Chapitre 22 : Tim, Brian, Tom

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Au final, tous les patients sont passés dans ce genre de séances. Nous avons essayé de les convaincre que ce manoir n’existait que dans leur imaginaire. Nous avons échoué. Jusqu’à aujourd’hui.

Tim : La première séance de Tim remonte à l’incident avec les paires de ciseaux, juste après que la sécurité l’ait emmené. Nous l’avons attaché comme la procédure nous le demande.

Nous lui avons ordonné de faire attention à ce que ça ne recommence pas. Masky n’est après tout qu’une autre de ses personnalités et quoiqu’il en dise, il est à l’origine de ses actions.

Il a finalement hurlé qu’il acceptait, nous suppliant d’arrêter. Nous aurions pu nous arrêter. Mais non. Il en faut toujours plus. Nous avons continué, cette fois ci dans le but de lui faire avouer que rien de ce que tous les patients affirmaient était vrai. Nous lui avons demandé de renier tout ce en quoi il croyait, augmentant petit à petit le voltage, ses hurlements de douleur résonnaient dans tout l’hôpital. Nous avons sans doute dépassé les limites autorisées avec lui. Personne ne vérifiait. Ils étaient tous bien trop occupés à se délecter du malheur d’un autre. Il a finit par s’évanouir, son corps répondant aux décharges par de gros soubresauts grossiers bien qu’aucun cri ne sortait plus de sa bouche.

Brian : Nous l’avons emmené, lui comme les autres, pour lui faire avouer que tout n’était que dans leur esprit. Il souriait malgré l’électricité, la seule preuve de sa douleur se limitant aux larmes qui coulaient le long de ses joues. Nous avons passé une heure entière si ce n’est plus avec lui. Nous n’avons rien obtenu de probant. Il a persisté jusqu’à l’évanouissement, peu importe ce que nous pouvions lui dire. Ses dernières paroles à notre égard lors de cette séance furent :

« Vous comprendrez bientôt qui sont les fous ici. »

Tom : La première séance spéciale, juste après que Tom ait arraché un bout du cou de Nina à la seule force de sa mâchoire. Cette séance n’a strictement rien donné. Il se fichait visiblement de la douleur bien qu’il la ressentait sans aucun doute. Il rigolait à chaque pause en affirmant qu’il allait « buter cette vielle pute car sa date de péremption est dépassée depuis longtemps ». J’avoue avoir esquissé un sourire à cette remarque. Nous avons finis par le ramener après l’avoir laissé un moment en isolement.

Nous avons emmené Tom pour une deuxième séance, après les deux jours d’isolement suivant son quasi-meurtre -Nina est saine et sauve à notre plus grand regret à tous-.

Le but de cette séance était clairement de lui griller le cerveau. Le voltage avait doublé par rapport à celui des autres patients. Tom hurlait, seul au milieu de tous. Son cri a résonné dans tout l’hôpital, sans doute les autres patient l’ont-il entendu.

Nous avons essayé de le raisonner sur Nina. De lui faire comprendre que ce qu’il avait fait était mal. Il n’en avait rien à faire et se débattait comme un fou pendant les courtes pauses qui lui étaient laissées. Ils ont aussi essayé de lui faire avouer que tout était faux. Tom est amnésique. Lui faire renier quelque chose dont il n’est même pas au courant est tout bonnement impossible. Et ils le savaient. Mais l’agonie de Tom en faisait bander certains.

Les chocs se sont suivis, Tom les supportait de moins en moins. Il tremblait et appelait à l’aide. Personne n’est venu.

L’avant dernier choc lui a fait écarquiller les yeux d’une façon différente. Il fixait le plafond sans le fixer, comme s’il voyait quelque chose défiler sous ses yeux, comme s’il venait de retrouver ce qu’il cherchait lorsqu’il regardait Tim.

Il a alors difficilement articulé : « Tim…. »

Le dernier choc.

Son électrocardiogramme s’est affolé, Tom a écarquillé ses yeux et a commencé à convulser, bien plus longtemps que de normale. Puis plus rien. Un long bip suraigu qui résonne dans vos oreilles. Signe que son cœur venait d'arrêter de battre.

Nous avons ramené Tim en séance spéciale juste après cet incident. Je n’étais pas sur place pour Tim, étant toujours dans la salle avec Tom. Cette fois, les électrochocs ont marché. Il s’est bien battu. Hurlant qu’il ne pouvait pas renier la raison de son existence. Il a pourtant finit par le faire lorsque nous lui avons appris que Tom venait de faire un arrêt cardiaque, quelques minutes après avoir affirmé que tout était faux.

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