Tomb Shaker. Nous l’appellerons par son prénom, à savoir : Tom. C’est le dernier patient en lien avec le manoir a être arrivé ici. Décidément le pire de tous. Il n’est là que depuis une semaine mais c’est avec lui que les mesures de sécurité les plus importantes sont appliquées. Il a le droit de venir dans la pièce principale avec les autres patients mais ne doit en aucun cas être libéré de sa camisole de force s’il n’est pas entouré d’au moins 4 gardes.
Nous sommes malheureusement obligés de lui administrer des doses régulières de calmants. Il ne supporte pas le blanc. Si nous le laissions sans rien, il commencerait à hurler et à s’assommer contre la première surface qu’il trouverait pour ne plus avoir a « supporter cette horrible couleur ». Les calmants ne sont cependant utiles que sur ce point. Il semble mieux les supporter que les autres patients. Son dossier médical indique des antécédents de prise de drogues diverses et variées ce qui pourrait expliquer ce point.
Il se fiche littéralement des autres et ne fraternise avec eux que dans le but de se moquer au final. Il n’y a qu’avec Laughing Jack qu’il semble bien s’entendre. Enfin.. Uniquement lorsqu’ils peuvent faire une énorme bêtise en unissant leurs forces. Ils ont une fois parlé avec Nina et ont sous entendu que Jeffrey commençait à tomber amoureux d’elle. Elle s’est précipitée sur lui en hurlant « OH MON DIEU OUI MON JEFFROUNET D’AMOUR ! ». Les deux ont bien rigolé, Jeff et les aides-soignants qui ont du forcer Nina à le lâcher, beaucoup moins. Ils adorent déclencher des bagarres entre les patients en les accusant les uns et autres des choses qu’ils font eux même, ce qui a le don d’énerver tout le personnel qui doit payer les pots cassés. Cette alliance du mal n’empêche pas Tom de s’en prendre à Jack. Il lui a déjà volé une sucette, Dieu seul sait comment et a accusé Ben de l’avoir mangée. Si nous n’étions pas intervenus à temps, on aurait retrouvé Ben violé et pendu par ses intestins. Nous avons retrouvé la sucette quelques heures plus tard, cachée entre les sangles de la camisole du fautif.
Mais ces plaisanteries ne composent que 10% des occupations de ce patient. Il passe les 90% restants de son temps adossé à un mur, sa camisole l’empêchant de participer aux activités de groupe, il les observe, fixement. Son regard ferait peur à n’importe qui de sain d’esprit. Ses yeux sont cernés et injectés de sang, son regard froid semble lire au plus profond de vous lorsqu’il croise votre regard. Et malgré cette froideur, on y sent quelque chose de profondément malsain. Je plains sincèrement Timothy. Tom n’a de cesse de le fixer, lui en particulier, va savoir pourquoi. Tim semble avoir peur mais bizarrement, c’est le seul avec qui il ne détourne pas le regard. (Il finit toujours par regarder quelques secondes ailleurs même avec Brian.)
Lorsqu’il ne fixe pas Tim ou un autre des patients, il reste immobile et ferme ses yeux. Je me demande s’il se repose de cette manière. Car oui, il refuse de dormir. Nous avons tout essayé mais rien n’a marché, il ne ferme pas l’œil de la nuit.
Jusqu’ici vous ne comprenez sans doute pas pourquoi la camisole est nécessaire avec lui. Mais voici la raison. Ce patient est un nécrophile pur et dur -sans mauvais jeu de mot-. Et il n’hésiterait pas une seule seconde avant de se jeter sur le premier venu (patient ou médecin) pour leur ouvrir le ventre avec le premier objet trouvé, son seul but est de sortir les intestins de ses victimes avant de les violer. C’est ce qui est arrivé au garde de sa cellule en prison avant qu’il ne soit transféré ici.
L’utilisation de la camisole est aussi nécessaire lorsqu’il est seul. S’il était libre de ses mouvements, il prendrait encore une fois n’importe quel objet et tenterait de se tailler les veines avec.
Précision supplémentaire : Il n’a jamais fait allusion au manoir mais le symbole sur sa joue revient souvent dans les histoires des patients. De plus, les patients ne semblent pas remettre en question sa place parmi eux.
Événement inexplicable : Nous venons de le retrouver au beau milieu de la salle centrale. Il n’avait pas ses bras attachés à sa camisole alors que c'était le cas lorsqu'il était entré. Les patients ne peuvent en aucun cas les lui détacher. Mais Tom n’a commis aucun meurtre. Il était juste là. Planté au milieu de la pièce. Tous les patients le regardaient en silence. Je suis arrivé accompagné de gardes. Il s’est tourné vers moi. Souriant et me regardant fixement comme il sait si bien le faire pour nous mettre mal à l’aise. Sa bouche était cousue à la main avec un long fil noir, fil sur lequel il tirait, faisant saigner un peu plus chaque orifice par lequel passait le fil, ses lèvres se serrant lentement. Il tenait l’aiguille sanguinolente dans sa main gauche et l’a lâchée avant d’écarter ses bras en écarquillant ses yeux, le même sourire en coin déformant la partie visible de son visage.
Brian qui avait sa cagoule sur le visage s’est alors levé et a parlé pour la première fois sous cette forme en regardant vraisemblablement Tom. Je n’oublierai jamais ces mots.
« Nous ne sommes que ce que vous avez fait de nous. »