Chapitre 10 - 2

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                L'appartement de Marilyn se situe à la périphérie de Chicago, apparemment elle a choisi le coin car elle voulait une bonne école pour Gracie. Caitlyn et Evelyn y sont déjà, cette dernière a décidé de s'y rendre avant moi afin de temporiser ses deux sœurs. Je ne sais pas si cela sera efficace mais je compte un peu sur le caractère naturellement fort de la jeune femme pour les calmer.

L'aînée de la fratrie m'ouvre avec un grand sourire et prend la bouteille que j'ai acheté en venant tout en me remerciant. Elle me fait signe de rejoindre le salon où les autres nous attendent le temps d'amener l'apéritif. À peine ai-je franchi le seuil que Caitlyn me saute dessus dans un grand cri.

« Et voici celui qui couche avec notre petite Lenny !

Je me décompose en quelques secondes tandis que Marilyn éclate de rire dans la cuisine. Evelyn soupire et force la blonde à me lâcher pour que je puisse respirer et digérer cet accueil on ne peut plus dérangeant. L'aînée me sert un verre dont j'ai amplement besoin et s'assoit à côté de la benjamine qui glousse encore pour son excès de franchise.

L'hôte boit la généreuse dose qu'elle s'est octroyée rapidement avant de se donner le droit à une deuxième tournée. Devant le regard suspicieux d'Evelyn, cette dernière se défend.

- Quoi ? Gracie est chez les parents, je peux bien en profiter un peu ! Tu verras quand tu seras mère, ajoute-t-elle tout en me jetant un regard peu subtil.

Je manque de m'étouffer avec ma gorgée de vin et me frappe violemment le torse pour faire passer l'alcool. Cela ne fait pas dix minutes que je suis là et je regrette déjà d'avoir accepté de les rencontrer. Ma petite blonde m'avait pourtant prévenu mais j'étais tellement concentré sur l'idée de me rapprocher d'elle et de sa famille que je ne me suis même pas dit que cette épreuve allait être incroyablement dur.

- Laissez-le tranquille, s'insurge Evelyn. Vous m'aviez promis de vous montrer polies et gentilles.

- Oh ça va Lenny ! Si on ne peut même plus rigoler. »

Les deux sœurs s'excusent brièvement mais le regard qu'elles se lancent en coin me fait comprendre que je ne suis pas au bout de mes peines. Je comprends alors d'où vient le côté frivole et décomplexé d'Evelyn. Elle a été élevée dans un foyer léger et aimant. Malgré le statut de ses parents, ils n'ont jamais souhaité que leurs enfants soient murés dans un silence courtois. Les consonnances similaires entre leur prénom sont une preuve de la volonté des Miller d'unir leur famille.

Contre toute attente, Marilyn et Caitlyn sont relativement cordiales et ne font quasiment plus de réflexions déplacées. Evelyn a l'air tellement à l'aise avec ses sœurs, s'en est déconcertant. Elles se chamaillent joyeusement et partage des détails de leur vie presque trop intime. Je ne pensais sûrement pas apprendre que Caitlyn avait couché avec trois hommes différents le mois dernier.

Les trois femmes sont déjà très alcoolisées ce qui explique sûrement qu'elles soient aussi désinhibées devant moi. Ou pas ? Je crains d'être témoin de ces excès de franchise régulièrement à l'avenir. Et je suis très heureux d'envisager de partager ses moments dans le futur avec Evelyn. Un pincement dans la poitrine me recommande de ne pas être trop enthousiaste.

« Et comment a commencé votre histoire ? me demande Marilyn. Je pensais que vous vous détestiez du temps où tu batifolais avec Carter.

Je sens le regard de ma blonde préférée se poser sur moi. Beaucoup trop de faits désagréables sont évoqués dans une seule phrase. Je me racle la gorge et réfléchis à la réponse la plus adéquate.

- On s'est croisé par hasard et une chose en entraînant une autre ...

Caitlyn grogne devant ma réplique évasive. Elle qui a l'air tant friande de détails se retrouve bien vide. Je bois une gorgée de vin pour me donner une certaine contenance. Hors de question que je décrive aux sœurs de mon amante comment Evelyn et moi avions batifolés dans les toilettes d'une boîte de nuit et que depuis, nous ne nous sommes pas lâchés. Le seul fait de ressasser mes souvenirs m'électrise.

- Dans tous les cas, je suis bien contente que Carter ait été évincé, s'écrie Caitlyn.

- Pardon ? s'offusque Evelyn en se redressant dans son fauteuil.

- Vous n'étiez pas fait pour être ensemble. Enfin Lenny, il n'y avait aucune alchimie et je peux t'assurer qu'il ne t'a jamais dévoré du regard comme Emmett le fait.

Je tousse mal à l'aise et détourne les yeux. L'intéressée rougit vivement mais préfère ne pas répondre. De ce qu'elle m'avait raconté, sa sœur ne fait que dire à voix haute ce qui se tramait en secret. Dans tous les cas, je suis bien content que leur histoire se soit terminée.

Marilyn se lève pour débarrasser et Evelyn la suit pour lui donner un coup de main. La Lenny restante me lance un sourire narquois et se penche vers moi en touchant mon avant-bras. Je déglutis péniblement et me sent extrêmement embarrassé. Je recule de manière imperceptible et mon visage doit afficher une expression peu avenante car Caitlyn éclate de rire.

- Je t'aime bien Emmett, mais sache que si tu fais du mal à ma sœur, je te coupe les testicules et te les fais avaler de force.

- Message reçu ! »

Son visage m'indique clairement qu'elle ne rigole pas. Et je veux bien croire que son excentricité la pousse à commettre un délit dans le but de protéger un membre de sa famille. Même si cela implique de mutiler mes parties génitales.

La soirée touche à sa fin et on se salue sur le pas de porte. J'accompagne Evelyn en bas de la rue dans le but de lui trouver un taxi. La blonde s'agrippe à mon bras comme une âme en peine et ricane pour tout et n'importe quoi. Je lui ai proposé de la raccompagner une bonne dizaine de fois mais elle refuse afin de m'éviter un gros détour. Une voiture apparaît au bout de cinq minutes et je lève le bras pour la héler.

« Merci d'avoir supporté mes sœurs tout une soirée, murmure Evelyn. Je sais qu'elles peuvent se montrer insupportables.

- Ça n'a pas été si désagréable tu sais. »

Elle me sourit avant de plaquer sa bouche contre la mienne. Sa langue se faufile entre mes lèvres et joue doucement. Le gémissement que la blonde laisse échapper réchauffe tout mon corps. J'ai envie de la pénétrer dans les trois prochaines secondes qui suivent. De la sentir glisser sur ma queue doucement jusqu'à ce qu'elle perde pieds.

Le chauffeur nous crie qu'il n'a pas tout son temps et je consens à lâcher Evelyn. Cette dernière m'adresse un sourire mutin avant de me souhaiter une bonne nuit. Je regarde le taxi s'effacer au coin de la rue avant de rejoindre mon propre véhicule. Je ne laisserai jamais la blonde me filer entre les doigts.

 Je ne laisserai jamais la blonde me filer entre les doigts

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