Chapitre 21 : Jack, Toby, Nina

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Je mets ici les comptes rendus des séances des patients cités plus haut.

Jack : Nous l’avons emmené pour la première fois dans la salle spéciale peu de temps après son arrivée. Il a toujours accepté de prendre ses médicaments. Le problème ne venait pas de là. Il prenait au contraire les médicaments pour des bonbons et s’amusait à les voler aux autres patients. Particulièrement à Tim qui en avait plus que les autres à cette époque. C’est ainsi que après plusieurs avertissements, nous avons finis par l’emporter de force. Il s’est laissé trainer et attacher. Mais c’est une fois attaché qu’il a commencé à se débattre. Nous ne lui avions pour le moment rien fait.

« NON JE VEUX PAS ÊTRE ENFERMÉ ! LAISSEZ MOI PARTIR ! »

Les médecins en charge de l’opération ont tenté de le rassurer. Lui disant que tout était fait dans le seul but d’améliorer ses conditions -quelle blague-. Jack continuait de se débattre, commençant à pleurer. La pièce de ces séances est petite. Et ce patient, est plutôt claustrophobe.

Nous avons ainsi commencé la séance après lui avoir mis des compresses entre les dents -étape nécessaire pour éviter qu’il  ne se morde-.

« Premier choc. »

Jack s’est crispé en écarquillant ses yeux, ses dents se serrant autour des compresses.

« Tu arrêteras de voler les médicaments des autres Jack ? » demanda l’un des médecins.
Jack, à peine remis de ce premier coup de jus ne parvenait pas à répondre.

« Un deuxième. »

Ils ont augmenté légèrement le voltage. Son corps s’est contracté. Ils lui ont reposé la question. Jack, tout tremblant a réussi à répondre en balbutiant.

« …. J..Je… volerai… p...plus… les médicaments… »

Il a fermé ses yeux, pleurant silencieusement en tremblant, finissant par murmurer des phrases sans aucun sens. Sans doute l’électricité lui avait grillé quelques neurones.

« J… non… pas… enfermé… dans ma… boite… Isaac……… »

Il s’est évanoui.

Toby : Il n’a rien volé. Aucun médicament en tout cas. Mais il a regroupé plusieurs ingrédients de l’hôpital va savoir comment. Il a réussi à fabriquer une bombe artisanale en quelques jours seulement. De l’eau oxygénée, de l’acétone et de l’acide sulfurique. Il était sur le point de la faire exploser contre un mur de sa chambre. Lui aussi a eu le droit à sa séance spéciale.

Nous ne savions pas encore qu’il était anesthésié à toute douleur. Mais nous n’avons pas eu besoin de le savoir. A peine attaché, il s’est mis à pleurer et a promis de ne plus fabriquer de bombes. Nous l’avons fixé un moment en silence, le laissant paniquer un moment pour nous assurer qu’il soit un minimum sincère. Il a finit par regarder autour de lui, cherchant de l’aide :

« S.. s’il vous plait… Laissez moi… partir… ….. Il.. viendra… nous sauver… ».

C’est sans doute la seule fois qu’un patient a réussi à échapper à l’une de ces séances. Nous lui avons laissé le bénéfice du doute. Il n’a pas recommencé depuis donc nous avons sans doute eu raison.

Je suis sans doute le seul, mais je l’ai entendu murmurer quelque chose en sortant : « … P..pourquoi… ça… nous arrive… à … n…nous… » il sanglotait. « P…pourquoi… c’est… moi qui suis punis… alors que… que… c’est t-toi… qui me l’a de…mandé… Br..ian… ». Il m'a regardé du coin de l'oeil avant de partir.

Nina : Elle est en quelque sorte une habituée de ces séances. Nous avons commencé avec elle à partir de la première fois où elle s’est déshabillée au milieu de la pièce principale. Ça ne l’a absolument pas calmée. Elle hurle pendant les séances mais ça ne l’empêche pas de recommencer.

Ses hurlements de truie sont d’ailleurs d’un niveau intellectuel aussi élevé que le reste de ses actions. Je cite : « JE VEUX ÉPOUSER TOM ET JEFF ! LEUR FAIRE DES ENFANTS ! JE VAIS ENTRER DANS LA DOUCHE DES GARÇONS ET LES TOUCHER ! TOUS SAUF TIM BIEN SÛR !! ».

Elle crie peut-être ça pour se détourner de la douleur. Quoiqu’il en soit, j’avoue qu'en la voyant, je n’ai pu m’empêcher de rire. Le seul mot me venant à l’esprit en la regardant souffrir étant :

« Pitoyable. »

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