Primo

Chapitre 8 - 1

La lumière m'aveugle et je mets quelques secondes avant de me rendre compte d'où je suis mais surtout, d'avec qui je me trouve. Evelyn est dans mon lit, endormie et entortillée dans les draps gris. Sa main tient fermement la mienne contre son ventre et je sens sa respiration faire onduler sa peau. Les souvenirs de la veille me paraissent très lointains et assez flous. À quel moment est-elle arrivée ? Dans quel état je me trouvais ?

Du peu que j'arrive à me remémorer, il ne me semble pas que je lui ai dévoilé grand-chose mais le fait qu'Evelyn me connaisse aussi mal en point entache mon ego sévèrement. J'ai pris l'habitude de subir cette funeste date seul chez moi à me bourrer la gueule jusqu'à oublier comment je m'appelle. Carter est au courant depuis le début et a essayé de me soutenir autant qu'il pouvait. Mais au fil du temps, mon meilleur ami a fini par comprendre qu'il valait mieux me laisser passer ce moment dans mon coin.

Et je pensais que c'était la meilleure solution jusqu'à hier. J'ai eu l'impression que la présence de la blonde me permettait d'accepter la situation un peu plus facilement qu'à la normale. Sa douceur et son obstination m'ont profondément apaisé. Et la voir allongée dans mon lit à cet instant précis me donne la sensation que mon cœur fond dans mon torse.

Son visage est serein, ses paupières closes ourlées de longs cils noirs, sa bouche rouge légèrement entrouverte. Sa poitrine monte et descend dans un rythme régulier sous son t-shirt gris. Ma gorge sèche me gêne et je décide de me désaltérer dans la salle de bain. Je défais doucement de son étreinte et pars boire un verre d'eau.

Le reflet que le miroir me donne est méconnaissable. Mes yeux sont injectés de sang et j'ai d'immondes cernes violettes. Je me débarbouille et pousse un long soupir. Cette semaine sans nouvelles d'Evelyn m'a fait prendre conscience que je m'attachais un peu trop à elle. Le fait que l'intérieur de ma voiture pue le sexe n'aidait pas à diminuer mon obsession. Une partie de jambe en l'air tous les sept jours ne me convient pas, j'en veux plus.

Les moindres pores de mon être suintent l'alcool, je suis une vraie loque. Une douche s'impose et je me retourne vers ma cabine. J'ouvre le robinet, règle le thermostat, enlève mes vêtements et entre sous le jet d'eau. La sensation des gouttes chaudes sous mes muscles me détend presque instantanément. La température est parfaite, je me rince de tous mes excès de la veille. La vapeur m'enveloppe, vidant mon cerveau de toutes les pensées sombres qui m'assaillent.

Un courant d'air frais me fait serrer les dents et des mains gelées se plaquent sur mon torse. Je sens une poitrine se coller contre mon dos tandis que des baisers sont déposés le long de ma colonne vertébrale. Ma mâchoire se desserre et un sourire éclaire mes traits. Ma peau s'électrise au contact d'Evelyn, mon sexe se tend entre mes jambes.

« Bonjour Emmett, chuchote-t-elle à mon oreille. »

J'ouvre la bouche pour répondre mais ses doigts saisissant rapidement mon pénis me coupent la voix. Cette fille va me rendre complètement fou à la longue. Son autre main agrippe mon ventre, plante ses ongles dans ma peau, m'arrache un gémissement. Je prends appui sur la paroi vitrée et me laisse aller à ses caresses. Le sang afflue de plus en plus dans mon bas ventre tandis que je sens ses seins nus frotter mes dorsaux. Mon irrésistible envie de voir, toucher, goûter sa poitrine me frappe à nouveau. Ses mouvements s'intensifient sur mon entrejambe.

Je me retourne rapidement et presse mes hanches contre les siennes. Evelyn a les cheveux trempés, les joues rosies, le regard lourd. J'attrape son menton entre mes doigts et m'empare de sa bouche hâtivement. La blonde me griffe le dos en ouvrant la bouche et me laisse accès à sa langue. Elle gémit longuement en sentant mon sexe frôler son intimité. Ma jolie Eve est déjà trempée, ses tétons pointus me narguant.