27. Noces de laine

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Loin, si loin... des océans entiers me séparant de cette femme-enfant que j'ai épousée à passés cinquante ans, faisant voile le lendemain pour le cap Horn, ne laissant que l'empreinte de ma tête sur l'oreiller de mes noces... une épouse ? une femme ?... non, une veuve plutôt dont le mari est vivant ! Oui, j'ai fait une veuve de cette pauvre fille quand je l'ai épousée, Starbuck !

 non, une veuve plutôt dont le mari est vivant ! Oui, j'ai fait une veuve de cette pauvre fille quand je l'ai épousée, Starbuck !

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« Plus haut, Capitaine, plus haut ! »


Vi était sur une balançoire, et riait aux éclats.

Elle avait une bouteille de vodka à la main et tentait de boire alors que Merle la poussait.


Tous deux étaient à plus de soixante-dix sur le soûlomètre.


C'était peut-être la première fois que Merle se retrouvait ivre aussi rapidement que Vi. La vitesse avec laquelle la boisson lui était montée à la tête l'avait surpris, et puis il s'était souvenu que la cocaïne avait comme effet d'augmenter la résistance à l'alcool.
C'était sa première ivresse sans drogue depuis longtemps. Une ivresse bien sympathique, tout à fait joyeuse, d'autant plus que cette fois, sa coéquipière s'était jugée assez en forme pour l'accompagner.

Après avoir roulé toute la journée, ils avaient trouvé cet endroit, une grande et belle maison à l'écart d'un petit village. Le lieu était clôturé, désert, et très chic. Le jardin était particulièrement beau, avec un véritable petit parc pour enfants.
Après quelques verres, Vi n'avait pas su résister à l'appel de la balançoire.


« Allez, un peu de nerfs ! cria-t-elle alors qu'elle montait une fois de plus vers le ciel. T'as du sang de navet dans les veines ou quoi ? Pousse plus fort, feignasse !

- Ah c'est comme ça ? s'exclama Merle, mi vexé, mi amusé. Attends un peu, je vais t'faire faire le tour de cette putain de balançoire ! »


Il la poussa à nouveau. La balançoire était quasiment à la verticale mais Vi n'avait pas l'air de s'en inquiéter, au contraire, elle poussait des hurlements de joie. Elle se demandait si Merle allait vraiment lui faire faire un tour complet. Vu l'énergie qu'il y mettait, c'était probable.


« T'as vu comme la lune est belle ? » s'écria-t-elle.


Merle devait le reconnaître, c'était une jolie nuit. Très claire, froide, mais illuminée par la pleine lune qui était pile face à Vi lorsqu'elle s'élevait vers le ciel.


« Moi quand j'étais petite je voulais être astronaute ! 

- C'est pas encore trop tard pour réaliser ton rêve, annonça Merle, hilare. Je vais te mettre sur orbite ! »


Elle tenta de boire une gorgée de vodka mais la bouteille lui échappa des mains, vola et alla se briser plusieurs mètres plus loin.


« Bien joué, andouille ! fit Merle. C'était notre dernière vodka ! 

- Arrête de râler et pousse ! On a encore plein de whisky ! » rétorqua Vi alors qu'elle redescendait.


Lorsqu'elle arriva à sa hauteur, Merle lui mit la main dans le dos, accompagna le mouvement de la balançoire pour se donner de l'élan et la propulsa de toutes ses forces.

La jeune fille s'envola avec un long hurlement de joie et de peur mêlées. La balançoire décrivit une courbe dangereusement haute, à l'apogée de laquelle Vi vomit.



Un très beau désastre - Tome Trois - The Walking DeadOù les histoires vivent. Découvrez maintenant