Chapitre 10 - 1

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                Je dors extrêmement mal en ce moment. Mes rêves sont peuplés d'Evelyn nue ou en train de me sucer consciencieusement la queue. Je me réveille avec une trique d'enfer et l'envie de plus en plus forte de l'avoir pour moi le matin. Malheureusement je suis obligé de garder mes idées saugrenues pour moi de peur d'effrayer ma blonde préférée. Elle semble craindre toutes formes d'intimités autre que le sexe et je ne veux pas la brusquer.

À côté de ça, j'ai de plus en plus de mal à supporter Carter. Après avoir passé plus d'un mois à culbuter toutes les filles faciles de Chicago, ce dernier s'est découvert une nouvelle passion pour son ex-fiancée. Apparemment il se serait rendu compte qu'il l'avait négligé et maintenant veut tout faire pour la récupérer. Autant dire que je me sens très enclin à lui péter la gueule tant ma jalousie est grande.

De ce fait, je passe une partie de mon temps à m'insulter intérieurement de faire un coup pareil à mon meilleur ami. J'oscille entre « je suis un connard » et « il est hors de question que j'arrête quoi que soit avec Evelyn ». Je vis un enfer, mais les parties de jambes en l'air me détendent considérablement. Pour mon plus grand bonheur, les rendez-vous sont de moins en moins espacés. La jeune femme semble ne plus pouvoir se passer de moi. Si ça continue comme ça, nous n'allons pas tarder à passer toutes nos nuits ensembles.

Et ça me plait un peu trop.

Je dois rejoindre Evelyn après son travail pour visiter un appartement. Non pas qu'elle ait besoin d'aide pour évaluer un bien immobilier, plus pour que je me prononce sur l'étendue des travaux à faire. Je suis content qu'elle m'ait appelé en renfort même si ce n'est que pour donner un avis. J'ai proposé de la récupérer à la sortie de l'agence immobilière mais elle avait trop peur que Shelby nous aperçoive.

Le vent froid du mois de Mars me congèle tandis que j'attends sur le parking dans une zone industrielle désaffectée. Mon blouson en cuir ne suffit pas à me protéger des bourrasques. La Mini Cooper d'Evelyn franchit enfin le coin de la rue et je plonge les mains dans mes poches. La blonde sort de sa voiture, encore vêtue de son tailleur assortit et de ses talons hauts. Une flopée de scénarios obscènes envahissent mon esprit.

Elle s'approche de moi la tête haute et le sourire aux lèvres. Je dépose un baiser sur son front et lui emboîte le pas. L'immeuble vers lequel la jeune femme m'entraîne est en pleine rénovation, l'ascenseur est un ancien monte-charge ce qui donne du cachet au lieu. Nous débouchons sur le dernier étage, le couloir ne comporte que deux larges portes en métal.

Evelyn en déverrouille une et me fait entrer dans un vaste espace. Il n'y a qu'une seule pièce qui fait environs soixante-dix mètres carrés. Le sol est en béton ciré, les murs de briques. Ce n'est pas trop en mauvais état, les murs sont par endroits abîmes mais rien de catastrophique. Le gros du travail sera dans l'aménagement complet de la superficie. Mon accompagnatrice semble aux anges devant son futur chez elle.

« Alors qu'est-ce que tu en penses ?

- Je te vois carrément vivre là, mais pas avant un petit moment.

- Je suis bien consciente de l'étendue des travaux. Mais la banque a accepté de me faire un prêt, je peux en être la propriétaire demain si je veux.

L'excitation pointe dans sa voix. Je fais quelques pas et observe les arrivés d'eau ainsi que les fils électriques déjà tirés. Il y en a pour une certaine somme mais une fois les travaux finis, les lieux seront vraiment impressionnant.

- Je pourrais monter une cloison ici pour délimiter une salle de bain, commencé-je. Pour ta chambre c'est comme tu veux, si tu souhaites qu'elle soit ouverte ou non. Là-bas le plus simple serait de mettre la cuisine car la plupart des branchements seront faciles à installer.

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