Chapitre 1 - 2

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« Tu as bien fais de le larguer ! m'hurle Shelby dans les oreilles.

La musique résonne fort dans la boîte de nuit et je suis obligée de me concentrer pour entendre clairement ce que crie ma meilleure amie. Je ne voulais pas revoir Carter ce soir et j'ai préféré me consacrer à celle qui est toujours là pour m'écouter m'épancher sur mes états d'âmes. Heureusement pour moi, elle m'hébergera toujours en cas de coup dur.

- Ce n'est pas dégueulasse de quitter quelqu'un parce qu'on n'a pas assez de sexe ?

- Tu n'as pas encore atteint la trentaine et tu baisais aussi souvent qu'une vielle de quatre-vingts ans, chérie. C'est le moment de t'éclater ! »

Je rigole à ses inepties et récupère l'énième verre de Téquila qu'elle me tend. Je commence vraiment à être pompette. On trinque à ma vie de couple que j'ai foutue en l'air, au fait que je dois trouver un nouvel appartement en plein Chicago au mois de février.

Deux heures plus tard, je suis vraiment bourrée et je me trémousse comme une folle sur la piste de danse. Shelby est en face de moi et secoue ses cheveux bruns dans tous les sens, complètement déjantée. Je commence à fatiguer et demande à mon amie de m'excuser.

Je m'affale sur la banquette en sky rouge et me serre un shot. Je regarde avec intérêt la foule. Il est quatre heures du matin, et je ne sais pas comment je vais faire pour aller travailler plus tard dans la matinée. Une masse se pose à côté de moi, je me tiens prête à éconduire le dit individu mais je me confronte à une paire de yeux gris.

« Tu fêtes ta première nuit en tant que célibataire ? m'attaque Emmett.

- Ta gueule connard.

Je lui fais un doigt d'honneur et lui tourne ostensiblement le dos. Qu'elle est la probabilité pour que je croise le meilleur ami de Carter dans un club ? Emmett et moi nous sommes toujours cordialement détestés. Je n'aime pas ses manières de rustre, il ne supporte pas mon côté pipelette. La seule chose qui faisait que l'on se côtoyait depuis plus de quatre ans était Carter. Aujourd'hui, je peux lui dire clairement d'aller se faire voir.

- Evelyn sort ses griffes à ce que je vois, ricane-t-il.

- Il t'a appelé quand ?

- Dès qu'il a claqué la porte de votre appartement.

- Génial, maugréé-je.

Emmett rigole tandis que je me sens encore plus lasse. Ses cheveux bruns lui tombent sur le front, comme s'il était totalement décoiffé en permanence. J'ai envie de lui enfoncer mon poing dans la figure. Il récupère la bouteille de Téquila presque vide sur la table et boit plusieurs gorgées cul sec. À l'aide de sa manche, il essuie les gouttes d'alcool qui perlent sur son menton mal rasé.

- Si j'ai bien compris, il ne te baisait pas assez.

- Je vais te frapper Emmett !

J'enfonce mon visage dans mes bras pour ne pas avoir à regarder son expression narquoise. Il se fout clairement de moi.

- Non mais je pense que c'est important que tu puisses t'exprimer à propos de tes problèmes sexuels. On est dans une nouvelle ère où les femmes peuvent parler ouvertement.

Je grogne pour toutes réponses, bien trop honteuse et barbouillée par tout le liquide que j'ai ingurgité. Il rit une nouvelle fois, et m'assène une grande tape sur l'épaule.

- Ce n'est qu'une mauvaise passe, vous allez vous rabibocher en moins de deux.

- Pas cette fois Emmett.

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