Primo

Chapitre 1 - 1

« Tu vas y arriver ma vieille, m'encouragé-je, ce soir c'est la bonne ! »

Seule dans notre chambre, je lisse une fois encore les plis de ma nuisette en satin et regarde de manière appuyée la porte en bois. Mon cœur bat la chamade, mes mains sont moites. Est-ce normal de paniquer à l'idée que notre moitié franchisse le seuil de la pièce ?

De là où je suis, je peux apercevoir mon reflet dans le miroir mural, et ce n'est pas beau à voir. La femme blonde qui me fait face à l'air totalement paniquée, les yeux exorbités et le teint blafard : rien qui n'appelle au sexe en soit. Malgré mon manque flagrant de confiance en moi, j'essaie d'adopter la position la plus aguicheuse possible, en vain.

La porte d'entrée claque, mon souffle se coupe. Je tente d'ébouriffer un peu plus mes cheveux pour leur donner un air sauvage. Les pas se rapprochent. J'entends mon nom dans sa bouche, signe qu'il est en train de me chercher. Je devine, au son de sa voix, qu'à aucun moment il ne s'imagine que je sois sortie. Sa fiancée est toujours là pour l'accueillir.

Enfin la poignée en métal s'abaisse, il penche la tête dans l'entrebâillement avant de rentrer complètement. Un sourire doux s'étire sur ses lèvres, rien à voir avec la moue bestiale qu'il prenait au début de notre relation. Tant pis, je ferais avec.

« Tu ne m'as pas entendu t'appeler Evelyn ? murmure-t-il. »

Pour toute réponse, je lui fais signe avec ma main d'approcher du lit. Cela fait plusieurs semaines que je cherche en moi le force de passer à l'action, je ne reculerai devant rien. Carter avance sur le parquet lentement, comme s'il souhaitait faire durer l'instant au maximum.

Ou qu'il y va à contre cœur, me chuchote ma petite voix intérieure.

Je repousse cette idée dans un coin de ma tête et laisse un sourire sensuel naître sur mes lèvres. Je me redresse pour me positionner assise au bord du matelas. Carter me fait face. Je n'ose pas le regarder dans les yeux, ayant trop peur de ne pas trouver dans ses iris l'expression que je souhaiterai y voir. Tout en mordillant ma lèvre inférieure, je commence à déboutonner son pantalon.

De lui-même, il ôte son pull mais me laisse le loisir de baisser son jean et son boxer. Son sexe me fait face, pas tout à fait bandé mais pas non plus inactif. Je lui fais encore un peu d'effet, tout point positif est bon à prendre. Je l'empoigne fermement, et laisse entrer sa verge dans ma bouche. Un soupir de satisfaction flatte mes oreilles, je m'autorise à me détendre.

Sa main vient se perdre dans ma tignasse et m'enjoint de suivre un rythme particulier. Je le suce comme il aime, jouant au maximum avec ma langue. Toutes les informations que j'ai glanées en quatre ans de relation ressurgissent : je veux lui faire plaisir. Sous mon autre main, je sens les muscles de ses cuisses se tendres au fur et à mesure que le plaisir monte. Les grognements s'échappant de sa bouche, au début discrets, deviennent de plus en plus forts et rapprochés.

Son pénis glisse dans ma bouche. Il est tellement dur que je peux sentir avec mes dents chaque veine qui parcoure sa peau. Mes cheveux commencent à me faire mal, ses mouvements sont désordonnés. Sa respiration se coupe d'un coup et je retire prestement son sexe de ma bouche pour le laisser éjaculer sur ma poitrine dans un long râle.

Mes paupières, closes tout au long de ma fellation, s'ouvrent doucement. Je lui jette un sourire timide, pour faire face à un regard lourd et conquit. Carter se penche pour m'embrasser le front et me marmonne un « Merci » à l'oreille avant de s'affaler sur les couvertures. Je me penche sur lui afin de le serrer dans mes bras.

« Tu ne veux pas te nettoyer avant ? me demande-t-il en me repoussant légèrement. »

Je me retiens de rétorquer et pars en direction de la salle de bain le rouge aux joues. Je fais beaucoup d'efforts pour que ce soir se passe au mieux et Carter ne rend vraiment pas les choses faciles. Je retire ma nuisette et la jette dans le panier de linge sale. J'inspire un grand coup et retourne dans la chambre. Sur le lit, mon fiancé s'est endormi.