendu, en provenance directe de Merle, contre lequel elle avait l'oreille collée, la fit presque sursauter. C'était un long et profond gargouillement : la triste plainte d'un estomac jusqu'ici habitué aux repas réguliers et abondants, mais qui n'avait pas été rempli depuis la veille.

Vi étouffa un rire, incapable de se retenir.


« J'vois pas c'qu'y a d'drôle, marmonna Merle.

- Oups, désolée, je voulais pas te réveiller.

- J'dormais pas.

- Tu montais la garde les yeux fermés ? demanda-t-elle malicieusement.

- Les rôdeurs, avec les grognements qu'ils poussent, on les entend avant d'les voir, rétorqua-t-il.

- Pas faux. »


Il s'étira en poussant un long bâillement. Vi se releva, abandonnant son oreiller-bouillotte merlienne à regret.

Le soleil se levait à peine, timidement, entre des nuages gris. C'était un matin froid et humide.


Un très beau désastre - Tome Trois - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant