35 : Nuit rouge

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  Hehehe !

  L'update que vous n'espériez plus qu'à moitié !! Après ces très longues "vacances" que je me suis accordées dans l'écriture de "Je me souviens", me revoici pour de nouvelles aventures. Et nom d'un p'tit bonhomme, ça fait plaisir !

  Bonne lecture, les enfants ^^

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  Ce soir là, je fus incapable de me concentrer sur le repas. Sans interruption, les mots du caporal tournaient en boucle dans ma tête, me martelant le cerveau et y éveillant toujours plus de questions sans réponses.

  « Ce soir après manger, à l'écurie. Cache ton visage et sois discrète. »

  Que me voulait-il donc ?

  Mon imagination fertile donnait naissance à un flot d'hypothèses : improbables pour la plupart, trop belles pour d'autres et tristement plus réalistes pour celles qui restaient.

  À ma plus grande consternation, je ne pouvais m'empêcher d'espérer bêtement que s'engage une discussion sérieuse sur nos sentiments respectifs. Après tout, j'avais beau l'ignorer depuis des jours et lui en vouloir énormément pour son comportement odieux, il devenait de plus en plus difficile à éviter. Je m'étais même demandé si le caporal ne s'arrangeait pas délibérément pour se retrouver sans arrêt dans mon champ de vision. Jusqu'à me rendre compte qu'en réalité, si partout mon regard captait l'éclat de ses cheveux noir et le froid polaire de ses prunelles, c'était parce que j'en avais envie.

  Inconsciemment, mon corps paraissait attiré par Levi, comme un trombonne l'était par un aimant, ou une luciole par une lumière.

  Oui, telle l'idiote que j'étais, je continuais à espérer. Même en sachant pertinemment que Levi ne ressentait rien, sinon un éventuel attachement et un sentiment de responsabilité à mon égard. Il allait probablement m'entretenir d'un sujet banal comme l'entraînement, m'ordonner de ne pas laisser la tension qui régnait entre nous nuire à l'unité de l'escouade, ou même m'ordonner de récurer les stalles. Il en était capable.

  Pourtant, quelque chose ne collait pas. Dans ces cas-là, pourquoi me donner rendez-vous aussi tard. Et pourquoi me demander de cacher mon visage ?

  Tout en sachant qu'agir ainsi ne satisferait pas ma faim avide de réponses, j'observais attentivement le Caporal du coin de l'oeil, assis quelques tables plus loin, scrutant le moindre de ses gestes, la moindre de ses expressions et les plus brefs de ses regards. Comme d'habitude, celui-ci ne se révélait pas très loquace, ignorant délibérément le discours interminable d'Hanji sur sa bombonne d'huile disparue, et avalant son repas avec monotonie. Rien à signaler de ce côté là. Levi ne m'adressa même pas un regard.

  Bon sang mais qu'est-ce qu'il me veut celui-là ? Il va me disputer ? S'il le fait je lui fiche mon talon dans la g…

  J'en étais là de mes réflexions — c'est à dire, pas très avancée — lorsque subitement, le Caporal se leva et empoignant son plateau, quitta la table des hauts gradés. Mon cœur rata instantanément un battement, tandis qu'incapable de dissimuler mon trouble, je le suivais des yeux avec insistance. Heureusement que j'avais pris soin de manger seule ce soir-là. S'il avait été là, Jesper se serait probablement fait un immense plaisir à commenter mes joues roses et mes doigts soudain fébriles autour de la fourchette.

  Levi traversa le réfectoire pour aller déposer son plateau vide et sans se retourner une seule fois, quitta les lieu de sa démarche coulante. Que faire ? Le suivre ? Rester ici ? Avais-je vraiment envie d'entamer un dialogue avec lui ? Dans l'écurie ? De nuit ? À l'abri des regards ? Hum… Très certainement oui… Mais je sentais le mauvais coup arriver à des lieues à la ronde. La déception avait une odeur difficile à rater.

𝐌𝐄𝐌𝐎𝐑𝐀𝐁𝐈𝐋𝐈𝐀 - LeviXOcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant