Evelyn a tout ce dont une jeune femme peut rêver : un travail, un bel appartement et un fiancé.
Mais derrière les apparences, Evelyn étouffe. La monotonie et la perspective d'un destin déjà tracé ne lui convient pas.
Lorsque tout explose, Evelyn a...
Des coups tambourinés à ma porte me tirent de ma léthargie, je me suis assoupi sur le canapé et je mets quelques instants avant de prendre conscience de la personne s'esquintant sur ma porte d'entrée. J'ai à peine le temps de tourner le verrou qu'une tornade blonde pénètre dans mon appartement. Je m'apprête à taquiner Evelyn sur son manque de savoir-vivre mais son visage me coupe dans mon élan.
La jeune femme semble très mal en point et peu enclin à ce que je l'asticote. Je reste donc silencieux et la laisse entrer dans mon appartement. Elle pose son manteau sur l'accoudoir du canapé avant de s'affaler sans demander son reste. Ses cheveux et ses vêtements empestent la lessive, je me souviens qu'elle devait s'occuper de son linge ce soir.
Sa mine défaite me laisse un arrière-goût amer, je n'aime pas la voir dans cet état. Je m'assieds lentement à ses côtés et la prends dans mes bras pour lui donner un peu de réconfort. Les tensions présentes dans ses muscles s'amoindrissent l'espace d'un instant et Evelyn se laisse aller contre moi. Ses mains s'agrippent quelques instants à mon t-shirt.
« Qu'est-ce qui ne va pas Eve ? murmuré-je à son oreille.
Je l'entends renifler discrètement avant qu'elle ne se défasse de mon emprise.
- Je me suis disputée avec Shelby, articula-t-elle difficilement. Mais je n'ai pas envie d'en parler, ajoute-t-elle précipitamment pour couper cours à la discussion.
- Comme tu le sens trésor.
Evelyn frémit avant de s'installer plus confortablement. Elle s'empare de la télécommande et commence à zapper les chaînes sur l'écran plat. J'en profite pour déboucher une bouteille de vin blanc et rapporter des olives dans un bol. La blonde se jette dessus comme une crève la faim et engloutit les condiments.
Ma belle finit par jeter son dévolu sur la série Friends ce qui dessine un sourire sur mes lèvres. Je lui serre un verre et bois une gorgée du mien. Son attention est accaparée par les pitreries de Chandler me laissant le loisir de l'observer. Et même si ses petits gloussements me font bien plus d'effets que je ne suis prêt à l'avouer, la tristesse qui émane de ses gestes me cisaille la poitrine.
- Je ne pensais pas que tu étais du genre à aimer cette vieille série, la taquiné-je. Tu dois être une des dernières personnes à la regarder !
Le regard noir qu'elle me jette me ferait presque regretter mon audace. Evelyn soupire bruyamment avant de répondre.
- Si elle est encore diffusée c'est bien qu'elle fait de l'audimat !
- Rassure-toi comme tu peux ma belle.
Le niveau de la bouteille diminue à vue d'œil et c'est non sans surprise que ma compagne de soirée commence à dodeliner de la tête. Elle finit par prendre appuie sur mon épaule et je profite de son hébétude pour passer mon bras derrière son crâne. Et là, devant une série niaise avec Evelyn lovée contre moi, je me sens parfaitement à ma place.
Et alors que je me délectais de sa présence, l'objet de mes pensées se redresse subitement tout en marquant une distance entre nous. Ses yeux sont écarquillés et sa mine apeurée. Je ne sais pas ce qu'il se passe à cet instant dans son esprit mais cela ne présage rien de bon. Je saisis son menton entre mes doigts et tente d'endiguer la vague de panique que je sens ébranler ses pensées.
- Tout va bien Eve, murmuré-je. »
Ses yeux sont brillants de larmes et je sens mon cœur se serré à l'idée qu'elle puisse s'effondrer à cet instant précis. Je ne sais pas si ça a un rapport avec la dispute avec Shelby, ou moi, ou n'importe quel autre sujet. Finalement, Evelyn est très secrète et je me rends compte que je ne connais pas grand-chose à son sujet.
Je ne supporte pas de la voir aussi triste et peu sûre d'elle, ce n'est pas la Evelyn que j'aime côtoyer. La pression qui s'accumule dans ma poitrine témoigne de l'effet désagréable que me procure de la voir dans un état second. Seulement, il n'y qu'un seul moyen de l'apaiser que je connaisse.
Mes lèvres capturent les siennes sans ménagement et je la serre si fort contre mon torse que je peux sentir son cœur tambouriner entre ses côtes. La blonde répond à mon baiser sans une once d'hésitation, ses mains se faufilent entre le coton et ma peau, égratignant mon épiderme. J'entrouvre la bouche et ses dents viennent mordre ma langue avec force. Je ne peux m'empêcher de pousser un grognement.
Rapidement, je défaits les boutons de son jean et le fait glisser sur ses cuisses, accompagné de ses sous-vêtements. Je n'ai ni la patience, ni l'envie de m'encombrer de ses vêtements. L'objet de mes fantasmes me regarde sans vraiment comprendre où je veux en venir. Je la force à se tenir au bord du canapé et m'agenouille entre ses jambes.
Ses iris se voilent l'espace d'un instant, elle est magnifique. Je pose mes doigts sur ses genoux et me lèche doucement les lèvres, la regardant droit dans les yeux. Evelyn a très bien compris ce qu'il va se passer, pourtant elle ne m'ordonne pas de commencer.
Ma bouche se pose à l'intérieur de sa cuisse, juste au-dessus de son articulation. Je parcoure son épiderme laissant derrière moi une traînée de frissons. La blonde est déjà haletante alors que je n'ai pas encore commencé à la caresser. La tension est à son comble, je suis attentif au moindre de ses mouvements, enregistrant le tout dans mon esprit.
Evelyn s'allonge doucement sur le cuir s'offrant totalement à moi. Visiblement, elle est déjà trempée. Mes doigts s'aventurent entre ses jambes, effleurant son clitoris et le reste. Un petit couinement berce mes oreilles, mes entrailles semblent se rétracter. Je continue de la toucher tout en me frayant un chemin au plus près. Mon visage est à quelques millimètres de son intimité mais je me contente toujours d'utiliser mes doigts.
« Emmett ..., murmure-t-elle. Tu es sûr de ...
Elle n'a pas le temps de finir sa phrase que ma langue se glisse entre ses lèvres. Ses paroles se bloquent dans sa gorge et ses muscles se contractent autour de mon crane. Evelyn est délicieuse, aussi douce qu'est le reste de son corps. Je bloque son bassin avec mon bras afin de la maintenir dans la position la plus adéquate. Tandis que j'aspire et titille son clitoris, ma main libre s'immisce en elle et débute un mouvement de va et vient.
Un couinement profond franchit la barrière de ses lèvres et me vrille littéralement l'estomac. Je pourrais passer ma vie niché entre ses cuisses si cette mélodie me berce tout du long. Son corps ondule sous moi tandis que ses muscles se crispent. Ses gémissements montent crescendo et ses mains viennent se perdre dans mes cheveux.
- Oh ... Mon ... Dieu ... »
Evelyn semble me supplier d'arrêter mais je suis implacable. Je ralentis la vitesse de ma langue tout en maintenant celui de mes doigts en elle. Evelyn est si douce, si chaude. Je mémorise ses bruits, ses mimiques, ses gestes, son odeur. Tout en elle m'enivre, la blonde est sans aucun doute la femme la plus incroyable qu'il m'ait été donné de rencontrer.
Sa respiration se bloque soudainement tandis que son bassin tente de se relever. Sa poitrine monte et descend à un rythme effréné et je sens son pouls palpiter autour de moi. La plainte que pousse ma belle en jouissant me transperce de part en part. Son corps tout entier tremble et je la sens vibrer sous mes mains.
L'électricité présente dans l'atmosphère redescend peu à peu au fur et à mesure que Evelyn se calme. J'embrasse la peau ultrasensible de ses jambes avant de reposer ma tête sur son ventre. Ses doigts jouent machinalement avec mes cheveux et je me sens parfaitement apaisé. Je profite du calme ambiant seulement troublé par le son de la télévision. Mon cerveau mouline dans le vide, je ne pense absolument à rien si ce n'est à Evelyn.
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